Remixage 5.1 concluant, présence d'une magnifique face B, soin de la présentation, batterie reliftée, présence du CD original

Note globale


Son en DD seulement, remixage comportant encore plus de fautes que l'original ce qui est un exploit en soi

Editeur : Warner
Durée totale : 1 h 21

Image        NTSC

Très belle initiative : une vidéo en CGI pendant le disque, de bonne qualité et - ça n'est pas visible au premier coup d'oeil - qui change à mesure de la musique. Plus la vidéo de 1973 incroyablement propre et bien réalisée. Un joli travail inattendu.
CD audio du remix 2009
CD audio de l'original de 1973
Tubular Bells 1 en live (25 min, PCM)
Dolby Digital seulement hélas, mais qui s'en tire plutôt pas mal. Une belle spatialisation ludique et inventive, parsemée de petits défauts qui font plus sourire qu'enrager.
Je mets dix ; pas seulement parce que cet album est adorable et classique comme pas deux, mais aussi parce que les fans vont découvrir le fameux "Single" qui est indispensable à toute discographie Oldfieldienne.
A part les deux "faces B", une vidéo de 1973, qui fera les délices des fans de la scène musicale de Canterbury, et des liner notes très intéressantes. Et puis avoir inclus le CD original non retouché, c'est classe.
Caduque. Un joli mot qui, après un discours de Yasser Arafat, a fait plonger la plupart des francophones, moi compris, dans leur dictionnaire. Donc caduque, ça fait référence aux feuilles de les arbres, que elles tombent. Autrement dit, quelque chose de caduque était valable, et ne l'est plus. Caduque, un des nombreux Tubular Bells l'est devenu, mais - sinon ce ne serait pas drôle - cette chronique risque de le devenir aussi. Et on l'espère de tout coeur.
Explication : Tubular Bells est ressorti, en 2009, et en 5.1. La question qui fâche : en avait-on besoin ? Non mais franchement, faisons le compte. Tubular Bells. Tubular Bells Orchestral. Tubular Bells live, sur Exposed et sur Knebworth 1980. Tubular Bells remixé pour Boxed (le meilleur mix, si vous voulez mon avis). Tubular Bells remasterisé en 2001 ou des brouettes. Tubular Bells ressorti dans sa version quadriphonique en SACD (génial). Et Tubular Bells 2003, version réenregistrée pour un "vrai 5.1". C'est là d'ailleurs qu'on va se fâcher, et par charité je ne citerai ni Tubular Bells II, ni Tubular Bells III, ni The Millenium Bell. Revenons donc à nos moutons, et à ce qui risque de rendre cet article "caduque" : TB ressort ainsi en 2009, dans une édition "Deluxe". En 5.1 remixé par Mike Oldfield - oui, le même qui disait 12 mois plus tôt que le 5.1 n'avait aucun avenir "parce que le chien bouffait les câbles" (question grands discours, il a encore du boulot pour rattraper Arafat). Mais il s'agirait, peut-être, éventuellement, au conditionnel, du début d'une collection de ressorties basées sur le même moule. Pour combien d'albums ? En 5.1 ou pas ? Est-ce seulement vrai ? A ce jour, mystère. Donc nous allons traiter Tubular en solitaire, en croisant les doigts bien fort pour que cette page devienne une de ces jolies chroniques multiples avec plein d'albums en surround type Björk comme vous les aimez.

Et d'abord qu'apporte un nouveau Tubular Bells en 2009 ? Un nouveau mixage 5.1, certes. Mais aussi un nouveau mixage stéréo. Oldfield a accepté de retravailler entièrement son oeuvre première, le résultat est surprenant. D'abord, on est en 2009, alors vous pensez bien que le tout a été dynamisé pour donner de jolis brickwalls ; or sur Tubular Bells, la musique joue tellement sur les dynamiques qu'ils n'ont pas réussi à totalement le défigurer. Les passages doux restent doux, parce que même à +15db ils le resteraient. Ensuite, le mixage apporte effectivement plus de clarté, de croustillant à certains instruments, et particulièrement la batterie de la face 2 qui en est totalement méconnaissable tant elle sonne bien. Du mieux alors ? Oui et non... Tubular Bells est un album réputé pour avoir été enregistré à la fraîche, détendu du gland, avec des centaines de fautes de placement et de raccords douteux. Ce mix 2009 met encore plus en valeur les ratages et le relatif amateurisme de la production. On aimera ou pas, mais au moins Oldfield n'a pas cherché à masquer le côté authentique et organique de sa musique, bien au contraire - aux antipodes de Tubular Bells 2003.

Ah oui tiens, au fait, qu'est-ce qu'il devient celui-là ? Eh bien coupons court au suspens : caduque lui aussi, vous pouvez le balancer à la poubelle ! Il n'est plus intéressant que pour les fameuses démos de 1971, inexplicablement absentes ici. Le son de basse pourrave, les effets de guitare froids comme un discours de Jospin, les tricotages ratés, exit. TB2003 ne valait que par son 5.1, lui aussi dépassé. Oldfield s'est amusé avec le matériau originel pour offrir un mixage surround assez spectaculaire. trop parfois, puisque les basses sont à la limite de l'écrétage. Mais les effets sont assez nombreux, pas souvent décevants, à seule condition évidemment que l'on accepte d'entendre le son du NOUVEAU mixage - évidemment, tous les changements de sonorité de la stéréo se retrouvent à l'identique ici. Les possesseurs du SACD seront ravis d'apprendre que le 5.1 de 2009 n'a rien à voir avec leur quadriphonie de 1973, la plupart des effets étant carrément inversés - ce sont donc deux revisites complètement différentes du même disque, un peu comme le SACD et le DVD-A (pirate) de Dark Side of the Moon, autre chantre du quad de 1973. Les petits jeunes voulant découvrir Tubular Bells pourront donc s'immerger avec un son énorme et de la spatialisation en diable, sans trop trahir l'oeuvre d'origine. Et les puristes seront aux anges : dans le boitier se trouve également le CD stéréo original ! Pas de révisionnisme donc, juste de l'amusement - car malgré tout ce qu'il a pu dire, on sent qu'Oldfield a pris son pied à remixer tout ce beau monde.

Pas chien, l'éditeur nous gratifie de quelques bonus. Notamment un live de 1973 en studio télé où Oldfield, très bien accompagné de la crême des musiciens de la scène Canterburienne, joue l'intégrale de Tubular Bells Part One dans une ambiance totalement décontractée, les fautes de mise en place étant rapidement corrigées, le tout pas si mal filmé que ça pour l'époque. Un document déjà présent sur sur le DVD Elements mais qui semble passer mieux ici, peut-être grâce au son qui a été savamment retouché. Reste à se mettre d'accord : alors, 73 ou 76, cette version ?! De même l'audio nous régale avec deux titres bonus, eux aussi en 5.1 : la fin "originale" de l'album avec Vivian Stanshall bourré qui fait visiter le studio d'enregistrement (on peut distinctement entendre derrière rigoler Oldfield et Richard Branson, pétés comme des coings)... et le fameux "Mike Oldfield's Single", version lente d'un des thèmes de la Part Two, jouée façon ritournelle gaélique : une pure merveille, majestueuse, qui n'a pas à rougir à côté du meilleur de Dan Ar Braz. Pas chien, donc. Enfin pas chien, wouaf wouaf ! A part un détail... le son n'est qu'en Dolby Digital ! Là par contre, c'est carton jaune. Pas de DTS ?!? Mais pourquoi, honnêtement pourquoi, qu'on m'explique ? C'est débile, mais ça ne mérite que carton jaune seulement. Pas rouge. pas encore. Parce qu'après cette revisite, pas parfaite mais rafraîchissante d'un des plus grands albums des années 70, on espère donc qu'il y aura une suite, et qu'elle sera du même acabit. Honnêtement, les gars, ressortez tout jusqu'à Heaven's Open (question de droits) en 5.1 et on saura se montrer cléments. Come on Mike, tu avais dit un jour que tu rêvais une fois vieux de réécouter tous tes albums à la suite. Tu n'es pas encore vieux, mais les remixer avec amour et passion, ce n'est pas tout à fait les écouter. Et si le clébard se met à mâchouiller les câbles, achète des enceintes sans fil, tu n'es plus à ça près !


21-07-2009

1973 - Royaume-Uni


01. Tubular bells part one
02. Tubular bells part two
03. Mike oldfield's single
04. The sailor's hornpipe


Mike Oldfield - Chant, claviers, guitare, percussions, tout   
   Viv Stanshall - MC
Sally Oldfield, Mundy Ellis - Choeurs   
   Steve Broughton - Batterie
Jon Field - Flute