Album fantastique, magnifiques faces B, 5.1 très bon, et en prime vous n'aurez pas à vous en faire pour les problèmes de remixage puisque l'original est inclus

Note globale


Le 5.1 est très bon. D'habitude il est extraordinaire.

Editeur : KScope
Durée totale : 1 h 17

(96/24) - (PCM)

Image        NTSC

On regrettera que les transitions, très belles, soient par contre si leeeeentes. Jolis fonds d'écran, tout est bien dans le ton de l'artwork original sans tomber dans le pathos.
Album complet en 5.1 (56 min)
3 bonus tracks (20 min, DTS uniquement)
Paroles à l'écran (séparées)
Galerie de photos (minuscule)
Album dans son mixage stéréo original (PCM)
Un remix stéréo discutable sur certains points mais finalement pas énormément changé, un 5.1 qui possède beaucoup de qualités mais inexplicablement moins parfait que dans nos fantasmes. Tout de même bien supérieur à la plupart des 5.1 du commerce.
Brûlez-moi sur la place publique si vous le voulez, même après une centaine d'écoutes, ça reste l'un des tous meilleurs, voire LE meilleur album de Porcupine Tree, et très largement l'un des meilleurs albums des années 2000. Un parfait classique instantané, entre 40 ans d'histoire de la pop et un son résolument moderne
Les trois faces B sont géniales mais surtout très différentes de l'album. Et leur mixage en 5.1 est hallucinant. Le reste est simplement "normal" pour reprendre une de leurs chansons (qui, elle reprenait pas mal aussi), mais l'inclusion du mixage original, au lieu de l'enterrer comme un lépreux, mérite tous nos chapeaux.
Retour sur l'an 2000. Il paraît qu'il n'y a pas eu de bug. Pourtant, certains ont cru à un retour horloge pour Porcupine Tree. Ce désormais vrai groupe, emmené par le flegmatique Steven Wilson, avait toujours proposé des albums (et des EP, et des singles, et des remixes...) formant un tout très cohérent, et faisant les délices d'afiçionados en manque d'indépendance artistique, mais pourtant chaque fois renouvelé, retravaillé, les senteurs et saveurs chaque fois épicées différemment. On passait du rock psychédélique low-fi au progressif planant le plus Floydien, de la drone music aux chansons pop sombres Cure-metal, de la new-age non assumée à la ballade acoustique, en passant très récemment par une pop-rock un peu Radiohead-des-premiers-jours dans l'esprit. C'est là que la nuit du 31 décembre 1999 semble avoir été fatale pour les fans de l'époque, que la tempête du siècle a jeté un cèdre du Liban en travers de la tête à Wilson (qui, comme on le sait, est difficilement ratable). Lightbulb Sun, bien que très agréable, fut en effet taxé de Stupid Dream 2, un album reprenant ses codes, son style très pop et bien plus accessible qu'avant, bien défendu sur scène, avec le single qui va bien. Un bien sur-place ?
De prime abord on pourrait se dire : "pourquoi pas ?". Après tout, le style de Stupid a formidablement bien marché, l'auditoire du groupe a quasiment doublé, il serait tentant de refaire la même chose. Le recul inhérent aux années et aux productions écoulées a permis de faire jaillir une vérité toute autre. Oui, Lightbulb Sun a repris les SONORITÉS de Stupid Dream, et le style de certains effets de studio (particulièrement concernant les guitares acoustiques). Mais en tant qu'album, en tant qu'entité créant une oeuvre à partir de chansons différentes, Lightbulb Sun n'est pas une ressucée de Stupid Dream. Il est même une pierre fondatrice de toute la seconde partie de carrière de Wilson. Les morceaux créent un moule si parfait qu'on peut sans risque ni honte en couler d'autres chansons dont la construction sera en granite massif, allant sauver jusqu'aux baisses d'inspiration. Chaque titre de Lightbulb a servi de socle aux Deadwing et autres In Absentia, relisez l'excellente chronique de Kaworu pour vous en rendre compte. Reste qu'après la vague de remixes 5.1 dont Steven Wilson nous avait inondé (avec délectation), il manquait le Père, le commencement : Lightbulb Sun. Que certains d'entre vous (pas tous évidemment) connaissent peut-être sous son autre nom :"le meilleur album de Porcupine Tree".
Le mieux chanté ? Sûrement pas. Le plus pêchu ? Pas vraiment. Le plus varié ? Même pas. Le plus original alors ? Avec le recul peut-être, mais pas dans l'immédiat de l'écoute. Alors quoi ? Le plus consistant. Quelques titres peuvent sembler plus faibles que d'autres, comme la comptine Beatles "How is your life today" ou le single certifié "4 chords that made a million" (seul titre bénéfiçiant vraiment de cette ressortie, l'écho vocal avant le refrain lui conférant un côté ironique). Ou encore "Where we would be", pastorale bluette. Ce serait oublier que d'abord ces titres dans leur domaine sont parfaitement nickels, et qu'ensuite, ils ont servi, resservi et reresservi, donc respect pour les Anciens. Les autres titres ont tous gagné leurs galons de classiques de la pop-rock intelligente (par opposition à la pop-rock conne, vous savez). Lightbulb, ancêtre de Blackest Trains et parfaite intro. Hatesong et Shesmovedon qui sont devenus des favoris en live (à noter que Hatesong est moins étirée comme un chewing-gum et que Shesmovedon n'avait pas besoin d'un réenregistrement pour être bonne).
Plus spécifiquement Porcupine, deux titres longs sortent du lot et méritent à eux seuls l'achat du disque. Last Chance... passant d'une ballade Purple Forget (pardon, guy-mauve) à une espèce de faux instrumental plano-groovy qui rappelle les grandes heures de Voyage 34. Et Russia On Ice, que certains chanceux ont découvert en live, chanson lente à l'excès se terminant par un interminable riff aux infrabasses supragonflées (LE morceau à passer pour tester les enceintes de sa bagnole. Les Johnny, c'est pour vous). Une recette d'ailleurs tellement savoureuse qu'elle fût reprise par le groupe O.S.I. sur shutDOWN, carbone de Russia on Ice à la qualité d'impression dégradée et (mal) chantée par... Steven Wilson. On est influent ou on ne l'est pas. Album de transition, Lightbulb Sun ? Tu parles Charles, une transition qui fait plus l'effet d'un bon gros coup de botte dans le séant, pointure 48. Même la trop traditionnelle ballade acoustique de fin est terrassante de beauté, qui avec une toute petite poignée de notes Inoranesques et deux accords (majeurs en plus) réussit à faire passer toute la détresse, le drainage de vie qui met les veines à sec, ce Richter cérébral où l'on appelle en sachant qu'"ELLE" ne sera pas là, et son répondeur annonce que "NOUS" sommes absents pour le moment... Ce sentiment d'avoir été remplacé dans la vie d'une autre, si bien décrit que non, dans une discographie, cet album-ci ne peut PAS être remplacé.
Depuis plusieurs années, irremplaçable ou pas, cet album n'était de toutes façons plus disponible. Une réédition se faisait grandement attendre, et l'annonce d'un remix 5.1, en plus d'une version vinyle qui manquait cruellement à la collection, soulagea une grande partie des fans, et leur portefeuille par la même occasion. Wilson s'étant fait les crocs sur d'autres de ses albums, que vaut ce Lightbulb Sun version 2007 ? Déjà, pour bien appréhender ce mixage surround, il faut se mettre dans le crâne que le CD lui-même n'est pas celui que l'on connaît. Pour faire un 5.1 correct, Wilson a dû d'abord refaire entièrement le mixage original en stéréo (ce qui a dû lui faire un de ces plaisirs...), et en a profité pour rajouter ou retirer quelques effets. Le plus surprenant est The Rest Will Flow, légèrement plus lent... ou plus exactement moins rapide car l'"original" avait été accéléré au mastering pour sonner plus "vivant" (mais il faut être un chien pour bien entendre la différence). Les fans mordus auront aussi noté la disparition des 10 secondes de blanc entre les deux "faces" du disque. Il y a donc des changements, ils sont franchement ni nombreux ni horribles (NDKaworu : parle-t-on de Flowermouth ou de Up the Downstair ? ^^), cependant cela s'en ressent plus dans le mix 5.1. Parfois (Opeth, Toto...), les mixages surround donnent l'impression de ne pas écouter l'album tel qu'il devrait sonner ; ici ce sera le cas mais au moins on sait parfaitement pourquoi.
Le surround proposé n'est donc pas à 100% fidèle mais il garde bien sûr toutes les caractéristiques Wilsonniennes : la batterie sonne très proche, permettant d'apprécier la finesse du jeu de Chris Maitland (ah ! que j'aime distiller mon humour personnel à travers chaque page), les choeurs et guitares acoustiques restent rarement en place, le quatuor vivifiant de Rest Will Flow s'aère derrière vos épaules, et chaque bruitage vole dans la pièce. Quant aux basses du fameux Russia on Ice, la piste DTS vous permettra déjà d'en profiter, mais si vous avez un lecteur DVD-A et les réglages qui vont avec, il vous sera possible de faire trembler le sol des voisins du dessus sans qu'ils entendent un bruit. Dans l'ensemble, un mixage bon, bien meilleur que la plupart des autres DVD-A existants dans le genre, c'est évident, c'est indéniable, et c'était prévu de longue date. Reste quand même que ce mixage manque juste d'un ingrédient essentiel. Non, pas essentiel, ne soyons pas chafouins. Disons un ingrédient auquel on ne pense pas toujours, sauf quand il manque. Comme la pomme de terre dans la choucroute. Ca tombe bien, c'est exactement ça, le manque : la patate. On a tellement l'habitude maintenant d'énormes guitares suintantes que celles de Lightbulb font maigrelettes, et un peu plus qu'en stéréo. Est-ce technique ? Est-ce une volonté de ne pas rappeler à quel point avec des guitares de boeufs cet album ressemblerait à In Absentia... et donc en réalité l'inverse ? Toujours est-il qui, brillantes et vigoureusement spatialisées, les 6-cordes n'en sonnent pas moins chétives, trop pour contenter l'auditeur qui a déjà 8 ans de Lightbulb Sun original dans les pattes.
Générosité allant de paire avec le porc-épic, on retrouve aussi trois faces B de cette époque, déjà disponibles dans l'excellent EP Recordings. Faces B uniquement disponibles en DTS, hélas. Cependant, quel DTS... et quelles faces B ! Ici le manque de metal dans les minéraux acoustiques n'est pas rhédibitoire, le style musical étant un peu différent (tout en restant dans le domaine de la suprême qualité). Disappear est composé d'une suite d'accords qui fait très Genesis première période, et s'avère être un super single qui aurait bien mérité de cartonner sur les ondes (l'effet Stars Die II). Buying New Soul, que vous avez pu savourer sur leur premier DVD live, est un titre franchement excellent et bien différent des "vibes" Porcupinesques habituelles. Quant à Cure for Optimism la bien-nommée, elle plonge dans les abîmes d'un vieil album de krautrock allemand adoré de Wilson (Alpha Centauri pour ne pas le citer), et possède en plus de son ambiance sépulcrale un 5.1 à réveiller les morts. Et pour une très, très rare fois, LÀ on peut parler de Radiohead.

Vous croyiez en avoir fini ? ...Moi aussi (8 paragraphes sur un simple album studio c'est de la gourmandise). Mais non ! On rajoute les paroles, une galerie de photos géniale mais mille fois trop courte, le mode DVD-A, le CD remix 2007, un prix très correct, que manquerait-il ? Le CD original diront les puristes dont votre serviteur ? Pas de panique, il y a pensé ! Le DVD comporte donc en bonus l'intégralité du disque tel qu'il est sorti en 2000, et en PCM s'il vous plaît, pour une qualité exactement égale à cette introuvable relique (et même théoriquement un peu supérieure si on veut pinailler). Aucune raison de faire la fine bouche, vous ne trouvez pas ? Peu d'artistes auraient fait de même, mais Wilson n'est pas comme les autres. C'est pas le copain de Dr House pour rien... Oups, me serais-je trompé de Wilson ? Lui soigne plutôt les coeurs esseulés en leur prouvant qu'il y a toujours plus misérable que soi. Et avec un tel album, même si on aurait voulu toujours plus, toujours mieux, on se dit que an 2000 ou pas, les misérables, c'est toujours vachement bien !


30-05-2009

2000 - Royaume-Uni


01. Lightbulb sun
02. How is your life today ?
03. Four chords that made a million
04. Shesmovedon
05. Last chance to evacuate planet Earth before it is recycled
06. The rest will flow
07. Hatesong
08. Where we would be
09. Russia on Ice
10. Feel so low
11. Disappear - Bonus
12. Buying new soul - Bonus
13. Cure for optimism - Bonus


Steven Wilson - Chant, claviers, guitare, harpe, dulcimer, choeurs, percussion   
   Richard Barbieri - Claviers, programmation
Chris Maitland - Batterie, choeurs   
   Colin Edwin - Basse, basse fretless, programmation
Nick Parry - Violoncelle   
   Dave Gregory - Orchestrations
The Minerva Quartet - Cordes   
   Stuart Gordon - Violin