Maintenant que le DVD officiel de Pink Floyd, PULSE, est sorti, on pourrait se demander si le 10/10 donné ici est toujours d'actualité. Ma réponse est clairement oui, et ce pour une raison très simple : si techniquement, artistiquement et même au niveau bonus les deux DVD sont très proches, l'émotion contenue dedans est radicalement différente. Le Pink Floyd, c'est l'émotion pure de l'instant présent, l'émotion originale, presque égoïste car chacun l'a vécu intensément en soi. Le Australian Pink Floyd Show, outre qu'il soit officiellement sponsorisé par David Gilmour, et qu'il soit parsemé de gags à crever de rire, c'est une émotion très différente, totalement partagée, qui naît justement pas seulement de la musique (qui est très proche de l'original, un poil de punch en plus), mais de la foule, du fait que tant de gens se soient réunis pour communier la musique intemporelle d'un groupe déclaré "mort". Les deux disques sont indispensables à tout fan du Floyd, et il est hors de question que je me sépare d'un des deux. Désolé pour votre portefeuille, mais vous allez devoir repasser à la casserole !

 

     


Spectacle magnifique d'un bout à l'autre

Note globale


A la rigueur, si vous connaissez Pulse par coeur ca fait un peu (beaucoup) redite, mais la façon de vivre le concert est différente

Editeur : CMP
Durée totale : 4 h 10
(plus bonus audio)

- (PCM !)

Image        PAL

Livret classe
Bandes annonces promo 2003 & 2004 (8 min 16/9)
Documentaire (32 min non st)
Galerie de parodies kangourou (1 min)
Animations en backdrop (29 min)
Biographie cachée de BK1
Galerie photos live (6 min)
Film de tournée par Steve Mac (8 min non st)
Faux multi-angles sur Comfortably numb et One of these days (10 min)
Mother et Dogs (23 min, audio seulement)
Echoes et Learning to fly cachés (26 min audio seulement)
Petit message du kangourou

S'il n'y avait pas ce putain d'effet retard, on aurait un DVD parfait : image chaleureuse, très bien définie, avec une réalisation très classieuse (Gavin Taylor oblige).
Puissant, beau, spatialisé quand il faut, ample, parfait quoi.
Un best-of de Pink Floyd parfaitement mis en place. Mais pas assez de surprises pour le fan mordu qui connaît déjà le vrai groupe par coeur. Si vous ne connaissez pas du tout Pink Floyd, ça monte à 11/10 sans problèmes.
Making-of, retrospective, titres inédits en audio (et pas des moindres), livret, tout ça très sympa et chic, mais hélas non sous-titré.

Voici une chronique à géométrie variable. Un cas de conscience. Car la note ci-dessus est donnée non pas en dépit du bon sens, mais en dépit d'un Pulse. Je m'explique : peut-être que dans quelques mois, cette chronique aura été remplacée par une autre. Lorsque Pulse, le DVD du vrai Pink Floyd, sera sorti. Mais ladite sortie est repoussée ad vitam eternam, et l'achat de cet Australian Pink Floyd s'est effectué sur un coup de tête, avec une méchante envie de moquerie derrière la carte bleue. Si j'avais su...
...C'est que voyez, le premier contact avec ce DVD est un choc terrible. Il faut dire aussi que c'est un choc qui dure cent cinquante minutes. Simplement parce qu'une fois le spectacle lancé, impossible d'arrêter. Voilà un groupe qui voici à peine cinq ans jouait du Pink Floyd dans des bars. Maladroitement d'ailleurs. De nos jours, ils jouent toujours du Pink Floyd. Mais dans un stade plein comme un oeuf. Et avec le système laser et vidéo du Floyd lui-même, Gilmour leur ayant prêté le matériel. C'est dire la qualité de la bête. Et toutes vos espérances seront donc comblées : ce DVD est une pure tuerie. Le spectacle est absolu d'un bout à l'autre. Concernant le jeu de scène, pas la peine de s'éterniser : c'est le même que le Floyd de 1994, pour la raison simple que c'est le même matos.
Question musique, on a ici un copyband, c'est à dire qu'ils jouent les morceaux presque à la note près. Et c'est là que c'est jouissif. A.P.F. n'est pas là pour, à l'instar de RPWL, faire de la nouveauté en prolongeant l'esprit du Floyd (enfin prolonger, c'est au cas où ledit Floyd serait réellement mort...ce qui de nos jours est quand même relativement probable). Non, A.P.F. est là pour donner devant un public nouveau les concerts du Floyd que ledit public ne pourra jamais voir autrement. Et dans cette optique, le pari est extrêmement réussi. On débute par une rendition complète de l'album Dark Side of the Moon, avec show laser, vidéo en rétroprojection, et on continue avec un pari fou et génial : il y a trois chanteurs, un pour Gilmour jeune, un pour Gilmour vieux, et un pour Waters (sans surprise, c'est le bassiste). Techniquement on n'a absolument pas affaire à des amateurs. Le son, fantastique, est d'une propreté... Floydienne justement, le 5.1 est vraiment très réussi, profond et planant (ce bien qu'on espère que le vrai Pulse sera encore plus extrême). Vraiment, musicalement c'est sans failles, tout y est, même le solo exceptionnel de pedal steel sur High Hopes (grand moment, dans un concert qui en comporte de très nombreux).
Question setlist, un problème de taille se pose, enfin de taille si vous faites comme moi partie de ces gens qui attendent, contre vents et marées, une sortie de Pulse. Eh oui, si vous avez été voir Floyd en live en 1994, vous ne serez vraiment pas dépaysé. C'est quasiment le même concert. On pourrait même dire que ce manque d'originalité dessert un peu le spectacle... mais faisons-nous l'avocat du diable : on parle ici d'un petit groupe local qui se retrouve à jouer devant les vrais fans du Floyd, avec le matos adéquat, dans une ambiance de liesse terrible. Comment résister à la tentation de faire du facile et du fédérateur ? Si vous étiez un petit écumeur amateur des Karaokés, que vous imitiez très bien Johnny, est-ce que vous refuseriez de chanter Que je t'aime au profit de Le Roi Est Mort ?
En plus on peut rajouter à tous ces compliments un sacré sens de l'humour (cf One of these days, excellent), pas de prétention du type "gros melon", un public absolument fantastique (frisson garanti sur Wish you were here), et des solos avec du feeling à la pelle, bref tous les ingrédients sont réunis. Tous ? Oui. Même le DVD bonus de rigueur. Proposant des inédits audio (dont un bancal mais très rafraîchissant Dogs), ainsi que des documents d'archive que certains membres du groupe auraient préféré perdre, il permet de comprendre l'engouement progressif (ah ah) qu'a connu cette formation, la préparation d'un show gigantesque comme celui-ci, le tout avec un bon gros accent australien que le manque de sous-titres vous fera haïr. DVD bonus pour eux, car il assied leur réputation, et pour nous, car il est franchement agréable bien que pas aussi indispensable que la merveilleuse première galette.
Merveilleuse ? Pfft.... je suis encore en-dessous de la vérité. En réalité, que ce soit au niveau technique ou artistique, mais surtout si on conjugue les deux, ce DVD est un des DIX indispensables de TOUTE vidéothèque qui se respecte (enfin, si vous lisez ce site de temps en temps). Mais il faut mettre un bémol : quand Pulse arrivera, qu'adviendra-t-il de ce bijou à l'état brut ? Nous le verrons, promis. En attendant, Pulse étant repoussé d'au moins trois mois à ce jour, ca vous donnera l'occasion de profiter encore et encore de, en ce qui concerne D.D.S., la plus grosse surprise de l'année 2004.

(PS : Un DVD qui me fait écraser des larmes de joie, c'est pas courant. A plusieurs reprises, ça tient du miracle. J'espère que vous aurez une vision aussi lacrymale que la mienne).

17 juillet 2004 - Kings Dock Waterfront Arena (Liverpool, Royaume-Uni)


01. Speak to me
02. Breathe
03. On the run
04. Time
05. The great gig in the sky
06. Money
07. Us and them
08. Any colour you like
09. Brain damage
10. Eclipse
11. Shine on you crazy diamond
12. Welcome to the machine
13. High hopes
14. Sorrow
15. The Fletcher memorial home
16. Careful with that axe, Eugene
17. Keep talking
18. One of these days
19. The happiest days of our lives
20. Another brick in the wall, part 2
21. Run like hell
22. Wish you were here
23. Comfortably numb
24. Young lust - Bonus
25. Another brick in the wall part 2 - Bonus
26. One of these days - Bonus


Steve Mac, Damian Darlington - Guitare, chant   
   Colin Wilson - Basse, chant
Jason Sawford - Claviers   
   Paul Bonney - Batterie, percussion (NDBaker : Tiiiime !)
Michael Kidson - Saxophone   
   Emily Gervers, Nicola Belle, Amy Newhouse-Smith - Choeurs