Un solo de basse fabuleux qui plaira à tous

Note globale


(Note de l'album : 7)


Techniquement hideux et pas assez intéressant pour satisfaire le fan

Editeur : XIII Bis
Durée totale : 0 h 27

Image        PAL

Entre camescope du copain tremblant à mort et caméra semi-pro pour la présentation.
The Seven Lands of Sin live
Extraits du concert de Genève
Solo de basse de Franck
Session radio pour Rock Fort
Solo guitare de Dominate
Mono ou peu s'en faut, strictement aucun éclat, fouillis, limite inintelligible : à fuir.
Une seule chanson entière, et encore avec un groupe pas encore ressoudé. Seul le solo de basse mérite un coup d'oeil, voire plus.
Adagio a pris le pari de durcir le ton, si on en croit à peu près tout le monde, eux inclus. On aimera ou pas, mais on ne peut que tirer notre chapeau à la jeune formation Lyonnaise qui s'est, en l'espace de deux albums, forgé une belle réputation de Symphony X "en mieux" mâtiné d'Elfmanneries en tous genres. Sous la houlette du maestro Stéphan Forté, le quintet a changé de chanteur (d'ailleurs la transition se fait tout en douceur tant le petit nouveau Gus Monsanto se rapproche très fortement de l'excellent David Readman), mais aussi plongé plus profond dans les ténèbres : chansons plus courtes, plus concises, mais toujours avec une branlette technique improbable, et de plus en plus de chant extreme (même si ce "glissement vers l'extreme" est beaucoup moins perceptible que ce que la presse a souligné, ou alors c'est moi qui deviens un gros barbare poilu). Et évidemment, encore et toujours, au milieu de ces déluges de sons, des refrains irrésistibles, à l'image du premier titre, un Dominate entraînant et fédérateur. C'est d'ailleurs là que l'album pourra décevoir : Adagio est tombé dans le piège du 1 2 3... A savoir le 1er titre est le meilleur de l'album, le second est n° 2, etc etc... Ce qui fait que la fin de l'album, d'ailleurs très court, est un peu décevante, surtout qu'il se termine sur une reprise. A ce propos, c'est une vraie reprise, complètement absorbée par le groupe qui fait de cette chanson du 100% pur Adagio, transformant le rythme, la mélodie, les sons jusqu'à ce qu'elle devienne absolument méconnaissable. Et si je vous dis que ladite chanson est "Fame... I wanna live foreveeeeer" et que vous ne la reconnaîtrez PAS, vous aurez le droit d'être déçu tant c'est le genre de plaisir coupable qu'on aurait aimé hurler à tue-tête. Mais, et là personne, même les mauvaises langues professionnelles, ne pourront me contredire, cette petite reprise est la preuve totalement irréfutable qu'Adagio a une identité propre, immédiatement reconnaissable, et qu'à force comme on l'a vu précédemment de pomper Elfman et Symphony X, ils ont créé une entité totalement originale, forte, et qui même avec un disque moins passionnant n'en reste pas moins indispensable à tout amoureux du metal mélodique et technique.
Malheureusement, ce qui nous réunit tous ici mes biens chers frères, c'est le DVD Bonus de ce Dominate. DVD bonus ? Mais pourquoi ? A cette question, j'ai une réponse toute faite, elle vaut ce qu'elle vaut, mais bon : imaginez que votre groupe préféré soit domicilié à Lyon, qu'il soit mondialement reconnu, et que son premier live, enregistré en France (!), sorte de telle façon que vous deviez vous rendre à Osaka pour l'acheter. A votre place, je ferai la gueule. Il est donc tout à fait de bonne guerre que les fans européens, via la maison de disques française XIII Bis, propose dans notre belle et verdoyante contrée un DVD bonus totalement exclusif pour faire passer la pilule du live maudit. Le souci, et pourtant j'adore Adagio, c'est qu'un DVD bonus devrait toujours AJOUTER quelque chose au travail du groupe, et pas RETIRER du capital sympathie et/ou professionnel. Lorsqu'un DVD bonus de ce site tombe en-dessous du fatal 5/10, c'est ce qui se passe, quoi qu'il arrive. Et malgré tout ce que Stéphan Forté a voulu mettre dans ce DVD, même en cadeau, il n'y avait pas encore assez pour mériter une gravure digitale.
On trouve pêle-mêle un Stéphan qui fait office de présentateur (c'est pas son métier, hors de question de critiquer quoi que ce soit), des solos et du live. Et c'est là que ça pêche. Les extraits live sont d'un niveau technique abominablement amateur. L'image est tremblante, floue et baveuse, mais surtout le son est un mono de micro camescope, ce qui est absolument indigne d'un groupe aussi tâtillon et perfectionniste qu'Adagio. Et c'est le souci principal : plutôt que d'être excités à l'idée de découvrir ce groupe sur scène et ses prouesses dignes d'un Dream Theater, on est vite repoussés, et ce n'est pas le but d'un DVD bonus. Même chose pour le petit cadeau du gars Forté, un solo hallucinant tiré de Dominate : certes, il peut se vanter d'utiliser des techniques venues d'un autre monde - et le résultat est là - mais ce bonus aurait dû durer dix minutes et pas une : joué normal, tempo deux puis quatre fois plus lent, gros plan main droite, gros plan main gauche et leçon de tenue de médiator. Là, on faisait notre flaque.

Globalement, étant donnée l'excellence des albums, on ne peut qu'être déçu de ce bonus qui n'en est pas un. Seuls bons moments : une session radio avec des fous-rires à la pelle, et un solo de basse qui, très franchement, mérite à lui seul les 4 points donnés ici. C'est mal filmé, le son est rikiki, mais le talent est à se pâmer : Franck Hermanny est un sacré putain de bassiste, technique comme John Myung mais groovy comme Mark King. Rien que ces trois minutes à faire baver un sac de soude vaut l'achat, ainsi bien sûr que l'album. Reste que niveau DVD, on attend désormais beaucoup, beaucoup plus des Lyonnais, qui du coup se sont foutu, sur ce site en tous cas, une pression monstre sur les épaules ! Mais faites comme moi, offrez-vous un petit coup du premier refrain, mi-chanté mi-hurlé, et vous ne pourrez douter que dans le monde du metal prog couillu, Adagio essaie de se frayer un chemin petit à petit, "but his will is to dominate". Encore dix refrains comme ça et le tour est joué plus facilement qu'un spotgame au PMU.

13-07-2006