Le son multicanal est non seulement gratuit, mais carrément excellent, et l'album plaira à certains

Note globale


A certains signifie pas à tous, loin de là

Editeur : Reprise
Durée totale : 1 h 19

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Image        NTSC

Un seul écran pour le 5.1, c'est chiche, par contre le bonus interviews & cie est assez sympathique avec de beaux contrastes.
Album complet en 5.1
Interviews et extraits de chansons (19 min, 16/9, 5.1, non st)
Si vous voulez savoir pourquoi le son multicanal a été inventé, tapez-vous ce disque.
Note objective sachant que certains le trouveront mou, ou passéiste, voire les deux, et que d'autres se pâmeront. Dans tous les cas, l'écoute en 5.1 est un plus totalement indéniable.
Back Home, pour les rares d'entre vous qui ne causent pas le rosbif, signifie "Revenir à la maison". Grosso modo, quoi. En fait c'est plus une expression qu'une phrase. Connaissant Clapton, et voyant le look de la pochette (géniale, et qui aurait été encore plus géniale si l'album avait été ce qu'on avait cru au départ), on pouvait parier que Eric allait nous sortir un album de reprises de blues. Encore. C'est que non seulement tout dans cet album le pressentait, mais qu'en plus ça n'aurait pas été surprenant, vu qu'entre From the Cradle, le Riding with the King, ses concerts très "roots" et sa reformation éclair, surprise et en plus méga-réussie de Cream, bref tout ça sentait très fort la guitare acoustique, le micro acoustique, les semelles acoustiques et la mouche acoustique. Bref, du heavy méthane. N'allez pas croire que le rédacteur de ces lignes n'aime pas le "retour aux sources" du père Clapton, après tout c'est en tant que bluesman qu'il a acquis ses lettres de noblesse. Mais il est surprenant que ce "Back home" signifie ce qu'il est réellement : un retour aux albums de type Slowhand et 461 Ocean Boulevard. Même mélange de reggae, soul et blues, même envie d'en découdre avec des orgues Farfisa et des percussions partout, même ton à la fois rock et laid-back. Et même production chaleureuse et fourmillante. Le pari ? Ne pas renier l'acquis technologique de Clapton et son producteur Simon Climie.
Vous avez donc ici un album très Claptonesque qui vous semblera un peu mou mais se retrouve beaucoup plus proche de ce qu'il faisait dans les années 70 que tout ce qu'il a pu faire depuis que Phil Collins s'est invité chez lui. Mais niveau production, c'est aussi riche et détaillé que ses albums récents et qu'on pouvait d'ailleurs trouver trop technoïdes. Ici, on a le meilleur des deux mondes : le son est bluffant, avec des dizaines de pistes différentes se mélangeant onctueusement, mais sans le côté poum-poum-tchak qui rebutait, parfois à très juste titre d'ailleurs. Dans ce contexte un peu surprenant, que vous apportera le DVD bonus ?

Tout, justement. Car que vous aimiez ce Back Home ou que vous le détestiez, il faut bien reconnaître que l'écoute en 5.1 de ce disque est une heure de pur plaisir. La production étant, on l'a vu, hyper-saturée, chacune de vos enceintes va regorger d'instruments divers, chacune gardant jalousement son territoire. Orgue Hammond B3 qui coule comme une rivière dans vos enceintes arrières, voix sur la centrale avec sa petite gratte acoustique en fond, percussions un peu partout y compris dans le caisson de basse qui ne va pas chômer, le tout parfaitement coulant, un pur bonheur. Ceux qui comme moi aiment le disque ne peuvent qu'être ravis, et ceux (assez nombreux il semblerait) qui ne l'ont pas aimé ne pourront que reconnaître la grande qualité du son multicanal et l'excellent moment d'ébriété auditive qui en découle. En plus bien que ce DVD ne soit qu'en 5.1 et pas en DTS, on ne notera pas beaucoup de soucis de compression. Une vraie réussite donc. La preuve ultime en est que dans cette édition, le DVD est bien mis en valeur et le CD normal est relégué dans la pochette intérieure, limite pré-rayé. C'est donc clair et net : ce disque a été fait pour êtré écouté sur DVD. Le message est bien passé, les cartes sont de votre côté.

PS : C'est une très bonne idée, les disques avec des médiators en cadeau. Ca m'évite d'en chercher partout vu que je les perds aussi vite que n'importe quel autre guitariste, à croire qu'on les mange...