Package quasi-parfait sur le papier, générosité à tous les étages, excellent son, making-of enfin digne d'intérêt

Note globale


(Je l'ai pas fait exprès ! Pour la peine : note album = 7, paf !)


Formule qui sur la fin s'essoufle (pas beaucoup), album en dents de scie

Editeur : Universal
Durée totale : 0 h 52

(96/24) - - (PCM)

Image        PAL

La définition est parfois hésitante mais il n'y a aucun défaut majeur et le 16/9 partout apporte un cachet classe et crédible à l'entreprise..
Album en SACD
9 clips (37 min, 16/9 DTS, il manque Rien Qu'une Seule Larme et Le Tour du Monde)
Making-of (14 min, 16/9)
On aurait encore pu faire mieux, mais ne fantasmons pas : il y a des sons de partout, tous très clairs, très beaux, la voix pourfend votre centrale et le tout SENT le 5.1, ce qui était nécessaire, voire vital.
7/10 pour des clips pas tous excellents mais jamais mauvais, et même jamais "moyens", toujours pourvus d'idées fédératrices. Et un point de plus pour un making-of qui devrait retenir l'attention de tous les artistes musicaux de tous bords.
Souvenez-vous, voila un an (en temps linéaire, puisque je n'ai QUE deux ans de retard pour cette chronique), Zazie tentait un coup d'éclat avec son Rodéo, sorti en SACD et DVD DTS rempli de clips. Idée culotée, excellent album, résultat tombant à plat. Un an plus tard, pas decouragée, Universal remet la sauce avec 9, le petit dernier de Lara Fabian. Il est donc inévitable de faire des comparaisons entre les deux produits, puisqu'on y retrouve les mêmes caractéristiques, y compris une série de clips reliés par un noyau central. Et croiser les doigts pour que l'entreprise ne soit pas un fiasco.
Qui dit comparaison débute forcément par le matériau brut : l'album. Et force est d'admettre que ce n'est pas en faveur de Lara. Joli, comportant de nombreuses ballades au piano lacrymales, l'album Neuf est évidemment très écoutable, et comporte de beaux passages, mais il n'atteint pas les sommets cotoyés par le Zazie : les paroles sont une fois de plus parfois gênantes (des phrases comme "ça fait du mal aux sentiments" sont-elles vraiment nécessaires ?) et les chansons plus rythmées, elles, n'ont pas le flow paroles/mélodie/rythmique qu'on retrouvait dans des Silence ou des Humana. Aucune mauvaise chanson (redonnez sa chance aux Homéricains, chanson très tongue-in-cheek) mais aucune parfaite de A à Z, peut-être à l'exception d'Ave Maria, sans conteste possible une des toutes meilleures de sa carrière avec son final aux chœurs à la Spock's Beard et son délicieux glissando atonal de cordes à vous filer le frisson. Et côté production, c'est très propre et les guitares sont cristallines, normal puisque c'est le très sous-estimé Jean-Félix Lalanne qui est derrière tout ça. Un Lalanne à la production, en SACD ? Eh bien autant dire que le droit à l'erreur était inexistant.
Aubaine, le premier contact avec l'album rassure : voix chaude en centrale, graves très profonds, et... des cordes derrière nous ! Allehluia, notre lecteur SACD fonctionne ! Puis ledit Ave Maria déboule et ne laisse plus de doute : Lara et plein de percussions, toutes derrières et elle devant, comme le p'tit cheval blanc de Brassens, mais avec une vraie production (cette vacherie vous était offerte gratuitement par Pandanlagueule Incorporated). Les clips, s'ils sucrent malheureusement deux titres (dont un avec une fausse engueulade Fabian/Lalanne franchement drôle), possèdent un DTS (format 96/24 s'il vous plaît) qui est le reflet du SACD, bien spatialisé, avec une grande présence musicale et un joli sens du détail (sur un titre, on peut entendre derrière sa nuque une cymbale et aller jusqu'à deviner où le batteur posait sa baguette !). Il existe aussi un format Dolby Digital : évidemment moins performant, il tente de rester aussi propre que possible, perdant beaucoup de basses et de définition, mais sauvant les meubles côté compression.
Premier contact réussi, à notre grand soulagement, restait le souci des clips. Zazie s'était un peu perdue dans un faux moyen-métrage concept sans être narratif mais concept quand même, Lara a préféré des saynettes avec queques acteurs récurrents. Enfin, Lara, ce serait plutôt Marc Hollogne, le responsable de pratiquement tout, et qui a fait un boulot assez remarquable. Si les clips ont tendance à baisser un peu de qualité au fil de la séquence, ce n'est que relatif, et pas à cause d'une lassitude qui ici n'a pas droit de cité. Les interprètes sont majoritairement sympas et expressifs (la fillette blonde de Ave Maria semble promue à une belle carrière), le jeu d'actrice de Lara oscille entre mauvais (rarement) et très convaincant, les mises en scène sont simples mais très efficaces, bref ce n'est pas une réussite tout le temps mais il y a eu beaucoup d'efforts fournis, et ils finissent par payer, le fameux Marc peut légitimement être fier de lui. Mention spéciale à L'Homme qui n'avait pas de Maison, qui n'est sûrement pas le meilleur clip de la série, mais dont l'acteur principal est à la fois méconnaissable et très crédible - ce sont les deux meilleurs compliments qu'on puisse lui faire, si bien que je préfère conserver son anonymat pour vous garder la surprise... En tout cas "chapeau" l'artiste (c'est le cas de le dire).
Finissons en beauté avec le désormais traditionnel making-of. Non, aucune erreur, c'est bien finir en beauté que passer par ces quatorze petites minutes. Elles sont bordéliques, n'ont pas de colonne vertébrale, mais c'est le meilleur making-of qu'on ait vu depuis des lustres. Son défaut principal : Lara. Ceux qui la trouvaient antipathique "au naturel" ne seront pas déçus, personnellement je ne pense pas pouvoir tenir une conversation de deux minutes avec elle. Artistiquement, c'est un autre univers : ce making-of permet ENFIN de voir une VRAIE séance de travail entre compositeurs, et d'apprécier encore plus la chanteuse à défaut de la femme. Voir des gens comme Fabian et Lalanne FAIRE leur boulot devant la caméra, c'est une vraie bouffée d'air frais dans un monde (celui de DvDreamScape) où la plupart font à peine SEMBLANT.

En prime, on passe pendant un quart-d'heure du rire aux larmes, ce qui est également collector de nos jours. Ainsi la pitchoune craque-t-elle nerveusement pendant une séance d'enregistrement : franchement, depuis combien de temps n'a-t-on pas vu un artiste pleurer en studio, alors qu'ils devraient tous passer le quart de leur temps à ça ? Une séquence de vingt secondes qui vaut bien plus que tous les making-of promotionnels du monde. Et puis vous avez les rires, et en particulier une machine à fumée qui vous rappellera fortement Ca Tourne A Manhattan (quand je disais que ce film était du pur vécu !!!). Un making-of à l'intérêt surprenant donc, tout comme la qualité globale des clips, et tout comme le son enfin digne de votre système surround. On regrettera évidemment que le seul élément n'apportant pas de surprises soit le disque lui-même, mais c'est déjà une base, et un an après un semi-échec, Universal a donc remis le train sur de bons rails. Problème : aura-t-on un jour d'autres sorties équivalentes ? Les producteurs exécutifs doivent prier nuit et jour pour la négative, mais nous autres consommateurs, devant le potentiel, n'hésitons pas à crier : la suite ! La suite ! La suite !


25-07-2007

PS : Deux ans de retard pour la chronique, et cette édition déjà limitée à l'époque est devenue rare : les amateurs de Lara ont donc plus qu'intérêt à en acheter un exemplaire dès qu'ils tombent dessus.