Toute la rédaction s'est bien marrée

Note globale


Nullissime, mais le pire c'est qu'ils sont pas les seuls dans ce cas...

Editeur : EMI
Durée totale : 0 h 36

Image        PAL

Ce DVD a au moins un avantage : nous montrer l'incroyable évolution des camescopes. Ici tout est numérique (avec les artefacts de mise) et à la définition presque pro. Par contre c'est filmé avec le pied gauche.
Making-of de l'album
Ecran inzappable comme quoi t'as pas le droit de copier ce DVD bonus. C'est une première et de toutes façons t'inquiète, y'a pas de risque.
La musique hurle, les voix braillent ou sont inaudibles, on joue de la télécommande sans arrêt. Aussi moche que l'album, tiens.
Vous n'êtes ni de la famille proche ni des amis du groupe ? Alors barrez-vous.
Il serait grand temps de proclamer une charte qualité dans le petit monde mesquin et puéril de l'audiovisuel. Mesquin et puéril, deux adjectifs qu'on va certainement coller à la rédaction pour avoir derechef pulvérisé ce Matador, un bon gros zéro pointé qui semble venir tout droit des odeurs âcres d'une bouffée de haine mal placée. Sur ce point, soyons franc : je hais ce disque à un point que ça devrait être interdit. Le premier titre part bien, puis arrive le single d'une nullité hypnotique, et enfin c'est parti pour un long voyage vers les chansons inutiles, avec mélodies enfantines, rythme plus binaire que Chantal Goya, voix nulle, aucun goût dans la production, bref l'antithèse absolue de ce que je considère comme de la bonne musique. Cependant, là n'est pas le sujet. Ce n'est pas le disque que nous critiquons ici, après tout certains peuvent aimer, et en ont le droit (tous les goûts de chiotte sont dans la nature, j'écoute bien Samantha Fox et Headline !). Non, ici, nous critiquons les DVD bonus, à savoir si ledit DVD apporte quoi que ce soit d'important, nouveau ou drôle aux chansons ou au groupe. Et en l'occurence, il faudrait être d'une mauvaise foi convenons-en plus grande que la mienne pour oser proclamer qu'il y ait quoi que ce soit de pertinent dans l'existence de ce bout de plastique.
On va tous le dire d'un commun accord (un mi bémol mineur augmenté histoire de faire chier les gratteux) : on en a marre des making-ofs d'albums filmés par les copains au camescope et montés sans queue ni tête. Et ça vaut aussi bien pour un groupe comme Mickey 3D, dont l'amateurisme se révèle ici au plus grand jour, que pour les super-stars du metal ou de la pop. Si vous avez des images d'archives, des bouts de bêtises en studio, des parties de chansons travaillées (heureusement qu'il y a Nadja pendant trente secondes ! et encore c'est pour triturer des... presets. Mouaif), bref si vous n'avez pas de quoi faire une épopée passionnante racontée par Leonard Nimoy ou Patrick Stewart, prenez-le sur le mode de la déconnade, mais faites-le pour faire rire LES GENS. Pas vous ! Ce making-of fait avec deux bouts de chandelle a donc été monté sous Adobe Premiere (qui, quand il plante, porte mal son nom puisque la première c'était y'a longtemps) sans aucune prétention quelle qu'elle soit. C'est juste des tranches de vie avec de temps en temps des sourires (l'ampli Vox), de la technologie (ils utilisent Pro-Tools, faut bien ça pour recoller les morceaux), des gamins, des blagues, beaucoup d'amateurisme, et à aucun moment une véritable vision de comment, pourquoi et avec qui faire le disque de A à Z.

L'interview groupée ne nous apprend rien, les répétitions (rares) ne nous montrent rien, on s'attarde un tout petit peu sur les parties de clavier (sans succès comme vu précédement) mais pas du tout sur les autres instruments (sauf le batteur qui avoue ne pas se rappeler de sa partie de charleston), bref que vous soyez musicien ou simple amateur du groupe, ces trente six minutes ne serviront qu'à une chose : vous faire perdre du temps. Et si vous n'aimez pas le groupe, ce que vous en verrez correspondra bien à l'image qu'on s'en fait : à part fumer, picoler, lire l'Equipe et se la jouer rebelle social, eh bien... voilà, quoi. Mais là n'est pas le plus épouvantable, et je tiens à le souligner. Non le pire, ce n'est pas au groupe lui-même que je l'impute, mais aux maisons de disques de tous bords. Messieurs dames, majors, indépendantes, entre les deux, il faut que vous arrêtiez de donner à tout va des DVDs qui comme ici serviront à peine de sous-bock pour mon whisky. Vous rappelez-vous qu'il y a dix ans, graver, pardon, FAIRE GRAVER un CD de nos chansons était un luxe ultime, un Grâal, quelque chose d'important et précieux (encore que pour moi ce serait les 33t mais bon). De nos jours, on peut se permettre de gâcher du temps, de l'argent, de l'espace, des matériaux (et l'écologie, bande de porcs ?) pour sortir à tare-larigot des DVDs inutiles. Si Mickey 3D est un groupe aussi progressiste et écolo qu'ils le prétendent, par pitié, la prochaine fois gardez vos films de famille pour vous ; et les autres groupes, que vous vous appelliez Tartanpion ou Metallica, vous serez bien avisés d'en faire autant. A moins d'avoir quelque chose à dire musicalement, comme Cabrel, Marillion ou Opeth, laissez vos camescoperies au placard. Est-ce que je vous ennuie avec mon réveillon de Noel avec Tata Suzette, moi ? Hein ? Certains le font déjà ? Ah oui j'oubliais : bienvenue dans le cybermonde.

PS : J'avoue, j'ai rigolé pendant le passage "tu t'es fait niqueeeeer !". Ca m'a rappelé tant de hum... bons souvenirs d'achats...