Très bonne surprise avec les paroles à l'écran et un mixage multicanal de grande qualité

Note globale


C'est peut-être le plus mauvais album de Saga. Mais ici on parle surtout de bonus, alors...

Editeur : Inside Out
Durée totale : 0 h 49

Image        NTSC

Pour un DVD "audio-bonus", c'est très largement au-dessus de la moyenne. Pas génial du tout, même kistch, mais ça reste meilleur que 99% de la production. Et il y a les paroles.
Intégralité de l'album en 5.1
Saleté de Dolby Digital qui grésille !!! En DTS plein débit c'eût été parfait. Techniquement pas "aux normes", mais artistiquement géant.
Beaucoup de chansons d'une incroyable fadeur, sauvées uniquement par la voix et le mix 5.1 audacieux. Mais en avant-dernier titre, un petit bijou qui figurera dans les futurs best-of quoi qu'il arrive.
Des perles aux cochons. Le mercurochrome sur une jambe de bois. Séverine Ferrer au mauvais moment du mois. C'est un peu ce qu'inspire cette édition spéciale de Network, le dernier en date, et certainement pas meilleur, album du mythique groupe Saga. Sorti presqu'un an après le CD normal, ce DVD Audio caché, disponible gratuitement vu le prix assez bas du CD, avait de quoi intriguer. Plus intriguant encore fût sa sortie précipitée : on a eu des rumeurs de remix 5.1, et quasiment la semaine d'après paf ! sorti. Alors, niveau technique, car soyons honnête c'est ce qui vous intéresse avant tout, bande de petits biteux (intéressés par les taux de bits !), est-ce que ça vaut le coup ?
Ben là, il n'y a pas photo. Le mixage a été fait par Jim Crichton. C'est le bassiste, donc nos préjugés nous laissent à penser que c'est une pièce rapportée. Que nenni. Il est le responsable du mix de "House of cards", qui est un des mixes les plus incroyables de l'histoire du rock : cinq musiciens fous, qui jouent à fond tout le temps, et pourtant tous parfaitement clairs sans perdre un atome de puissance. Donc ce Network, en 5.1, il tue. C'est fin, c'est subtil, c'est parfois "gros boeuf" tout en s'en donnant les moyens, et surtout, eh ben c'est en surround, donc ça vous ENTOURE. Ici, pas une enceinte qui reste dormante plus de dix secondes. Ca fourmille et ca aide, très franchement, à faire passer l'album. Car hélas, pour écouter Network en entier le sourire aux lèvres, un excellent mix 5.1 et une solide dose d'indulgence sont nécessaires.
Vous avez d'abord Christian Simpson. Batteur tellement lourdingue que je l'avais surnommé Homer. Homer Simpson. Humour. Drôle. Sauf que le jeune gars est victime d'une maladie des nerfs et ne peut plus jouer de la batterie. On n'en pense pas moins question niveau et art, c'est clairement nul, mais allez dire ça à un malade ! D'un autre coté, il le savait avant même d'être engagé. D'un autre côté, le groupe l'a accepté et a laissé passer d'énormes fautes de goût. D'un autre côté, remplacer Steve Negus était ultradangereux. D'un autre côté, Negus n'était ni dans Only Time, ni dans Shapes. D'un autre côté, ce ne sont pas les meilleurs albums du groupe. D'un autre côté, beuarf excusez-moi, je vômis tout le temps quand je fais de la balançoire sur un polyhèdre.
Donc la batterie est nullissime, mais elle se met aussi au niveau du reste de l'album. Si le premier titre est relativement bon, le reste navigue entre facile et ennuyeux. Oui, ennuyeux ! La partie centrale de l'album recèle des trésors de non-inventivité, de recyclage, de manque de groove, la batterie et le son un peu trop brut n'aidant pas. Encore moins inspiré que son précédesseur Marathon, Network tourne autour du thème de la télé - serait-ce là la source de son inintéret ? Le temps passe longuement, et seuls les effets 5.1 présents ici permettent de rester éveillé. La présence inespérée des paroles et de quelques images sympas rend le tout quasiment digeste.

Et puis il y a Believe. Débutant avec un mixage surround qui montre bien aux amateurs qu'on peut tout à fait rendre intéressant un simple duo piano/voix sans mettre les enceintes arrières au chômage, cette chanson est une des plus belles du groupe, débordante d'émotion. A force de nous faire danser, on avait presque oublié que les Canadiens savaient aussi nous faire pleurer. Bien sûr c'est dommage que le sacre du 5.1 soit tombé sur ce disque, mais après tout on peut toujours espérer que les grands frères suivent ses traces, et rien que pour cette avant-dernière chanson à tomber par terre, l'achat n'est pas exclus. Inutile de dire que si vous faites partie des rares fans de Network, cette nouvelle sortie est indispensable et vous fera redécouvrir les chansons sous un nouvel angle. Bref, la technique est largement au-dessus de l'artistique, mais vous pouvez donner un petit coup de pouce à la Crichton Company en leur montrant que même à plat, leur musique présente toujours de l'intérêt. Et maintenant, pour une rare fois, on ne serait pas contre une deuxième salve de remasters... avec le ch'tit bonus dedans bien sûr !