Disque et DVD très différents et complémentaires, sacré coup de bluff médiatique

Note globale


Amateurs de folk et de jazz fusion, merci de cliquer sur le bouton "Back"

Editeur : Revisited Rec.
Durée totale : 1 h 05

Image        NTSC

C'est incroyablement bien conservé pour l'époque. Ca reste kitsch, moche, baveux, mais il n'y a pas une pliure de bande, ce qui est un petit miracle en soi. De là à dire que personne n'a jamais regardé le master en 25 ans...
Symphonie pour une fonderie (65 min)
Au vu de la complexité et de la nature des sons, c'est incroyable qu'on puisse entendre quelques notes ! C'est l'antithèse de la perfection mais au moins on peut entendre et comprendre les intentions du Klaus.
C'est arty à mort, et jamais vous n'avez entendu une symphonie pareille (et croyez-moi, vous z'êtes pas prêt d'en rentendre une autre). Dans le doute, la moyenne.
Depuis le temps qu'on disait de Klaus Schulze qu'il était fondu de la cafetière, le grand gaillard au visage poupin a pris le défi au mot. Pendant la gestation de l'album Dig It (super jeu de mots pour super album où le gars a carrément viré à 540 degrés : diantre, des rythmes disco ! damned, des titres courts ! dingue, des synthés digitaux !), et peut-être par jalousie envers son "homologue" (mouaif) Jean-Michel Jarre, il a donné un concert qui restera dans les mémoires... un concert ? non, plutôt un happening, un de ces machins culturels que parfois Arte nous inflige pour notre plus grand mal. Mais ici, bien qu'on ait chaque fois peur que Jack Lang déboule pour nous parler de l'amitié franco-allemande, on tient quelque chose de parfois ennuyeux mais véritablement inédit, et je prends les paris qu'il n'existe à l'heure actuelle rien de semblable dans tous les DVDs disponibles dans le monde. En effet, ce jour-là, Schulze a donné un grand concert de musique retransmis en direct partout dans la grande ville sidérurgique de Linz. Un concert pour synthétiseurs, percussions... et fonderie.
Pendant plus d'une heure, Schulze nous donne donc une plânerie, assis en costume de fondeur derrière son habituel mur de synthés modulaires plus gros que le buffet de mère-grand, une grande improvisation avec deux notes à la minute et trois accords à tout casser (au sens propre comme vous le verrez), et, comme souvent avec lui, pour rompre la monotonie, quelques séquences de percussion matuvu qui me rappellent un peu Chris Maitland : un jeune gars un peu foufou qui tape sur des bambous et ça lui va bien, car ça ramène effectivement du rythme. Mais quid de l'autre rythme, lançinant, sourd, qu'on dirait tout droit sorti d'un film de David Lynch ? Eh bien, c'est là que s'arrêtait mon paragraphe précédent : le "bruit de fond" plus ou moins en rythme (eh si, à certains moments c'est frappant, ah ah ah), ce sont des forgerons et des fondeurs qui font leur travail : ça découpe, ça scie, ça fond. Et ça fait beaucoup de bruit et de chaleur, mais Klaus l'utilise pour l'intégrer à son impro. Ca a l'air ridicule, et je vous assure que si vous êtes mal embouché ça le sera, mais en tous cas, c'est du jamais vu et probablement du rarement entendu.

Ce happening extraordinaire, particulièrement vu l'ampleur du spectacle (sans compte que ledit spectacle avait été retransmis dans toute la ville), a été capturé sur VHS puis retranscrit sur notre support favori, et s'il fallait déjà remercier Revisited Rec pour avoir les roubignolles de ressortir toute la discographie de papa Schulze, il faut en plus les féliciter d'avoir retrouvé ce document rare, et essentiel pour l'amateur de plâneries. C'est sûr que le fan de Saga, l'accro de Paul Personne, le dingue de Madonna n'aura aucun intérêt à se procurer cette double galette. Mais le premier CD vraiment accessible du gars plus un DVD complètement chtarbé, pour le prix et la beauté du packaging, ça peut valoir le coup. Quant aux amateurs de mélodies, ils n'auront pendant la vidéo strictement rien à se mettre sous la dent, mais je pense qu'ils l'avaient déjà compris .