Concert très sympathique, setlist incroyable pour les collectionneurs, généreux en bonus

Note globale


James malââââââde, son mono intéressant mais étouffé, image trop compressée (1) ou irregardable (2)

Editeur : MP4 Productions
Durée totale : 6 h 02

(PCM, Mexico est en )

Image        NTSC

Backstage : Nine degrees of backstage turbulence (52 min non st)
Documentaire sur le concert à Sofia (58 min, PCM (!), st anglais partiels)

La réalisation est professionnelle, le montage pas mauvais du tout, le tout est quand même un peu fouillis mais agréable à suivre. La définition et les couleurs sont assez moyennes, le tout n'est pas de première génération, et la compression est franchement mauvaise (merci le PCM). Pour un bootleg, pas de quoi faire la tête, mais troquer le PCM contre une meilleure compression aurait été bénéfique.
J'chuis juste un p'tit mono, qu'aime pas les trémolos, entre le rire et les larmeuuuuhs (oui, citer du Carlos dans une chro de DT c'est gonflé). Le mixage de base navigue entre excellent (la basse très audible) et moins palpitant : le public excellent est très étouffé, le spectre sonore habituellement si riche se voit dépouillé. Très écoutable mais d'une oreille distraite.
Un bon concert, bien agencé, qui va piocher dans tous les albums, offre des inédits live, des jams étendues, et un LaBrie entre fausses notes et belle tenue. De quoi contenter tous les fans, du plus récent au plus acharné.
Une moitié de concert fabuleuse pour le collectionneur, 50 minutes à la découverte des gadgets sophistiqués des James Bond du progressif, et un documentaire où la télévision roumaine prouve sa définitive supériorité sur la française en matière de musique, et de très loin. Pas belle la vie.

Décidément Dream Theater n'est pas tout à fait un groupe comme les autres. Il sait comment faire des cadeaux à ses fans. Par cadeau, je n'entends pas des coffrets à 80 boules ne renfermant qu'un seul live, des compilations de cinq heures de leurs pires concours de pets en chambre d'hôtel, ou le septième live pour six albums studio avec cette fois une cymbale Paiste au lieu d'une Zildjian dans le refrain de la quatrième chanson. Je parle d'un vrai cadeau, qui coûte peu et donne beaucoup, ou en tous cas qui fait plaisir. Une notion qui peut s'oublier avec l'âge. Ainsi la sortie en "bootleg officiel" de la tournée 2002 a pu être considérée comme un cadeau, certes, mais empoisonné. Il s'agit en effet de l'une des dernières grandes tournées du groupe qui ne soient pas sorties sur disque, un énorme vide ayant été comblé avec le double CD retraçant la tournée 1993 (intitulé "Dreambill", c'est un live extraordinaire que n'importe quel fan de Dream, voire simplement de rock, se doit de posséder). Un concert complet de 2002 était donc un rêve pour les collectionneurs, mais pour l'amateur occasionnel, ne serait-ce pas là le live de trop ?

C'est là que Mike Portnoy fait fort.

En tant que concert "simple", Bucharest est sympathique. La tournée dont il est tiré a l'inconvénient d'être généralement perçue comme l'une des moins bonnes du groupe, et il y a une raison à cela : James LaBrie. Quand il est en forme ça va, mais les fausses notes qu'il pousse sur ce DVD sont parmi les plus impressionnantes qui soient, jusqu'à détruire une chanson entière - la pauvre The Great Debate qui supplie qu'on laisse son refrain tranquille. Mais cela occulte un peu un point fort de cette tournée, qui du coup est largement moins mauvaise que prévue : le groupe s'amuse. Ils ont toujours été maîtres de leurs instruments, mais sur ce live, c'est la première fois qu'ils sont totalement à l'aise sur la scène, la prenant d'assaut au lieu de simplement l'occuper. Cette relaxation totale leur permet les enchaînements les plus habiles, et la rendition quasi-parfaite d'un monstre tel que la chanson Six Degrees dans son intégralité (ou presque : toute l'intro n'est qu'une bande, alors qu'il y avait matière à une jolie réadaptation avec Myung et Petrucci jouant sur instruments MIDI...). Le concert se laisse donc suivre sans déplaisir aucun, même les couacs Canadiens et le déjà-trop-entendu de Home ou Pull Me Under n'empêcheront pas la bonne humeur de passer. Mais là n'est pas l'essentiel.
Non, là où incontestablement Portnoy sait y faire, c'est que malgré le grand nombre de DVD déjà sur le marché, il réussit à inclure sur ce disque un certain nombre d'inédits en vidéo : outre Six Degrees en version sans orchestre et complète, vous avez également Scarred (tres belle même si la version studio est toujours indétrônable), le très beau duo Another Hand / The Killing Hand, Lifting Shadows off a Dream et son intro à la basse tuante de subtilité, The Glass Prison, et enfin un extrait de Falling Into Infinity - classique, mais joué dans sa version démo ! Voilà donc un nombre conséquent de titres que vous n'aviez pas encore en DVD : c'est déjà en soi une raison suffisante pour vous payer ce voyage en Roumanie. Ce n'est pas le meilleur live de Dream Theater, son achat est clairement non-prioritaire si vous n'avez ni Scenes ni Budokan ni Score, mais bien des gens se laisseront tenter. Mais attendez... c'est pas tout !
Obstinément généreux, le barbu batteur a inclus un second disque. Et devinez ? Vous avez encore de l'inédit !!! Une heure dix à Mexico où le groupe avait donné un concert un peu particulier, en hommage au public complètement taré de ce soir-là. Outre quelques chansons en double, mais cette fois très bien chantées (James LaCrie, le seul chanteur qui attend d'être à Mexico pour bien chanter !!!), vous avez droit à deux citations de Rush (la réaction du public ne se fait pas attendre), un morceau de Liquid Tension Experiment (superbement joué en plus), la très belle Blind Faith, la version démo de Burning my Soul (carrément indispensable si vous ne l'avez pas encore écoutée) et un Pull me Under auquel se greffe un classique absolu du metal... Autant d'inédits somptueux, hélas en audio seulement. Oui, en audio, pas physiquement, mais par la force des choses. Car l'image, faite de bric et de broc, est totalement en désynchro la moitié du temps, irregardable à vrai dire. Il y avait moyen de faire mieux (faux ralentis, kitsch mais au moins pas destabilisants) mais n'allons pas nous plaindre devant ce premier cadeau.
Premier ? Captain Mike a effectivement tout sorti de sa musette, y compris deux documentaires précieux pour qui connaît bien le groupe. L'un est une suite de featurettes basées principalement sur la technique... Laquelle est somptueuse niveau musiciens, et épouvantable niveau DVD. Mais ce n'est pas très grave, surtout qu'encore une fois les Dreameux nous offrent des informations techniques et musicales intéressantes. Second documentaire, bien plus intriguant : un 52 minutes sur la venue du groupe en Bulgarie, par une chaîne de télé qui non seulement traite l'évènement comme majeur, mais en prime connaît un minimum son boulot ! C'est si rare... Les commentaires sont en bulgare, mais tous sont sous-titrés en anglais, ce qui est une riche idée (oui, un DVD dit "bootleg" qui propose des sous-titres. Pas un DVD de major, quoi...). En tout, un bon moment à passer, sans trop d'ennui même pour les non-fans, et surtout sans grossières erreurs.

Dernier point sur lequel le non-fan pourrait se pencher, et non des moindres : la qualité du DVD. Et là, c'est le drame. Ne pas perdre de vue que ce n'est pas une sortie officielle, enfin pas tout à fait : en cela, l'image est quand même loin d'être nulle. La réalisation est pro, le montage agréable nonobstant les caméras parfois en mode Frelon Furieux, les vrais problèmes sont la compression, pas la meilleure qui soit, et le logo de Dream Theater omniprésent pendant trois heures, votre télé plasma va adorer (ils ne pouvaient pas faire autrement, cela dit). Mais on ne va pas chipoter, sur cette image. Sur le son, c'est une autre paire de manches. Le mixage en lui-même est assez bon, relativement clair, donnant notamment une vraie place à... John Myung ! (entre l'image et le son il n'aura jamais été autant à la fête). Mais tout ceci est un peu gâché par le fait que tout ce beau monde soit en mono. Et un mono qui s'auto-étouffe, laminant au passage le public qui pourtant méritait bien mieux. Comble de l'ironie, le bootleg de Mexico est en flamboyante stéréo ! Est-ce une raison pour boycotter ce double DVD ? Est-ce que tous les mauvais points sont autant de raisons ? La réponse est non, devant l'intelligence de la setlist et la générosité globale du projet. Et Dream Theater de devenir le groupe possédant la meilleure collection de DVD sur ce site. Maintenant que les amateurs les plus aguerris sont rassasiés, la question qui brûle toutes les lèvres est : mais quand est-ce que DT va sortir le DVD de trop ? La suite de votre passionnant feuilleton, dès cet automne...


12-08-08


PS : Passer la fameuse bande d'Enrique Iglesias "en vrai live" durant les soundchecks, c'est petit petit. Si ça se trouve, lui pendant ses soundchecks passe le "shine" de LaBrie sur SFNY. Si tant est qu'Enrique Iglesias fasse des soundchecks.

4 juillet 2002 - Bucarest (Roumanie)
Mars 2002 - Mexico City (Mexique)


01. The glass prison
02. Strange déjà vu
03. Through my words
04. Fatal tragedy
05. Another hand / The killing hand
06. Gordon Rudess Keyboard Solo ^^
07. Lines in the sand
08. The great debate
09. Guitar solo
10. Scarred
11. Pull me under
12. Six degrees of inner turbulence
13. Home
14. The spirit carries on
15. Learning to live

16. Surrounded - Bonus
17. Burning my soul - Bonus
18. Lifting shadows off a dream - Bonus
19. Another dimension / 2112 grand finale - Bonus
20. Blind faith - Bonus
21. Pull me under / Master of puppets - Bonus
22. Take the time / Working Man / By-Tor and the snow dog - Bonus


James LaBrie - Chant (pas toujours)   
   John Petrucci - Guitare, choeurs
Jordan Rudess - Claviers   
   John Myung - Basse
Mike Portnoy - Batterie, choeurs