La chronique de ce DVD a été modifiée afin que sa partie consacrée au son corresponde mieux aux critères hi-fi développés depuis quelques années. Nous tenons à présenter nos excuses pour les erreurs de jugement qui s'étaient glissées dans l'ancienne chronique et vous rappelons que si vous ne disposez pas d'un appareillage hi-fi adapté, particulièrement des décodeurs DTS ou Dolby Digital trop anciens ou mal exploités, vous pourrez subir à l'écoute de ce DVD des problèmes tels que des grésillements, des baisses intempestives de volume ou un mauvais équilibrage entre le caisson de basse et les différentes enceintes.

     


Réalisation classe, groupe sublime, sous-titres, bonus intéressants, et un LaBrie en état de grâce la moitié du temps (malade l'autre moitié hélas)

Note globale


La compression, le mixage du 5.1 discutable, les titres de ToT toujours trop longs

Editeur : Warner Music Vision
Durée totale : 4 h 05

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Image        PAL

Paroles en sous-titres
Chronique des concerts au Japon (29 min st fr uk)
Solo de batterie (12 min st fr uk)
Le clavier de Jordan (6 min st fr uk)
Le rack de John Petrucci (6 min st fr uk)
La vidéo souvenir d'ouverture du concert (5 min)
Multi-angles sur Instrumedley

La réalisation est splendide de bout en bout et l'image très bien définie. Cependant la colorimétrie donne parfois dans le mauve et la compression a bien du mal aux les fonds colorés. Rien d'horrible cependant : c'est agréable à regarder d'un bout à l'autre.
Le stéréo peut démolir un tank à dix mètres et le 5.1 aussi. Cependant, ce dernier possède une spatialisation pour une fois trop extrême, et qui vous obligera à jouer avec le volume plus que de raison.
Des passages puissants, de sublimes ballades et un groupe au top de sa forme. En revanche la branlette technqiue est parfois saoûlante, même si en vidéo ca passe évidemment mieux qu'en CD.
Paroles sous-titrées, documentaires itou, de la technique, des bouts de Japon, un solo génial, un multi-angles, bref beaucoup de bonnes choses.

Ayé, ils l'ont fait !! Sortant d'un album qui est sans conteste leur plus épidermiquement controversé, Dream Theater s'est attelé à défendre ce nouveau poulain sur scène et en profite pour nous livrer LE DVD live qu'on attendait d'eux. Déjà, techniquement. Pour l'artistique, suivez-moi, c'est un peu à côté mais pas trop loin...

Le Budokan est une salle japonaise mythique. Pas le petit mythe qu'on ressert à chaque chronique un tant soit peu dithyrambique, non : on parle ici du Japon, des fans les plus extrêmes qui soient, et d'une salle qui est LE lieu d'enregistrement de tous les plus grands concerts de heavy metal depuis trente ans. Comme en plus les Japs sont friands de tout ce qui est plus bourrin que d'habitude, la tournée pour promouvoir Train of Thought était idéale pour immortaliser un DVD dans cette salle parfaitement adéquate. Avant de passer au concert proprement dit, rappelons que ToT est de très loin l'album le plus purement metal de Dream Theater, empruntant un peu à Metallica et à Pantera (RIP Dimebag), et qu'il possède un défaut énorme : il dure un bon quart d'heure de trop, rempli de prouesses techniques inutiles et de répétitions forcées. Je ne dis pas ça pour faire la promo de mon edit (on pourrait le croire, je l'admets), mais pour étayer un fait : même de nombreux fans aimant l'album admettent qu'il s'est permis de trop jongler avec le vide mélodique. Le principal défaut de ce concert, et par extension de toute cette tournée, était donc la présence intégrale de morceaux bourrins, bien trop longs, et trop récents pour que le groupe se permette une revisite.

Avec ce défaut en tête, on a tous eu droit aux quatre coins du globe (!) à un concert qui nous a botté le cul de façon relativement sévère, assez pour devoir apporter un coussin au bureau le lendemain. Les Dream Theater sont d'énormes bêtes techniques, plus personne n'en doute... Et au détour de quelques titres épiques, métalliques et complexes, ils font déballage d'un savoir-faire à vous décrocher la machoire. Pour peu que vous soyez sceptique, ils livrent ici un medley instrumental de 12 minutes en multi-angles, qui vous permettra de comprendre comment, à 4 sur scène, on peut faire autant de barouf sans oublier la mélodie. Les solos extra-terrestres sont donc légion, Pétrouche étant très en forme et shreddant comme un beau diable, faisant fumer sa guitare comme Bob Marley fumait un tarpé. Le bassiste John Myung, toujours aussi hallucinant de virtuosité, est mixé en avant, ce qui promet quelques suicides par pendaison de corde de mi chez les apprentis bassistes. Bref, que du fort et dur qui tâche. Mais la grande force de ce concert, c'est qu'il a surpris là où on ne l'attendait pas.
Et si je vous disais que les titres les plus mous étaient ceux qui ont remporté l'adhésion complète, la fédération inespérée ? Entre deux secousses telluriques, DT s'est fendu de ballades comme rarement vous en aurez entendu sur scène. D'abord, Hollow Years. Cette jolie ballade un peu oubliée est ici magnifiée par un solo de Petrucci totalement éblouissant de classe (même si je trouve que l'intro latine est plus "branlette" qu'au Zenith où on a touché à la perfection, mais bon). Ensuite, un Trial of Tears qui m'avait toujours gonflé et qui ici trouve miraculeusement sa place. Enfin, je retire tout le mal que j'ai pu dire sur Six Degrees : Goodnight Kiss est une vraie, une pure merveille, dont n'importe quel auditeur lambda peut apprécier la sensibilité et la perfection mélodique. Le point commun de tout ceci ? James LaBrie. Même ses détracteurs (et ils sont plutôt coriaces, les cafards !) ont admis que sur cette tournée, il était impérial (au Budokan, c'est approprié ! ;-). Et s'il continue de faire quelques couacs bien affreux, il est, dans les moments les plus doux, un chanteur exceptionnel à plus d'un titre. C'est lui la vraie star de ce concert, et il le mérite tant il a un talent à la taille de son coeur.
Portnoyerie oblige, le DVD se voit affublé de bonus alléchants tout plein. Le regret principal est bien sûr l'abandon à la dernière minute du commentaire audio. Dommage mais au final, est-ce aussi important sur un concert où il n'y a globalement que soit une boucherie chevaline, soit de la délicatesse par paquets de douze ? Non, les autres bonus présents vous feront rapidement oublier ce léger manque. A commencer par le solo de batterie de Portnoy. D'habitude ce genre d'exercice est chiant à en choper la turista par tube cathodique interposé. Mais là, nous avons affaire à un batteur qui non seulement est l'un des meilleurs du monde, mais qui en plus déteste les solos ! Il va donc se permettre un coup de génie qui m'a complètement scié, et qui rend ce solo distrayant même pour les plus ignorants et les plus allergiques à cet instrument ! Le reste des bonus ne l'est pas, en reste : un petit documentaire "sur la route" décousu comme d'habitude mais un poil plus passionnant que d'habitude (bon, c'est pas JFK non plus), deux featurettes techniques de Petrucci (sympa sans plus) et Rudess (frustrant car on aurait aimé deux heures), et le clip vidéo passant avant chaque concert, et qui est aussi mal monté et déplacé ici qu'il a remporté l'adhésion en vrai (et il est TRES mal monté).

Niveau technique, le DVD se défend également sacrément bien. L'image est 16/9 et relativement classe. La réalisation est épatante, on voit immédiatement que le groupe est passé professionnel pour de bon (à un titre personnel, j'adore le travelling latéral lorsqu'apparait le nom de James au générique). Ombres au tableau : la compression qui souvent a du mal avec les halos bleuâtres, et quelques cadrages surprenants. Le son stéréo est massif, énorme, très bien défini. Le 5.1 répond à l'appel également, mais avec une idée qui paraît bonne sur le papier sans que celà se concrétise : vous avez Petrucci presqu'uniquement à l'arrière droite, et Rudess à l'arrière gauche. Quand ils jouent de l'accompagnement, c'est très agréable, et celà permet de parfaitement comprendre leurs partitions, mais dès qu'ils solisent, ça devient difficilement écoutable puisqu'ils écrasent les autres et vous vrillent le tympan adéquat (droite ou gauche). Dommage, c'est raté mais l'idée est à creuser. Voilà donc un produit soigné, peut-être pas parfait, mais on parle de Dream Theater, pas de Robbie Williams ou de Britney "je suis clitorisienne mais ne le dites pas à mes parents" Spears. En ce sens, qu'un groupe aussi atypique bénéficie d'un tel traitement est plutôt encourageant, et ce DVD, même s'il fait toujours 15 minutes de trop, se place sans difficultés en haut du palmarès de cette année. Allez, le prochain, ce sera du niveau de Peter Gabriel. On y croit et le pire, c'est qu'on a sûrement raison.

2004 - Budokan Hall (Tokyo, Japon)


01. As I am
02. This dying soul
03. Beyond this life
04. Hollow years
05. War inside my head
06. The test that stumped them all
07. Endless sacrifice
08. Instrumedley
09. Trial of tears
10. New millenium
11. Keyboard solo
12. Only a matter of time
13. Goodnight kiss
14. Solitary shell
15. Stream of consciousness
16. Disappear
17. Pull me under
18. In the name of God


James LaBrie - Chant   
   Mike Portnoy - Batterie, choeurs
John Petrucci - Guitare, choeurs   
   John Myung - Basse
Jordan Rudess - Claviers, samples, choeurs