Des musiciens au top et une inventivité visuelle et sonore de tous les instants

Note globale


Un petit peu court hélas, il manque Red Rain...

Editeur : Real World
Durée totale : 2 h 14

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Image        NTSC

Vidéo de la construction des décors (3 min)
Making-of (15 min) non sous-titré
Galerie de photos animée avec remix de Steam (6 min)
Bande-annonce de la tournée 2003 (7 min)
A l'origine, ce concert a été filmé sur pellicule avec un grain très prononcé. Il faut donc aimer le style. On gagne en mystère et en magie ce qu'on perd en définition. En revanche la compression n'a pas fait de miracles face à la fumée permanente autour de la scène.
Bénéficiant d'un léger remix sur certains morceaux, ce nouveau Secret World Live est monstrueux. Le son est d'une précision et d'une richesse rarement atteintes sur le support, la piste DTS explose tout sur son passage. Une démo assurée.
Un peu court pour un concert du Gab, mais le spectacle proposé est varié et vaut vraiment la peine. Idéal pour convertir les néophytes et bien équilibré entre pop, new age et world.
Un making-of intéressant mais un peu court (on espère plus pour la tournée Growing Up tout aussi monstrueuse) et surtout non sous-titré (Gabriel parle très bien, rassurez-vous), des photos sympathiques... Rien de fantastique mais quand même appréciable.

Peter Gabriel a toujours été vu comme un showman, même si l'homme est avant tout un compositeur de génie, un manipulateur de sons rarement égalé et un créateur d'ambiances. Mais pour le "grand public", c'est surtout ses costumes de scène de l'époque Genesis que l'on retient. Qui n'a pas entendu parler de ces spectacles délirants où le Gabe se déguisait en "Pyramide Head" tout droit sorti d'un Silent Hill 2, puis en fleur, puis en renard, le tout avec des masques de son cru dont même les membres de son groupe ignoraient parfois l'existence ?
Malgré son succès commercial inespéré depuis Security et surtout le multi-platine So, Gabriel est malgré tout resté un artiste confidentiel, concoctant ses albums au compte-gouttes, les peaufinant tant au niveau sonore que de l'écriture. Le résultat est bien souvent magique, difficile d'accès, révélant ses multiples facettes au fur et à mesure des écoutes. Et la plupart du temps, le tout est intimiste. Pour le passage en live, Gabriel cependant a opté pour un revirement de situation et offre, comme à l'époque de Genesis, le meilleur spectacle possible, n'ooubliant pas qu'en concert, il y a le son, mais aussi l'image.
Chacune des 15 chansons est donc prétexte à un tableau où lui et sa fine équipe miment, jouent la comédie, se déguisent, pour le bonheur d'un public qui ne sait jamais à quoi s'attendre. De la vapeur qui envahit la salle à l'arbre aux musiciens, de la cabine téléphonique à la valise, en passant par la caméra embarquée sur casque, on assiste à un spectacle total, où visiblement, malgré le rôdage très précis et l'énorme machinerie qui est en branle derrière, Peter et ses acolytes s'amusent. Il faut voir la mine réjouie de Tony Levin, grand déconneur devant l'éternel, quand il maltraite sa basse-stick sur Steam, pour comprendre que le but du concert est du pur entertainment, quelqu'en soit le prix.
Et si l'album de la tournée, Us, n'était pas ce que PG a fait de mieux, il faut avouer que ses titres sont sublimés dans leurs versions live, notamment les plus intimistes, qui de "mous" deviennent "beaux", qui par la magie de Paula Cole, excellente chanteuse, qui par la grâce du violon de Shankar, qui par le groove diabolique de - encore lui - Tony Levin. Tout le monde joue bien, avec sensibilité, et n'a visiblement pas cure des impératifs (que l'on devine énormes) de la somptueuse mise en scène. Seul Manu Katché est peut-être en-dessous de ce qu'aurait donné un Jerry Marotta, notre Frenchie étant légèrement sec sur les bords, pour ne pas dire bourrin.
Pour renforcer l'aspect spectaculaire, l'image a été filmée sur pellicule et en anamorphique : le transfert 16/9 est donc bienvenu et donne un cachet très particulier à l'ambiance. Le grain est énorme, parfois trop, au détriment de la définition qui en pâtit pas mal (les nombreux backdrops de couleur unie, la fumée et le format NTSC du DVD ici chroniqué n'arrangent rien). On retrouve cependant la même image que celle du très bon LaserDisc qui était déjà sorti, l'anamorphisme en plus. Côté son, c'est également un festival : le mixage DTS est absolument énorme, tant dans sa puissance que dans sa précision (c'est très rare, trop souvent l'un prend le pas sur l'autre). Si l'image est déjà impressionnante, le son achève de nous plonger dans l'ambiance et de faire de ces 100 minutes un festival joyeux et totalement immersif.

On regrette bien sûr que les bonus ne soient pas plus nombreux - ainsi un commentaire audio de Peter et de son chef décorateur aurait été très intéressant - et que le teaser du prochain DVD live ne fasse que donner l'eau à la bouche, car la tournée Growing Up est encore plus impressionnante et originale, même si elle ne reprend pas l'ambiance de party familiale à laquelle nous convie ce Secret World... Et si son secret, c'était justement la fête ?

1994 - Modena (Italie)


01. Come talk to me
02. Steam
          Tirés de l'album "Us" (1992)
03. Across the river
          Face B de "Shock the monkey" (1983)
04. Slow marimbas
          Tiré de l'album "Birdy" (1984)
05. Shaking the tree
          Tiré de la compil "Shaking the tree" (1990)
06. Blood of Eden
          Tiré de l'album "Us" (1992)
07. San Jacinto
          Tiré de l'album "IV" (1983)
08. Kiss that frog
09. Washing of the water
          Tirés de l'album "Us" (1992)
10. Solsbury Hill
          Tiré de l'album "Peter Gabriel" (1977)
11. Digging in the dirt
          Tiré de l'album "Us" (1992)
12. Sledgehammer
          Tiré de l'album "So" (1986)
13. Secret world
          Tiré de l'album "Us" (1992)
14. Don't give up
15. In your eyes
          Tirés de l'album "So" (1986)


Peter Gabriel - Chant, claviers, harmonica   
   Tony Levin - Basse, stick, choeurs
Manu Katché - Batterie, choeurs   
   David Rhodes - Guitare, choeurs
Jean-Claude Naimro - Claviers, choeurs   
   Shankar - Violon, choeurs
Paula Cole - Chant, choeurs   
   Levon Minassian - Doudouk
Papa Wemba, Molokai - Choeurs