Un bon testament de la première tournée de Gackt, le son DTS assez incroyable

Note globale


Concert charcuté dans tous les sens, image pas du tout à la hauteur du son

Editeur : Miya Records
Durée totale : 1 h 31

 - - (PCM)

Image        NTSC

Fiche biographie
Détail des costumes
Pubs télé de Mars (3 min format respecté non st)

C'est le point faible : une réalisation abusant des gros plans sur le chanteur et mal cadrés, une image floue avec des lumières ne rendant pas terriblement et pas assez d'espace. Par contre au bout de vingt minutes on voit vraiment bien les danseurs.
Tout dépend de votre configuration. Si vous n'avez qu'un stéréo, ça ressemble quand même plus à un bootleg d'excellente qualité qu'à un live de grande classe. Si vous avez un multicanal, le son ne sera pas plus propre, mais vous en prendrez plein la tête niveau effets (même s'ils sont inutiles, ils sont beaux).
Il chante bien, les costumes, décors et chorégraphies sont déjà là, les fans de Mars retrouveront presque tout l'album, mais bon, 60 minutes de concert, et en plus coupé dans tous les sens avec un mode 36 15 J'Existe non débrayable, ça ne vaut pas Kagen no Jogen.
Pour un import coréen, c'est classe : joli livret, pubs télé, menus classe et croquis des décors et costumes avec fiche technique au cas où vous voudriez faire un cosplay déguisé en sac à patates. Au cas où, hein, on ne sait jamais ^^.

Il est des trahisons dont on a du mal à se remettre, ce sont celles qui mettent fin aux relations fusionnelles. En amour, plus l'être cher apparaît comme d'évidence l'élu(e), plus la rupture s'éternise par réaction de pure survie. Et par voie de conséquence, le bonheur de l'autre sans nous devient insupportable - non seulement sa tangible réalité, mais surtout son idée même. Alors imaginez ce qu'a dû ressentir Mana, l'Uber-Führer du groupe Malice Mizer, lorsqu'au faîte de sa gloire, il apprît, dans les journaux (ce qui fait toujours très plaisir), la démission de son chanteur Gackt. La différence ici est que, bien que les souffrances aient pour une fois été partagées (c'est en tous cas ce que le petit chouchou du Japon tente de nous faire croire sur ce disque), on avait tout à y gagner puisque Gackt a trompé Malice pour aller rejoindre un autre amour, encore plus fort : son propre public. En l'occurence, nous.
Ce DVD coréen, qui ne manque pourtant pas d'atouts comme nous allons le voir, propose la dernière date de sa première tournée en solo pour défendre son excellent album Mars... ou en tous cas une partie dudit concert, qui se retrouve au final bien court : une petite heure à peine, puisqu'il faut en retirer les nombreux (et comme toujours horripilants) interludes. Ici, comble de malchance, on donne dans le pathos à pas cher, puisque la moindre phrase est dictée sur un ton mi-sépulcral, mi-romantique-tourmenté, du bô Gackto. Ca commence très fort d'ailleurs avec un résumé (mot dont vous devez extemporanément oublier la connotation implicite de brièveté et de concision, comme dans cette phrase), oui donc un résumé des "problèmes" psycho qui ont suivi sa rupture avec les Mizerables. Et sans avoir entendu une seule note, vous comprenez déjà que le petit bonhomme ne se prend pas pour de la merde. Tout est fait pour le stariser à outrance, type Hallyday (ah que si l'Olympia est complet, où est-ce que les gens Smet ?), voire le déifier carrément.
Trois chansons plus tard, le doute n'est plus permis : quand on souffre de mégalomanie aggravée, faire les choses bien et avec de gros moyens aide sérieusement à faire passer le chapeau, voire à faire douter les sceptiques : et si Gackt était finalement un Dieu ? Côté public en tous cas, on n'en démord pas, suffit d'entendre la réaction des milliers de jeunes japonaises se pâmant à l'apparition du lutin chantant. Oubliez Bruel, et pas que niveau public, car le spectacle proposé ici a l'avantage d'en être un, et un vrai. Ici la musique est à la fois très accessible (le public connaît les moindres paroles), puissante (quelques guitares bien méchantes) et relativement visuelle.
Quitte à prendre un nouveau départ, quitte à se planter, Gackt a tout fait dans les grandes largeurs, ce qui enchantera à coup sûr la plupart des spectateurs sur certaines chansons, mais agacera également une frange de la populace. Par exemple, un Gackt qui s'envole dans les airs, la neige qui tombe sur notre désespéré bellâtre, tout ça est excellent et encore bien trop rare dans nos occidentales contrées ; par contre, les interminables sanglots d'opérette sur ladite neige ont tendance à amoindrir, voire flinguer son impact émotionnel, et la large palette des genres empruntés par Gackt rendra difficilement supportable aux plus rockeurs d'entre vous des passages type chats en peluche qui font les cons (tout en enthousiasmant carrément ceux qui s'y laisseront prendre) ou poses lascives bisexuelles un peu limites sur un titre dont la chorégraphie respire la vulgarité.
Et comme on l'a déjà effleuré, ce DVD était aussi là pour asseoir un peu la présence de Gackt dans le paysage musical japonais. On a donc, malgré le fait qu'il s'agisse ici d'une copie coréenne, tout ce qui peut attirer le fan : les pubs des clips (c.a.d. trente secondes, parce que comme ça on pourra vendre les clips à part, faut pas déconner non plus), des croquis des décors et costumes (!), et tenez-vous bien, un son en DTS ! Et pas n'importe quoi : Gackt avait décidé de déjà mettre le paquet et on retrouvera presque le son de Kagen..., à savoir une spatialisation à outrance, pas naturelle mais qui réveillerait un mort ! Quand à savoir si c'est agréable, la question reste posée tant le son souffre d'une bancalité omniprésente. Agréable non donc; intéressant par contre, oui, au possible.

L'image, elle, accuse plus son âge pourtant pas si antédiluvien que ça : rien à voir avec le côté "import coréen", c'est la définition globale de l'original qui est sujette à caution. L'image est un poil floue, voilée, charbonneuse, et l'outrance du montage sur certains titres n'arrange rien. C'est vrai qu'avec Gackt, on est habitué à l'excellence dans ce domaine; m'enfin, ce n'est pas totalement désagréable, mais ça ne rend pas du tout justice à la splendeur du spectacle proposé. Pas un DVD définitif, plus un album-photo de luxe de la première tournée, et des débuts pharaoniques de son chanteur, La Réminiscence sera plutôt réservé aux fans qui ne seront dans l'ensemble pas déçus, tout en permettant aux complets béotiens d'avoir une idée de l'ampleur du phénomène Gackt, sans pouvoir y adhérer à 100%, image, durée du set et réalisation pas top obligent.

PS : Raymond, la prochaine fois qu'on te demande si tu es un Dieu, tu réponds : oui !

2000 - Yokohama Arena (Japon)


01. Opening
02. Ares
03. Asrun dream
04. Emu ~ For my dear
05. Seki Ray
06. Freesia ~ Op 1
07. Freesia ~ Op 2
08. Oasis
09. Mirror
10. U+K
11. Vanilla
12. Dears
13. Kono daremo Inai Heya De
14. Ending
15. Nine spiral - Bonus


Gackt - Chant, piano   
   You - Guitare, violon
Masa, Yukihiro "Chachamaru" Fujimura - Guitare   
   Ren - Basse
Toshiyugi Sugino - Batterie   
   Jun-Ichi "Igao" Igarashi - Claviers