Genesis - Live at Wembley Stadium 


Le charisme de Phil Collins, la technique inespérée, excellent best-of pour les incultes complets

Note globale


(section pop uniquement)


Quelques chansons manquent, setlist affreusement étriquée

Editeur : Virgin
Durée totale : 2 h 11

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Image        PAL

Galerie de 20 photos
Scan du programme original (28 pages)
Documentaire sur la tournée (16 min non st)
Un 16/9 très étonnant et une image bien meilleure que les lives de l'époque (particulièrement si on compare à Queen dans ce même stade). Un brouillard au début embrouille la compression, puis ensuite ca devient très agréable. La note prend compte de l'époque, sinon c'est 7.
Une stereo très efficace, un Dolby 5.1 trop noyé dans l'écho (mais des basses de folie) et un DTS bien plus précis. La voix est un peu trop mixée en avant (elle grésille parfois) et la batterie est bien trop effacée, sinon c'est du bon boulot.
Du tube et encore du tube, et très bien interprété, mais à part Los Endos, c'est à crroire que Genesis a débuté sa carrière en 1980... Bien trop pop pour les vieux fans, bon best of live pour les autres.
Le programme de la tournée (sympa), 20 magnifiques photos en 16/9 et un documentaire non sous-titré et très intéressant mais trois fois trop court et donc frustrant.

Queen et Genesis, on l'a déjà vu, ont bien plus de points communs qu'il n'y parait. Mais pour les Anglais férus de musique dans les années 80, le point commun principal est sûrement d'avoir investi, au pic de leur carrière commerciale, l'immense stade de Wembley, sorte de super-Stade de France dans lequel les faibles et les mécréants n'ont pas droit de cité. Jouissant de tubes mondiaux (et d'un clip, Land of Confusion, qui a fait date), le quintet n'a pas eu peur d'affronter cette foule immense, et si les vieux fans ont à l'époque complètement tourné le dos à leurs ex-idoles reconverties en machines à 45 tours, il faut avouer que la jeunesse new wave n'a pas perdu au change. Et curieusement, ceux qui achèteront ce DVD non plus.
Ce qui frappe avant tout, c'est le jeu de scène de Phil Collins. Le pauvre petit bonhomme écrasé par l'infrastructure du We can't dance tour livre ici une prestation éblouissante de naturel. Si vocalement il est simplement bon, comme à son habitude, chacune de ses interventions parlées est un régal. Arrivant à se mettre la foule entière dans la poche d'une façon confondante, il se permet tout, même de se moquer gentiment de son camarade Mike Rutherford et du succès inattendu que ce dernier avait acquis, un an plus tôt, avec ses Mechanics. Niveau groupe, heureusement d'ailleurs que Collins se montre une bête de scène, car encore une fois ce n'est pas Tony Banks qui va enthousiasmer les foules. Ne souriant pas une fois de tout le DVD (j'ai vérifié, ou alors c'est un drôle de sourire), le garçon est concentré, dans sa posture habituelle depuis désormais trente ans, sur ses synthétiseurs impériaux, délivrant un set aussi froid humainement que parfait techniquement. Peu de notes (c'est le Genesis des 80s, pas celui des 70s), mais les bonnes, avec le bon son. Le reste du groupe est dans son élément habituel depuis les débuts, avec un Chester Thompson pas moins en forme que d'habitude mais hélas noyé dans le mix (il est complètement écrasé par les boites à rythme de Banks, qui elles pètent leur race, surtout en DTS).
La setlist est, comme on s'en doute vu l'époque, très pop. Bien trop pop d'ailleurs pour les fans qui regretteront amèrement cette restriction aux seules années 80, d'autant que le concert a été un peu écourté par rapport à la prestation originale. Il faut voir les choses en face : en 1987, Genesis a vendu plus d'Invisible touch et ses singles que presque tout le reste de leur discographie. Les jeunes anglais de 20 ans venus les voir ce soir-là ne veulent pas entendre Blood on the rooftops, Supper's ready ou White mountain; ils veulent du Mama, du That's All et du Land of Confusion. Ils les auront donc, et ce qu'on perdra en audace artistique, on le gagnera dans nos enceintes arrières à grands coups de "oh-hooo !" (d'ailleurs mixés un peu timidement vu l'ampleur de la chose en réel). Ceux d'entre vous qui n'osent pas tremper dans Genesis mais voudraient quand même un best-of des tubes les plus connus, vous pouvez y aller, c'est du tout bon.

Si artistiquement on s'attendait à cette étroitesse, on avait du mal à s'imaginer que techniquement le DVD relègue la VHS originale aux oubliettes. Le son remixé par Nick Davis comme d'habitude est bon, mieux que le live de 92, et surtout l'image, pour un concert géant des années 80, est d'une qualité assez bluffante (tourné en "haute définition", certes, mais la haute définition de l'époque n'était pas tout à fait la HDTV d'aujourd'hui). Le documentaire sur la tournée en rajoute une maigre couche, avec un groupe très déconneur (sauf... devinez qui), et on regrette de ne pas passer plus de temps avec ces 4 (5) zouaves prêts à tout pour délirer. Collins a eu dès le début une pression phénoménale sur ses épaules, il y a survécu, et depuis il n'a vraiment pas volé sa réputation de grand frontman. Et rien que pour lui, ses pitreries, sa classe naturelle, ce DVD vaut vraiment la peine qu'on y jette un oeil, pourvu qu'on reste uniquement dans le format pop sans en attendre plus.

1-4 juillet 1987 - Stade de Wembley (Londres, Royaume-Uni)


01. Mama
          Tiré de l'album "Genesis" (1983)
02. Abacab
          Tiré de l'album "Abacab" (1981)
03. Domino (parts 1 & 2)
          Tiré de l'album "Invisible touch" (1986)
04. That's all
05. The Brazilian
          Tirés de l'album "Genesis" (1983)
06. Land of confusion
07. Tonight, tonight, tonight
          Tiré de l'album "Invisible touch" (1986)
08. Home by the sea
          Tiré de l'album "Genesis" (1983)
09. Invisible touch
          Tiré de l'album "Invisible touch" (1986)
10. Drum duet
          Inédit
11. Los Endos
          Tiré de l'album "A trick of the tail" (1976)
12. Turn it on again + medley
          Tiré de l'album "Duke" (1980)


Phil Collins - Chant, batterie   
   Tony Banks - Claviers, séquences, choeurs
Mike Rutherford - Guitare, basse, choeurs   
   Daryl Stuermer - Guitare, basse
Chester Thompson - Batterie