Une setlist passionnante et une revisite ultra-fidèle du groupe tel qu'il était, avec sa magie et son alchimie

Note globale


Technique de qualité vraiment bootleg, mais alors franchement, totalement, complètement, quoi

Editeur : MP4 Productions
Durée totale : 2 h 21

Image        NTSC

Rien

La première partie est un camescope fixe, laid, mal cadré, à la définition hideuse et aux couleurs passées. La seconde, la définition s'améliore. Pas vraiment le reste.
Pareil : la première partie est brouillonne et bootleg de qualité moyenne, la seconde manque de définition et est bootleg de qualité meilleure. Mais bootleg.
Les amoureux de Led Zep vont halluciner ! Et question imitation, on s'y croirait. C'est bluffant, c'est rock'n'roll pendant deux heures quinze, et la setlist ne fait aucune compromission : c'est fait par des fans pour des fans.
Euh... Rien. Franchement, on s'y attendait.

Fantasme : rêve secret, chimère inexistante représentant un désir inavoué, un but à atteindre par la pensée. Mimétisme : ressemblance, copie utilisant l'apparence et les gestes d'une personne. Fantasme mimétique : ?!? Attention, pincez-vous, il se peut que vous ne soyiez pas en train de rêver. En tous cas, les Hammer of the Gods, c'est un fantasme mimétique, et il est bien réel. Ceux qui étaient au concert pourront vous le certifier. Ceux qui n'auront que ce DVD pour pleurer, moins. Mais ne soyons pas précipitateurs, et bandons nos forces (entre autres) pour accepter l'inacceptable : Led Zep en 2004, ça a existé. Mike Portnoy, pour son second projet "hommage" aux grands groupes des années 60/70, a tout fait pour. Fermez les yeux et écoutez : C'EST Led Zeppelin.
A la basse, Dave LaRue, discret mais très solide, et qui dans la grande tradition de John Paul Jones ira même jouer (maladroitement) du Mellotron. A la batterie, vous ne reconnaîtrez pas Mike Portnoy. Ou plutôt, vous en entendrez le côté le plus bourrin, le garçon s'amusant à cogner comme un sourd exactement comme John Bonham : une frappe forte, presque pataude, très efficace, jusqu'au solo de batterie 100% Bonham, avec jeu aux mains et tout ce qui va avec. A la guitare, là c'était plus difficile. Eh bien pourtant le génial Paul Gilbert, après avoir campé un George Harrisson plus vrai que nature, relève brillamment le défi : son acide, solos nerveux, riffs qui tournent à merveille, jeu à l'archet, tout y est. Enfin, le chant : Daniel Gildenlow pouvait paraître un choix curieux, voire discutable ; au bout de la première chanson il met tout le monde d'accord. Il reproduit merveilleusement le phrasé de Plant, ses cris suraïgus, ses halètements sensuels, il a même appris à chanter "un peu faux" comme l'original le faisait si bien. Bref, quatre musiciens, quatre coups de génie, et les yeux fermés, on s'y croit vraiment. Maintenant, ouvrez les yeux.
Même à l'écran, c'est ahurissant. Le quatuor ne s'est pas contenté de reproduire le son Zeppelin, il en a aussi pris l'image. Avec sa perruque, ses mimiques et son chapeau de flic, Paul Gilbert campe un Jimmy Page plus vrai que nature. Portnoy s'est relaissé pousser la barbe et ressemble étonnamment à John Bonham. Quant à Gildenlow, c'est la cerise : la gestuelle de Plant (pas très virile, voire ambigüe), le blouson ouvert sur le torse, les cheveux tombant devant les yeux, c'est lui qui fournit le plus gros travail d'imitation pure. Du grand art, fait avec amour et passion. Et une très solide connaissance du sujet, pour tous les quatre. Rajoutez à cela une setlist absolument remarquable : certes, il manque les deux plus gros tubes du groupe (Kashmir et Stairway to Heaven), mais c'est pour donner plus de place à d'autres morceaux, moins connus du grand public mais qui méritaient une place de choix tant leur version scénique est puissante. Comme pour Yellow Matter Custard, le groupe hommage aux Beatles, vous n'avez pas ici un "greatest hits" mais un "best of", et si les deux termes anglais ne s'écrivent pas pareil, c'est qu'il y a une bonne raison !

Tout ça a donc l'apparence de la perfection telle que seul le fantasme mimétique puisse apporter, et les amoureux du Zep auront compris que ce DVD leur est indispensable, d'où la note relativement élevée en haut de cette page. Mais le hic ad hoc, c'est que pour apprécier toutes ces merveilles, il fallait ouvrir les yeux et les oreilles. Comme disait Claude Sarraute, c'est là que ça se gâte. Le DVD est vendu comme un bootleg officiel, et n'allez surtout pas en attendre autre chose : c'est même moins bon que le DVD numéro un, le "Beatlesien". Le maestro Portnoy en personne nous l'annonce penaudement en début de programme, mais on a quand même du mal à s'y faire : la première partie est catastrophique. L'image est un camescope unique, tremblant et souvent mal cadré, et le son est celui d'un bon... bootleg. Un vrai, quoi. Souci : la seconde partie n'est pas réellement super-vachement-meilleure comme le fringant batteur tente de nous rassurer, et si nous disposons alors de plusieurs caméras, définition et cadrage sont toujours peu satisfaisants. De quoi gâcher la fête ? Certes. De quoi dissuader les novices en Zep ? Très certainement. De quoi faire fuir les adorateurs de ce mythe ? Non, ceux-là peuvent s'autoriser un joli voyage en Amnésie Centrale, et puisqu'ils sont fans, la qualité bootleg ne les effraiera pas. Ils en ont vu d'autres !


29-03-2007

7 novembre 2003 - Drum Fest (Montréal)
5 novembre 2003 - B.B. Kings (New-York)


01. The song remains the same
02. Heartbreaker
03. Livin' lovin' maid
04. The rover
05. Houses of the holy
06. Misty mountain hop
07. Immigrant song
08. The rain song
09. Dazed and confused

10. In the light
11. Celebration day
12. Night flight
13. The wanton song
14. Out on the tiles
15. Moby Dick
16. Ten years gone
17. Black dog
18. The ocean
19. Thank you
20. How many more times
21. I'm gonna crawl


Daniel Gildenlow - Chant   
   Mike Portnoy - Batterie
Dave LaRue - Basse, claviers    
   Paul Gilbert - Guitare, choeurs