Chaleureux, avec d'excellentes choristes, un Glenn en forme et un bonus très intéressant

Note globale


Setlist un peu étriquée, choix du DJing, pas de 5.1

Editeur : ILC
Durée totale : 2 h 28

(PCM)

Image        PAL

Reportage en studio (66 min, 16/9 PCM, non st)
Interviews diverses (8 min, 16/9 PCM, non st)

Petite scène plus 16/9 = l'impression d'y être. Les couleurs sont baveuses et font vaciller la définition, les caméras ne sont pas forcément bien placées ou montées, mais c'est agréable à suivre car on se sent vraiment dans la salle.
Aucune piste 5.1... Pour Heaven 17, c'est vraiment la loose ! La stéréo est heureusement en PCM, un peu sale, un peu agressive, très chaude.
Je punis ! Il y a beaucoup de vieux tubes, les nouvelles chansons sont superbes, mais le tout manque de vie. Attention, pas de vitalité ! De vie, simplement, ou plutôt de LA vie, celle qu'ils ont eu et dont ils ont malheureusement oublié un bon tiers.
Pas de sous-titre, fait à l'arrache, mais bon enfant. L'interview est très longue mais drôle, pas assez technique pour les amateurs de synthés, mais hautement sympathique pour ceux qui préfèrent les tranches de vie.

En matière de musique, il y a décidément des destins qui se croisent et qui ne suivent pas le même chemin. Prenez Human League. Un groupe britannique indépendant, révolutionnaire dans son approche des synthétiseurs et du lightshow, et qui a à lui seul quasiment inventé la new-wave. Human League a joui d'une solide réputation dans le monde underground, prouvant qu'il était possible de faire de la pop dansante uniquement avec ces machines infernales que sont les synthés, et ils ont fortement influencé 4 jeunots qui décidèrent de fonder un certain Depeche Mode. Entre temps, Human League s'est dissous et a donné naissance à Heaven 17, mais devinez qui au final a raflé la mise ? Oui, les nouveaux arrivés, évidemment : le groupe de Vince Clark Martin Gore. H17 malgré de solides tubes a donc été condamné au rang de Poulidor du synthpop briton, et leur présence en DVD de nos jours ne pourra que réjouir ceux, certainement nombreux, qui croyaient le groupe mort et enterré.
Le concert présenté ici est assez unique, ne serait-ce que numérairement. En effet, qui dit moins de ventes qu'un Depeche Mode dit aussi moins de sous, et donc moins de concerts (pour clôre le chapître Depeche, rappelons que Martin Ware a travaillé avec le groupe... Erasure !). Le live dans la petite salle de la Scala est donc un petit miracle en soi, et petit jusqu'au bout vu l'exiguïté de la scène. C'est la première chose qui frappe, d'ailleurs : les 6 musiciens réunis dans à peine 10 mètres carrés. Enfin, les 6 musiciens... les 2 musiciens et les 4 chanteurs, car c'est le second effet qui s'coule : il n'y a aucun musicien de session, uniquement Ware et Marsh derrière leurs synthés, ce dernier faisant plus du DJing qu'autre chose et ne se faisant pas remarquer une seule fois de la soirée. On savait qu'ils étaient fans de Kraftwerk, mais pour lui ça confine au mimétisme. Il n'y a donc absolument pas la touche pop-rock que certains pouvaient attendre ; heureusement, il reste des voix : trois choristes soul présentes tout le temps, pour le meilleur, et notre cher Glenn Gregory dont la voix superbe et inimitable n'a pratiquement pas changé. A peine quelques couacs dans les notes hautes de Penthouse and Pavement. Le concert ressemble donc beaucoup plus à un happening qu'à un concert rock, cela ne manquera pas de décevoir au départ, mais vu l'enthousiasme devant et sur la scène, vous vous y ferez assez vite.
Et côté chansons ? Là, ça se gâte ou ça se précise selon votre appréciation du groupe. Si certains musiciens ont tendance à oublier leur passé, d'autres donnent l'impression de s'y enraciner. Pour H17, le choix de revenir principalement aux trois premiers albums pourra lui aussi décevoir, mais au moins est-ce un CHOIX. Pas une décision marketing, non : le groupe garde un mauvais souvenir de ses albums de la fin des années 80, et fait donc consciemment l'impasse dessus. Vous n'aurez donc pas, et c'est bien là mon regret principal, une seule chanson tirée de leur excellentissime album "Pleasure One". Ni du suivant d'ailleurs. Par contre, il faut bien avouer que les gros tubes de début de carrière s'enchaînent avec un succès certain : Temptation, Penthouse, Crushed, Fascist Groove, Let Me Go, difficile de ne pas danser et chanter devant ces singles aujourd'hui oubliés et qui méritaient amplement une résurrection en vidéo digitale. Ajoutons à cela que les nombreux titres du dernier album se fondent parfaitement dans la masse, et nous avons un gig certes trop court, certes un peu froid instrumentalement, et certes un peu figé dans le béton coté setlist, mais la déception n'est que passagère : une fois la pauvre heure quinze avalée, il sera tentant de se la remettre.

Et comment sait-on tous ces détails à propos de l'argent manquant, de leur désaffection pour Pleasure One et j'en passe ? Simplement grâce aux bonus qui durent plus longtemps que le programme principal. Et particulièrement une interview vérité avec Glenn et Martyn. Une de ces interviews qu'on adore : longue, décomplexée, sans langue de bois. Un peu frustrante puisqu'on nous promet une visite du studio, et on aura une... visite, toute bête (pas une fois ils ne toucheront à une souris ou une basse). Mais quand même jouissive, l'interview, ou plutôt la confession. Répondant aux questions de fans, ils n'hésitent pas à mettre les pieds dans le plat, parlant donc de leurs débuts, de leurs regrets, de leur désamour pour Pleasure One (snif), de leurs méthodes, et s'ils n'ont pas l'occasion de parler de leur participation au film Electric Dreams (et leur instrumental dantesque), ils reviennent longuement, avec moults anecdotes croustillantes, sur leur "embrigadement" dans le film Français "L'unique" (un gloubiboulga kitscho-arty avec Julia Migenes-Johnson en chanteuse rock), qu'ils qualifient de "crappy shit". Ou plutôt de "crappy biiiiiip" puisque l'interview est constamment censurée. C'est un peu la loose de la part d'un groupe dont le premier tube a été censuré par toutes les radios pour cause du mot "fasciste" dans son refrain. Serait-ce d'ailleurs le problème principal de ce DVD ? Oui, très certainement : H17 est un grand groupe, et ils ont préféré jouer profil bas pour ce premier live. Ils en gagnent une immédiate sympathie, mais si le problème est financier, par pitié, là c'est le rédak'chef de D.D.S. qui se met à genoux, je vous en conjure, achetez ce DVD. Parce que non seulement il est très sympa, mais si vous montrez à ces raffinés anglais que vous leur (re-)faites confiance, sachez qu'ils sont capables d'encore mieux. Et comme disait mon vieux pote Vlad Tepes : ca vaut le coup !


18-03-2007

29 novembre 2005 - Scala (Londres)


01. Are you ready ?
02. I'm gonna make you fall in love with me
03. Geisha Boys & Temple Girls
04. Come live with me
05. (We don't need this) Fascist groove thang
06. What would it take ?
07. Hands up to heaven
08. Into the blue
09. Crushed by the wheels of industry
10. Let me go
11. Way it is
12. Penthouse and pavement
13. Temptation
14. Do I believe ?
15. Being boiled


Glenn Gregory - Chant, programmation   
   Martyn Ware - Claviers, choeurs
Ian Craig Marsh - Claviers   
   Billie Godfrey, Angie Brown, Lucy Jules - Chant, choeurs