Excellents clips, quelques passages sans concession, sous-titres anglais, excellent groupe

Note globale


Documentaire un peu court, qui se finit trop "gentiment", pas assez de musique au sens brut du terme

Editeur : EMI
Durée totale : 2 h 20

Image        PAL

CD audio 4 titres inédits
Partie CD-ROM plutôt sympa
Sous-titres uk sur le documentaire
Clips au format respecté

Une vidéo sans grand éclat, avec les petits défauts inhérents au format, heureusement les split-screens sont assez bien fichus et très lisibles.
Là par contre c'est un peu raté : beaucoup de bruit de fond et de bordel ambiant, à tel point que les anglophiles seront tentés de mettre les sous-titres par moments.
Un making-of plutôt réussi, avec des moments forts, des engueulades, et un album qui se construit pas à pas. Malheureusement, pas encore assez de musique pure, mais ca se laisse très facilement regarder.
Sous-titres uk pour l'exportation, intégrale des beaux clips, CD audio inédit, partie dvd-rom avec biographie très intéressante, pas le droit de se plaindre.

Un groupe, c'est un délicat équilibre. Pourquoi à votre avis des tas de groupes se séparent-ils ? Parce qu'une musique faite à plusieurs est faite de compromis, n'est même faite QUE de compromis. Remarquez que pour les disques solos, c'est pas mieux, et ça confine même plus à la schizophrénie. Toujours est-il qu'Iam, plus grand groupe de rap français en matière de ventes, mais également en matière d'importance artistique, s'est retrouvé après le Micro d'Argent éparpillé aux quatre coins, et est venue l'heure des retrouvailles. Et se retrouver après un nombre assez considérable de mois, pour créer de toutes pièces le successeur d'un album hautement attendu au tournant, ce n'est pas chose aisée. C'est là que la magie doit opérer, et c'est là que les mini-drames commencent.
ELP, Police, Cream, autant de trios qui sont connus pour de temps en temps s'être pris le bec. Ils sont donc trois. Alors imaginez le double. IAm, ce sont six musiciens qui ont passé presque un mois à se demander si, et même carrément quand, ils ne seraient plus que cinq. Avec des coupables tout trouvés, pour cause de fainéantise aïgue, seulement voilà : si IAm sont six, ce n'est pas par hasard. Ce n'est pas pour épater la galerie. C'est que chacun est important dans son domaine, et l'homme le plus conspué dans ce documentaire n'est autre que le maître des platines. Et si je suis presque totalement hermétique à cet "art", j'avoue humblement que son savoir-faire dans ce domaine a mis à mal mon étanchéité. Le documentaire débute par la fin, ce qui aurait été une bonne idée en soi s'il ne se terminait pas exactement de la même façon (on attendait plus, plus loin, plus tard), et ensuite revient sur l'accouchement de l'album, avec les liens qui se retissent mais également se rompent; c'est dans les moments sombres que la caméra dévoile des moments à la fois intimes et passionnants, qui font de ces gaillards de vrais musiciens.
Car oui, IAm est un foutu bon groupe, même si hélas ce documentaire ne nous le démontrera que peu de temps, bien trop peu. La base des albums studio de rap, ce sont "les instrus", les démos quoi. La force du groupe : sur les 6 musiciens, au moins 4 produisent les démos chacun de leur côté, avec les influences, les recherches, et la volonté d'accrocher mélodiquement ou groovement tout en continuant les recherches sonores. A ce niveau, on voit bien les différences, et on comprend derechef les frictions qui peuvent s'instaurer. On ne voit malheureusement que trop peu la main à la pâte, l'antre du dragon : la composition. Juste assez pour voir qu'Akhenaton et ses comparses jouent sur synthé et aiment la technologie : ils sont comme Balavoine ou "le nouveau" Kevin Moore, ils ne savent jouer que trois notes, mais ce sont les bonnes, au bon endroit et avec le bon son. Et ils ont l'amour du rap, de ses règles, du flow qu'il doit transpirer, mais aussi des règles établies, dont celle du featuring - et catastrophe ! De voir de si bons musiciens se mettre à genoux devant deux amerloques qui "ont le flow" (mais lequel ? où est le talent ? où est la poésie, paske bonjour les paroles beauf !), à la rigueur ça ne peut qu'aider à se développer la fameuse "exception culturelle française". Pas besoin des Ricains, les gars.

D'ailleurs, le reste du DVD le montre bien : si les clips, car tous les clips officiels du groupe sont présentés ici et au format respecté svp, si les clips donc ont été indéniablement basés sur les grands stéréotypes US du genre, l'intelligence des mises en scène et le côté "passe-partout" sans être ridicule prouvent qu'IAm a mérité son succès : un clip comme "Le côté obscur", ça a beau paraître simple, il faut le faire. Ils l'ont fait, et les clips pour la plupart sont aussi bons que variés. En outre, vous avez le fameux documentaire qui est sous-titré en anglais, ce qui est une preuve d'intelligence et d'ouverture, et qui assied encore plus le sextet comme force vive incontournable du rap européen. Un p'tit plus en bonus more added ? OK : un CD audio 4 titres inédits. Encore plus ? Non, vous n'aurez pas. C'est d'ailleurs le petit problème du DVD : même avec les clips et le CD, on a pourtant un arrière-goût de pas assez. Peut-être qu'on aimerait les voir encore s'engueuler, alors pourtant que ce n'est pas drôle pour eux. Peut-être aussi qu'on aurait aimé avoir plus d'"après-disque" car après tout, malgré les obstacles, ledit album dans sa complétion a un goût de victoire, et n'aime-t-on pas la savourer ? Indispensable pour les fans absolus mordus jusqu'au sang, intéressant pour les novices, c'est un DVD comme on aimerait en voir apparaître d'autres, avec plus de tripes et plus de larmes. Et, messieurs, au moins autant de musique.

2003


   Clips
01. Red, black and green
02. Tam-tam de l'Afrique
03. Planète Mars
04. Je danse le Mia
05. Le feu
06. Une femme seule
07. Remix sachet blanc
08. La saga
09. L'empire du côté obscur
10. Nés sous la même étoile
11. Petit frère
12. Independenza
13. Noble art