Magnifique Souvenir de Chine, décor et lumières envoûtants, son surround étonnant, plein d'Oxygene 7-13 |
Note globale |
Concert coupé en deux comme le documentaire, line-up bancal, trop de plans du Maestro et pas assez de ses sbires |
Editeur
: inAkustik
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Durée
totale : 1 h 23
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- - (PCM) Image PAL |
Livret
avec petit texte sympa en trois langues |
Une vidéo qui n'échappe pas à certains poncifs, et trop focalisée sur JMJ, mais la définition se défend bien, les couleurs pètent, et le tout mélange du plutôt mauvais et du vraiment excellent, avec en prime des reflets et des flashes parfaitement compressés. | ||
La stéréo est propre, relativement nette, mais Jarre nous a déjà habitué à beaucoup mieux. Le joker, c'est le DTS avec une spatialisation pas parfaite mais totalement inespérée pour ce concert. Le Dolby ménage chèvre et chou, et c'est déjà beau en soi. | ||
Une moitié de concert mériterait une moitié de note, donc moins de la moitié (vous suivez ?), mais les trombones de R-V II et la grosse plâtrée d'Oxygene 7-13 en vrai live méritent plus qu'un oeil distrait. Un concert charnière où JMJ a essayé en conditions réelles de virer vers un système tous synthés, sans perdre la chaleur humaine de ses années 90. | ||
Note punitive, car avoir coupé le documentaire originel est un peu chien, il n'empêche qu'une fois encore c'est passionnant, pertinent, facile à suivre, pas prise de tête, bref : un documentaire Jarresque. Ca va finir par devenir un adjectif. |
Lorsque le présent dort, l'on peut toujours réveiller le passé. En l'occurence, un passé glorieux, puisque c'est de Jean-Michel Jarre dont on parle ici. Les "nouveaux" concerts étant sortis, on pouvait enfin attendre la venue des anciens. Pour le moment hélas, une seule de ses glorieuses vidéos d'antan est passée à travers les mailles du filet. Hélas deux fois, car il en est du malheur comme du facteur, il s'agit de sa moins généreuse, musicalement parlant. Mais ne commençons pas à bouder, la nouvelle du jour est : Jean-Michel Jarre a ressorti la VHS "Oxygen in Moscow", concert d'ampleur Jarresque pour célébrer les 850 (!) ans de la ville de Moscou. Moscou, son communisme, son train de vie à deux vitesses, ses tracasseries administratives.... et sa démesure. | |
Si
le disque s'intitule ainsi, ce n'est pas par hasard. Le concert fut donné
un peu après la sortie d'Oxygene 7-13, et JMJ en a donc joué
de très larges extraits, ce qui a permis de constater que ces nouveaux
morceaux tenaient parfaitement la scène. Mais surtout, nous voilà
en présence d'une moitié de concert, coupé de ci
et de là, de façon moyennement fine, et du coup, vous avez
bien Oxygene (ancien et nouveau modèle) mais pas grand-chose d'autre
(avec en particulier la présence frustrante de Rendez-Vous IV,
dans une version heureusement assez punchy). Ce sont donc soixante petites
minutes que vous passerez en compagnie de JeanMi et ses potes.
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A la frontière entre le groupe de rock des années 90 et le DJing de ses actuelles 2000s, Jarre a invité l'indéboulonnable Francis Rimbert (aussi indéboulonnable que R-V IV sauf que pour Rimbert on ne se plaint pas), l'excellent Dominique Perrier, et se fait aider par des choeurs et une section de trombones qui s'en donne à coeur joie sur le toujours aussi empathique R-V II. Côté rythmique, on sent vraiment que notre Julien Doré instrumental hésite entre organique et précision : on retrouve Laurent Faucheux sur une batterie à l'exacte frontière entre électronique et acoustique ; du coup, si la batterie se fait plus vibrante (sur Souvenir de Chine notamment), et si sur ce coup-là le batteur en CDI des Enfoirés s'en sort bien, on le sent comme retenu, trop concentré sur les détails pour se lâcher véritablement. | |
De
même pour la basse, assurée par le pauvre Christophe Papendiek
qui les trois-quarts du temps est totalement transparent, jouant sur un
synthé-basse (et non plus une vraie basse, la mutation scénique
de Jarre étant clairement entamée) qui ne lui laisse guère
le choix. Seul moment où il peut s'exprimer un tantinet soit peu
: le solo de "fretless" de... Souvenir, encore lui, dans une
version très réussie et avec intro, dédiée
à la Princesse de Galles (...mais non, pas Angarade !). La section
basse/batterie est donc assez froide, sentiment renforcé par les
claviers additionnels que l'on voit peu et qui ne laissent briller, à
l'image du moins, que notre ami JM. Les coupes n'arrangent rien, et si
le concert est très agréable, on a le sentiment tracassant
que ses moments d'émotion ont été réduits
en poudre et redilués.
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Heureusement, Jarre oblige, on a aussi du spectacle. Moscou, c'est pas rien. Et si ce n'est pas la Place Rouge, si belle et si connue, qui a été retenue, on ne sera pas déçus par le choix de l'Université de Moscou, magnifiquement redécorée et sans cesse illuminée par des feux d'artifice splendides - et très bien filmés (je n'ai pas souvenir d'un feu d'artifice sur un concert aussi bien capté). Ca fait boum et pan dans tous les sens, chaque accord mineur diminué est ponctué par des lumières aveuglantes ou des jets d'étincelles, le décor semble se métamorphoser à chaque titre. On pardonnera les quelques ralentis ratés sur la foule moscovite, pour se contenter de faire des "oh ! la belle bleue !" à tout bout de champ (magnétique). | |
La
vidéo originale était également accompagnée
d'un bonus : un semi-documentaire semi-making-of intitulé "Making
the steamroller fly", 52 minutes passionnantes en tout point. L'éditeur
inAkustik aurait très bien pu ne rien mettre du tout, mais au final
on retrouve ce bonus, rebaptisé "Making-of Oxygen in Moscow"
(originalité j'écris ton nom), remonté et... lui
aussi coupé de la moitié ! 52 / 2 = 26 minutes, frustrantes
elles aussi (plus de Charlotte Rampling, plus de souvenirs de... Chine),
mais ô combien salutaires. On y passe en revue pour moitié
la carrière de JMJ (avec ses tout débuts que je ne résiste
pas de vous montrer), et pour moitié la construction de la scène,
comme d'habitude chez lui pharaonique. Le tout est en deux langues interpolées
: français sous-titré anglais, et anglais qui aurait franchement
besoin d'être sous-titré en... anglais, l'accent de nos Watchmen
de l'Upsampling étant désormais légendaire (et fait
partie du charme).
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Le bilan aurait pu se révéler bien plus catastrophique, mais une dernière surprise nous attendait. Outre un tout petit livret bien écrit où pour une fois les trois langues ont le même niveau d'humour et de fluidité, l'éditeur, sûrement au courant de la maniaquerie bien légitime de Jarre concernant les DVD (rappelez-vous la sortie avortée de Houston !), nous livre image et son d'une qualité surprenante. 4/3 vidéo toute bête, l'image fait pourtant plus que se défendre avec de beaux noirs, des bleus marine bleu marine (et pas gris caca-d'oie), et un piqué tout à fait charmant. Mieux, si le son stéréo est "bon" (c.a.d. excellent mais pas pour du Jarre), le DTS proposé est... spatialisé ! Oh, pas sans arrêt, et le degré de définition dans l'espace varie pas mal, mais le rendu est spectaculaire pour une telle sortie, et digne de faire redécouvrir ce mi-concert dans des conditions insoupçonnées. Un bon moment à passer donc, loin d'être exemplaire mais intéressant malgré tout, et c'est bien là le plus délicieux : si Moscou a pu subir un tel traitement, imaginez un La Défense, un Gizeh ou un Paris complets et aussi choyés ! Les miracles existent, à Jean-Michel et son équipe de les réaliser. Allez les gars, un beau geste, et comme dirait l'autre : si vous ne le faites pas pour le bonheur des fans, au moins, faites-le pour le pognon !
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6 septembre 1997 - Université de Moscou (Russie) |
01.
Rendez-vous II |
Jean-Michel
Jarre, Dominique Perrier, Francis Rimbert - Claviers
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Laurent Faucheux - Batterie, percussions |
Dominique
Mahut - Percussions
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Christophe Papendiek - Basse, clavier basse |
Orchestre
et choeur de la ville de Moscou - Chorale, cuivres
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