Superbe idée, technique excellente, live franc et honnête, bonus tous totalement géniaux

Note globale


Il manque Oxygene 7-13, et les défauts de désynchro sont parfois assez horripilants

Editeur : EMI / Capitol
Durée totale : 1 h 58

- (PCM)

Image        PAL

Album réenregistré en 5.1 (40 min 16/9 DTS)
Making-of (11 min 16/9 st fr)
Présentation des vieux instruments (7 min 16/9 st fr)
CD audio de la version studio 2007

La définition est totalement sublime, la compression ultra-maîtrisée (fluidité impressionnante), la réalisation assez bonne (quelques gros plans manquants ou mal cadrés mais rien de méchant). Seul problème : un défaut de désynchro de temps en temps, pas toujours, pas rhédibitoire, mais pas top.
Ca ne mérite pas le "10/10" tel qu'on l'entend habituellement, même si le bonus en DTS est vraiment sympa, mais pour le live, c'est une autre paire de manches : vu la configuration d'enregistrement, c'est bluffant au dernier degré.
Evidemment, il manque les parties 7-13. Ou un bout d'Equinoxe. Ou même des Granges Brûlées. Ou une chanson de Gérard Lenorman. Ou quoi que ce soit qui ait été fait avec ces synthés-là par Jarre. On se contentera de quelques impros très sympathiques, et d'un des tous meilleurs disques de musique instrumentale au monde, rien que ça.
Alors, dans l'ordre : un CD réenregistré, un livret avec quelques liner notes, des sous-titres partout (excaipt ouère not nécessairi), des antiquités ranimées, plein de super-interviews, et le même dit CD en DTS qui poutre bien avec film en CGI et tout l'orchestre.

Oxygene a 31 ans ! C'est fou non ? Cela fait déjà trente-et-un printemps que le troisième album de Jean-Michel Jarre a fait le tour du monde. Et pour être franc, on s'attendait depuis quelque temps à voir ce disque mythique ressortir en 5.1. Quelle meilleure occasion que le 31ème anniversaire ? Après tout, c'est un nombre clef, 31 !

C'est donc en 1976, après un Deserted Palace fort oubliable et un Granges Brûlées déjà plus intéressant, que Jean-Mimi a sorti un disque phare, premier du genre à mélanger musique expérimentale, mélodie (jusque là, en 76, Tangerine Dream aussi), rythmes parfois latins (là, c'est foutu pour 76) et universalité new-age. Un album riche, puissamment évocateur, possédant un son exceptionnel bien qu'il ait été enregistré dans sa cuisine. Et évidemment, avec des synthés d'époque.

Après avoir récemment fait joujou avec les synthés virtuels, puis avoir amélioré des presets de boîte à rythme pour en faire un album de dance pour ados, Jean-Michel Jarre en a aussi profité pour quitter Warner. Une maison de disques dont il a plus que vanté les louanges au début et qu'il a abandonné presque du jour au lendemain, sans un bruit. Tout comme Mike Oldfield d'ailleurs (je serais Johnny Hallyday, je commencerais à douter un peu). Resignant avec EMI, il commence fort son nouveau contrat avec un projet attendu et intéressant à la fois : Oxygene en 5.1. Mais réenregistré. Avec les synthés d'époque. Et re-réenregistré dans les conditions du live ! Le pari est audacieux : pas de MIDI, pas de triche, même pas un métronome, que du vintage ! On apprendra par la suite que le bonhomme a même donné dix vrais concerts au Théâtre Marigny, toujours avec ces sacrés synthés antédilluviens qui menacent de tomber en panne au moindre éternuement et qui nécessitent qu'on les chauffe au sèche-cheveux avant de les accorder. Du coup, la boucle est bouclée : en revenant 31 ans en arrière, Jarre nous offre son disque le plus ambitieux depuis le très sous-évalué Geometry of Love !
Ce DVD chroniqué ici se présente sous la forme d'un CD et d'un DVD, dans un simple boîtier format CD. Il existe aussi une version collector, mais vous en trouverez la chronique en bas de page. Ne mélangeons pas torchons et suintantes serpillières sordides. Le CD, comme il est inscrit dans le livret, a donc été réenregistré par Jarre presqu'exactement comme en 76, à la seule différence de Michel Geiss remplacé par un p'tit jeune, et le lieu d'enregistrement où Charlotte ne peut plus venir le déranger pour allumer le four ;-) Le résultat ? Soyons vraiment sincères : si vous me mettez la version 76 ou la 07 au pif, je serai à 95% incapable de vous dire laquelle passe ! Le mimétisme est troublant, seuls les bruitages de fond, omniprésents, sont un peu différents, ainsi que quelques filtres passe-haut ou passe-bas un chouïa plus ou moins prononcés... et un mixage MOINS bon que l'original écouté au casque. Bref, vous avé compris, comme disait Brutus en serrant la paluche à Jules : inutile d'acheter ce CD si vous recherchiez une nouveauté quelconque.

Le DVD live, c'est une autre paire de manches. Quatre autres paires pour être exact, car Jarre a eu évidemment besoin de complices : Dominique Perrier, l'indéboulonnable Francis Rimbert, et bien naturellement Michel Geiss.

Eh ben ça suit pas au fond ! Bien sûr que non, c'est Claude Samard le quatrième mousquetaire, un Claude qui s'est amusé (vé le fun !) à retranscrire les partoches pour chaque instrument. Les 4 tortues ninja du synthé modulaire se sont donc partagé les tâches pour rejouer, seuls dans un studio, l'intégralité d'Oxygene en live. Problème, gros même : quitte à tenter ce coup de Trafalgar, pourquoi ne pas avoir inclus les parties 7 à 13 ? Comme le dit Kaworu, c'est là une belle opportunité copieusement ratée, qui aurait réhabilité l'album de 1997. Mais voyons le côté positif : nos amis synthophiles ont tenté l'album complet (plus des rajouts sympathiques) en live, et pour une fois, je peux vous assurer que, peut-être pour la première fois depuis dix ans, c'est bien du live !

En effet, sans clic, sans repères, avec juste des post-it pour se rappeler où brancher tel câble dans tel trou (non, je ne ferai aucune allusion à Jean-Michel Voici Paris !), le quarteron de généraux n'a pas d'autre choix que d'assurer tout d'une traite. Niveau sonorités et niveau justesse de jeu, c'est donc à une performance totalement live et non truquée que nous assistons. Les différences avec le CD studio millimétré vont du détail au gouffre. Ainsi, nos Dalton du VCS semblent tous très surpris du tempo d'Oxygene III, trèèèèès à la baisse, et tentent de s'y coller non sans bobos. Bien amusant, et bien authentique. Oxygene VI sera aussi mis à mal avec un son lead vraiment différent et pas hyper-convaincant... Sans compter les approximations du Jarrou au Theremin ou au Moog... Mais n'allez surtout pas prendre tout cela pour des défauts : au contraire, ça apporte un feeling indéniable et meme nécessaire.
Le concert ayant été filmé sans public, il manque évidemment un peu de chaleur humaine, mais surtout on n'a pas l'impression d'assister à un concert, mais à la générale d'une pièce. Les quatre acteurs ne montrent aucun trac, mais on sent bien que ça peut exploser à tout moment. Léger manque à ce niveau, mais la contrepartie technique est à la hauteur. L'image est d'une qualité exceptionnelle, nonobstant la dominance bleue qui affadit le tout. Les détails sont magnifiques, la fluidité de la compression exemplaire. Le son est également réussi, très ample, par moments bien spatialisé, à d'autres endroits plus "tous à l'avant !" mais avec les enceintes arrières prodiguant une caisse de résonnance naturelle magnifique. En prime, le 5.1, contrairement à la stereo en ProLogic (qui fonctionne du feu de Dieu !) a l'avantage de faire parfaitement ressortir les coupures brutales de son, les hésitations, les plans foireux, bref renforcer le côté live, ce qui est un compliment. Ombre à ce tableau idyllique : la désynchro. Elle se voit surtout sur les passages lead, et tend à s'amplifier jusqu'à Oxygene VI où vous avez un bon tiers de seconde de décalage entre les doigts et la note. Ce n'est pas assez pour vraiment gâcher la vision, mais à ce niveau de soin, c'est un peu dommage. On est en 2007, les gars, un clap ça coûte quinze francs aux puces !
Mis à part ça, il faut appeler un chien Uncha (joli prénom pour un toutou, non ?) : ce concert est bourré de qualités superbes, et de défauts dont la plupart sont délectables. on ne s'arrêtera cependant pas là ! Les bonus sont eux aussi particulièrement bons. D'abord, une interview de sept toutes minuscules petites minutes de rien du tout, où Jean-Michel (qui devrait abandonner le Marcel) nous présente les instruments d'époque. Une interview hyper-archi-géniale, qui aurait mérité de durer deux heures (sans rire Jean-Mi, si tu sors un DVD de 3 heures comme ça racontant l'histoire des synthés, ce sera le documentaire de l'année !). Intéressant même pour les non-musiciens, baignant dans une atmosphère à la fois nostalgique et gamine (rappelez-vous de vos parties effrénées de Game & Watch, c'est pareil), et en prime bien marrante bicause of ze accent very poor bad of John Michael vou gaites worst every... each... by the year. Years. Aw fuck god almighty... De même pour un making-of très sympa, court mais dense, avec juste une petite erreur (ce n'est pas le premier concert filmé en 3D, rien que le dernier live de Duran Duran remonte à 2005). Un making-of qui, par ailleurs, nous montre des extraits du live SANS désynchro, ce qui est exponentiellement frustrant.

Pour finir en beauté, le dernier bonus achèvera de vous convaincre que Jarre a bien fait les choses. Il a réenregistré intégralement l'album, certes, mais vous vous doutez bien qu'il n'a pas fait ça que pour le plaisir de se faire chier. Les techniques d'enregistrement ont assez évolué pour que le réenregistrement 2007 puisse enfin se transformer en ce que les fans de Jarre attendaient depuis des années : un vrai remix 5.1 ! L'album complet est donc disponible en stereo, Dolby et DTS, avec le même type de spatialisation que le live : un poil décevant au départ, puis finalement très sympathique et assez riche pour mériter une écoute attentive. Griotte au kirsch sur la charlotte (je parle du gâteau), la sublissime pochette de Michel Granger a été refaite en 3D et l'album en 5.1 se déroule sur fond de pochette animée, avec la caméra tournant autour de cette planète morbide, allant jusqu'à plonger dans son intérieur : c'est un poil cheap par rapport aux canons du genre (les images de synthèse sont les seules à vieillir en même temps qu'elles sont générées), mais la vue "à travers les yeux" est particulièrement dérangeante, puisque débouchant sur du vide, l'occasion de rappeler que notre planète est la seule existante actuellement, et qu'en changer prendrait un peu trop de temps au S.A.V. de dieu. Alors acheter ce DVD, je ne suis pas sûr que ce soit le geste le plus écologique que vous puissiez faire, ça c'est certain. Par contre, si vous aimez un minimum la bonne musique, les vieux instruments ou les disques mythiques, acquérir cette version est plus qu'une bonne idée : un petit plaisir à s'offrir, ou à offrir. C'est tellement gentil, offrir aux gens un grand bol d'oxygène...


30-12-2007

2007 - Alfacam Studios (Lint, Belgique)


01. Prélude
02. Oxygene I
03. Oxygene II
04. Oxygene III
05. Variation I
06. Oxygene IV
07. Variation II
08. Oxygene V
09. Variation III
10. Oxygene VI


Jean-Michel Jarre - Claviers, Theremin    
   Francis Rimbert, Claude Samard, Dominique Perrier - Claviers


 


 

3D      


Live toujours très bien, son bien, tout bien quoi

Note globale


3D pas aussi géniale que prévu, pardon, que promise (et c'est rien de le dire), et manque de finition de l'édition collector tout simplement incompréhensible

Editeur : EMI / Capitol
Durée totale : 1 h 22

- (PCM)

Image        PAL

Versions 2D ET 3D du live
Galerie d'animations 3D (4 min 16/9)
Making-of (11 min 16/9 st fr)
Présentation des vieux instruments (7 min 16/9 st fr)
CD audio de la version studio 2007

Note punitive puisque malgré la pub et les bons sentiments, la 3D tant promise reste anecdotique au possible. Evidemment, vous avez aussi la version 2D, qui elle est bien plus agréable... Mais bon, ce n'est pas pour ça que vous avez dépensé de l'argent en plus. Et puis deux versions et avec la désynchro sur les deux, c'est moyen.
Cf au-dessus. Pas moins, pas plus. Qui l'eut cru ? J'me suis pas cassé l'cul !
Même motif même punition. C'est la même émission. Je vais pas me casser l'fion !
Ben oui... ils sont géniaux, c'est vrai, mais non, désolé, les gros trous, ça ne passe pas.

"Travailler plus pour gagner plus" disait Fucius. En soi, c'est pas bête : si on est payé à un taux horaire, faire plus d'heures donne plein de les sousous à la fin du mois. Et donc on peut s'offrir des choses plus chères, c'est ça le fameux "pouvoir d'achat". Ouais ouais. Sauf que pour reprendre Fucius, "l'argent ne fait pas le bonheur". Alors quid ? Il en faut, du flouze, ou pas ? Concernant ce nouvel Oxygene, le doute n'était pas permis : une édition collector étant disponible, il aurait été stupide de ne pas y mettre les moyens, puisque qui dit collector dit choses en PLUS par rapport aux autres. Normalement. Mais Jarre étant décidément hors-normes, il a renversé la polarité. Il a croisé les effluves. C'est mal.
Que trouve-t-on en ouvrant le Oxygene 2007 Collector ? Deux rondelles de douze centimètres, un livret de 4 (quatre !) pages et deux paires de lunettes anaglyphiques. Mais si, rappelez-vous, ces lunettes avec un œil rouge et un œil bleu. Idéal pour passer pour un con tout seul devant sa télé. Passons rapidement sur le livret : il ressemble à celui du CD. Avec moins de photos. Ca commence bien. Tiens, le CD justement. C'est le même que la version normale, mais ça vous fait une belle jambe si vous n'avez pas acheté la susdite version normale. C'est donc la version studio 2007 enregistrée par Jarre (presque) tout seul. Petit problème : c'est marqué en tout petit, en minuscule, au dos de la jaquette, et nulle part dans le livret. A part la fumeuse mention "new master recording CD" qui ne veut rien dire, vous ne savez pas ce qu'est ce CD, vous en ignorez la provenance, le contenu, et comme le "live in the studio" est très propre, sans public et tres proche de l'original, j'ai simplement cru au départ que c'était une version CD du live, comme ça se fait souvent. C'est pour ça que le livret semble court : c'est parce qu'il EST court. Un foutage de gueule n'est pas nécéssairement long.
Passons au DVD. Il propose donc le même live en 2D (je confirme sa présence) et en 3D. La version relief partage les mêmes qualités que son homologue plate, ainsi que le même léger défaut de désynchro par moments. Ce qu'elle ne partage pas, c'est la piste sonore, puisque le film n'est pas en multi-angle mais sur deux pistes séparées, ce qui est un peu stupide. Et le relief ? Eh bien ceux d'entre vous qui ont eu la "chance" de regarder Emmanuelle 4 ou Spy Kids 3 dans ce format savent qu'il est impossible d'en zyeuter plus de dix minutes en relief sans se choper un strabisme aggravé et une migraine (il est d'ailleurs impossible de regarder dix minutes Emmanuelle 4 tout court tant il est poussif, mais c'est un autre des bas). Les effets de profondeur sont tantôt très réussis (le Moog est là devant vous), tantôt affligeants (du rouge, du bleu, rien au milieu), et si l'idée peut faire sourire, soyons honnêtes : ça ne vaut pas la peine de se choper un mal de crâne et abimer ses noeils pour si peu. Et ça ne vaut pas les 5-6-7 euros supplémentaires. Quitte à faire marrer les gosses, autant acheter justement Spy Kids 3.
Heureusement, il reste les bonus, comme s'en vante la jaquette arrière qui décidément ferait passer Jean François Copé pour un chantre de la clarté honnête et franche. La présentation des instruments, notamment. Une galerie de photos 3D aussi. Plus réussie que le film niveau 3D, mais toujours pas bezef. Et bien sûr, le fameux CD qu'on savait pas d'où qu'y venait (mais que maintenant on sait, grâce à Tonton Baker), toujours en DTS... Ben ?!? ... Eh ben mon kiki, où que tu te caches ? Allo ici la Terre, j'appelle Jarre ! Serait-ce son fils qui a fait l'authoring du DVD ? Il a fait disparaître la version DTS de l'album !

Quelques fouilles techniques plus tard, le verdict tombe : Oxygene 2007 studio, en DTS, en stereo ou en mono mpeg-I polonais, a purement et simplement "jarreté" (sic) du DVD ! Exit l'animation 3D, exit le DTS ! Les bras m'en tombent... Si c'était une question de place, mais bon dieu, virez l'animation et ne gardez que la piste DTS ! C'est toujours mieux que rien ! Parce que pour résumer, en payant minimum cinq euros (trente-deux balles, hein !) de PLUS, vous en avez MOINS, et pas qu'un peu : livret cheap où il manque des informations capitales, et bonus presqu'indispensable totalement passé sous silence ! On ne peut donc décemment mettre pas plus que la moyenne à ce produit qui frise l'incompétence : le consommateur ne sait pas trop bien ce qu'il achète, une fois la boite ouverte il ne sait toujours pas précisément ce qu'il a acheté, et quand il se renseigne mieux, il l'a dans le dos. Impossible de savoir à qui la faute, mais on espère pas à Jean-Mimi, car en fin de compte cette édition pseudo-collector fait tout pour plonger dans l'ombre la principale information artistique de ce DVD : la ressortie des albums de Jarre en 5.1. Certes il n'y en a qu'un, certes c'est un réenregistrement, mais c'est un début. Imaginez la même chose avec Zoolook ! Evidemment, il y aura toujours des gens pour rappeler qu'Oxygene était son troisième album, mais pour être franc, Exasperated Frog en DTS, collector ou pas, on dira qu'on survivra sans.


12-12-2007