Excellent show, qu'on suit sans ennui, Marco génial, de l'émotion, un presque best-of, le documentaire est parfois époustouflant |
Note globale |
Image non anamorphique et réalisation discutable, utilisation de bandes à outrance, documentaire se finissant trop abruptement |
Editeur
: Nuclear Blast
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Durée
totale : 2 h 41
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- Image PAL |
Double
CD live |
Une définition un peu moyenne surtout zoomée (le manque d'anamorphique la fout très mal), une compression un peu défaillante par moments et surtout une réalisation qui veut se la péter grand drame hollywoodien. | ||
Une stéréo qui méritait bien sa sortie en CD, et un 5.1 plein de fougue, avec caisson de basse à l'honneur et quelques incursions des synthés (enfin... des bandes) sur l'arrière. A la rigueur, les titres de Once sont plus spatialisés dans ce live qu'en studio. | ||
Des duos, de belles ballades, des epics, du tube, il ne manque que quelques vieilles chansons définitivement délaissées, sinon c'est un très beau show de fin de carr... de tournée, de tournée. | ||
Le double CD-audio (version collector seulement), une galerie de photos pas trop mal, et un documentaire sous-titré à 80% et qui de toutes façons se passe de mots. |
Ainsi Tarja a donc Tarjé. Ce n'est pas la première fois qu'une chanteuse se fait virer d'un groupe de rock, et ce ne sera certainement pas la dernière. Mais jamais la médiatisation d'un changement de line-up n'avait été autant poussée entre le dernier concert donné et sa sortie sur un support quelconque. Celà a engendré une impatience à la fois malsaine et irrépressible. Une fois que l'on sait que ce concert était le tout dernier du groupe dans son état actuel, des questions jaillissaient dans nos esprits à mesure que les jours s'écoulaient : comment allait être l'ambiance sur scène ? Et dans la salle ? Les musiciens donneront-ils tout ? Y aura-t-il des coupures ? Comment overdubber la voix de Tarja en cas de pépin ? Y aura-t-il un documentaire sur la tournée, et si oui, comment finira-t-il ? Bref, chacun y allait de son pronostic et si cette sortie fait partie des plus importantes de cette année, c'est au minimum autant pour l'histoire humaine qui se cache derrière que pour la qualité du spectacle. |
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Nightwish
est un groupe qui vend. Qui vend énormément. On ne compte
plus par dizaines de milliers, mais par millions. C'est donc une pression
intense qui s'exerce au quotidien pour les musiciens, et particulièrement
sur Tuomas, leader incontestable du groupe, qui a eu le cran de virer
sa chanteuse responsable en très majeure partie de la notoriété
du groupe. Qu'il l'ait fait en lui donnant une lettre de renvoi après
le concert, ça se discute, tout comme le fait que cette lettre
ait été le lendemain rendue public. En fait, tout est discutable,
le comportement de Tarja, celui de Tuomas, celui du mari et manager de
la diva, ainsi que le silence complice des trois autres musiciens. Une
chose est sûre : cette séparation s'est faite dans la douleur,
et ce DVD est là pour nous le faire oublier, ou cruellement rappeler,
selon le programme que vous regardez.
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Côté spectacle, en effet, c'est proche de ce qu'on peut attendre de mieux de la part d'un groupe qui collectionne les disques de double platine. Le stade est bourré à craquer de fans hurlants, certaines gamines pleurant tout leur saoul (ont-elles eu vent pendant le concert de l'éviction de la belle Tarja ?). Ecran géant, effets pyrotechniques, lumières soignées : le grand jeu a été sorti pour que ce concert reste mémorable (et pour cause...). Côté musique, le groupe se sépare très nettement en deux. D'un côté, Tarja (qui change de robe tous les deux titres, histoire de faire la nique à Sharon Morta... Den Adel) et Tuomas, la première éblouissante, le second tirant une tronche de cadavre (quand il ne se met pas à chialer). Ces deux-là ont bien préparé leur coup et se servent de bandes jusqu'à l'overdose. Tuomas ne doit pas jouer 10% des notes de claviers que l'on entend, le show étant d'un bout à l'autre écrasé par des arrangements orchestraux - l'image nous montre même par moments un Tuomas qui pourrait jouer du Sheila qu'on ne l'entendrait pas. Tarja, quant à elle, est en live - et elle assure un max, heureusement d'ailleurs car on la voyait mal revenir en studio pour réenregistrer sa voix. Mais elle utilise également une bande témoin qui donne une impression de playback plus ou moins gênante selon les morceaux. | |
De
l'autre côté, nous avons deux musiciens 100% live qui se
donnent à fond. Emppu tout d'abord, petit lutin guitariste qui
se la pète tout en rigolant, et surtout Marco, bassiste/chanteur
de l'enfer, avec un son rond et chaud, une voix superbe (sauf quand il
reprend du Floyd, mais là c'est toute la reprise qui est bancale),
et plusieurs duos avec Tarja forcent l'admiration, en particulier The
Siren et la reprise réussie, voire TRES réussie, du Fantôme
de Lloyd-Webber (c'est le titre, il n'est pas encore mort. Je sais, vous
êtes un peu déçus). A eux deux, ils assurent un show
100% rock'n'roll, et ils sont sans conteste possible les deux seules raisons
qui poussent Tuomas à assurer son show sans craquer et tuer tout
le monde sur scène, en coulisses voire dans les premiers rangs.
D'ailleurs, ces soucis d'authenticité live sont finalement très
minoritaires, car plus qu'un concert, c'est un joli spectacle auquel on
assiste. Et vous pouvez être sûr que vous allez en avoir pour
votre argent de ce côté là.
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Maintenant, le documentaire. Je ne vais pas faire durer le suspens : sa fin est décevante. Vous n'aurez pas de fight, pas d'aftershow, pas de réactions, rien, ce qui est un peu normal car le cas contraire aurait été une véritable insulte à Tarja (déjà que là...). C'est sûr que notre côté voyeur en prend un coup, mais ce n'est pas plus mal. En revanche, impossible de ne pas noter l'incroyable, la fulgurante différence entre Tuomas, Tarja et les trois autres. Les membres "secondaires", Marco en tête, boivent comme des trous, font les cons, et profitent du moindre instant (avion non compris évidement). Ils n'hésitent pas non plus à casser Tarja lors d'un aftershow où elle s'en va sans crier gare. Tarja, justement, apparaît comme beaucoup la laissaient entrevoir : véritable diva, un peu capricieuse, vantarde, très à l'écart du groupe, mais chaleureuse et attentionnée avec ses fans (99% de jolies filles, d'ailleurs. Solidarité féminine ?). | |
Et
Tuomas là-dedans ? C'est lui qui fait le show dans ces 55 minutes
entre rires (jaunes) et larmes. Il ne désserre pas les dents de
TOUT le documentaire (à part un rire en avion qui montre à
quel point se libérer lui est vital), et ce dernier se déroule
sur quinze jours ! Il ne cesse de soupirer, de se frotter les yeux, de
regarder dans le vide, même (surtout) quand on lui parle. Il a tellement
l'air de chialer tout le temps qu'on se demande s'il n'a pas été
recruté par Metallica. On sent le poids de la pression sur ses
épaules, le remords, le chagrin, mais surtout le doute, et en celà
ce moyen-métrage est un fascinant regard sur la force de caractère
mise à mal par l'échéance d'un compte à rebours
irrévocable. On pourra être d'accord avec lui ou pas (ses
récents propos n'ont pas laissé de lui une image de saint),
et les torts sont sûrement partagés des deux "côtés",
mais vous ne pourrez pas rester insensible devant la détresse de
ce presque-gamin cachant un secret trop lourd pour lui.
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Le tout donne donc un DVD qui, tant musicalement qu'humainement, est un poil bancal et factice mais en aucun cas décevant (mis à part le fait que les premiers albums ne soient vraiment pas à la fête, mais bon, c'est la tournée Once !). Le spectacle est presque total, le son 5.1 est réussi, énorme, et les plans sur la foule en pleurs vous filera le frisson. Dommage que, malgré l'importance du concert (ou peut-être à cause de cette importance), l'aspect visuel ait été confié à un fan de Julie Lescaut : outre des zooms "djeunz" et quelques effets psychédéliques du plus mauvais effet, le réalisateur nous gave de ralentis exaspérants qui n'ont rien à faire dans un concert et font plutôt penser à un extrait de Rocky III (ou IV, vu la qualité de la musique). Celà, ainsi que la désormais traditionnelle absence de transfert anamorphique (malgré le 16/9 proclamé sur la jaquette), a tendance à atténuer ce qui est malgré tout un excellent spectacle, qui vous en mettra plein les mirettes et les esgourdes. En somme, une belle fin, mais qui laisse un goût amer tant au spectateur que vous êtes qu'aux géniteurs du DVD. Vous pouvez sans crainte vous payer ce morceau de bravoure où les titres les plus alambiqués de Once sont joués à la perfection (et pour cause !), mais il reste maintenant à attendre Tarja 2 : La Mission ou NightWish Reloaded pour savoir comment cette sinistre histoire d'amour Mitsouko va se terminer. Les paris sont ouverts, faites vos jeux, et dans la grande tradition du heavy metal, rien ne va plus...
(PS : Je ne pourrai plus ressortir ma blague fétiche : "après le Label Rouge pour les veaux, le Labelle Tarja pour les gros boeufs qui écoutent du metal". Déçu je suis.) |
21 octobre 2005 - Hartwall Areena (Helsinki, Finlande) |
01.
Dark chest of wonders |
La Belle
Tarja - Chant
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Marco - Basse, chant |
Tuomas
- Claviers, Word 2000 SR1
|
Emppu - Guitare |
Jukka
- Batterie
|
John Two-Hawks - Flute indienne, chant |