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 |  Technique entre décevante et effroyable, bonus pas toujours extraordinaires, DVD pas à la hauteur des attentes (il est vrai assez hautes) | 
| Editeur 
        : Century Media  |  | Durée 
        totale : 4 h 20 | 
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 Image 
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|  |           | Beaucoup de mélanges qui ont pour point commun leur montage, parsemé de mauvaises intentions. Le mélange des genres est plutôt réussi mais régulièrement des détails techniques ou artistiques nous ramènent à la réalité du 52 minutes de France 3. | 
|  |           | Les extraits d'albums studio, au son fantastique, sont mortels pour le reste : voix étouffées, micros déphasés, bruits de fond ressemblant à un capharnaüm épouvantable, typique du documentaire qui n'est vraiment pas agréable à suivre sans l'image, ce qui en général est mauvais signe. | 
|  |           | Malgré une certaine linéarité, on est vite conquis par le ton pince-sans-rire, l'honnêteté sidérante et la carrière incroyable de ces musiciens à peine plus vieux que vous et déjà des légendes vivantes. Intéressant même pour les complets néophytes qui risquent d'être accrochés par les refrains tuants parsemant le documentaire. | 
|  |           | L'interview de Greg et le commentaire audio sont vraiment de très bonnes surprises. D'où note au-dessus de la moyenne. Maintenant, si on prend le rapport qualité/quantité, le double DVD est perdant, mais je n'ai pas spécialement envie de l'enfoncer à ce niveau. C'est ça, la magnaminité. La magnatimité. La magnitama... bon, je suis cool comme mec, kôa.. | 

| S'il est vrai que l'habit ne fait pas le moine, il y a fort à parier qu'un curé sermonnant en tutu rose avec une bouée canard à la taille sera légèrement moins pris au sérieux par ses fidèles, même s'il dit des choses intéressantes - si tant est qu'un religieux puisse être intéressant. Le même phénomène se produit jusque dans nos misérables petits DVD musicaux - une belle pochette, des promesses plein la jaquette, et pour peu que l'acheteur soit un tantinet frustré, la déception ira crescendo jusqu'à la fameuse et intemporelle phrase : "...C'est d'la merde !". Qu'on se rassure, Over the Madness n'en est pas une. Il s'agirait plutôt d'une opportunité ratée, d'un embryon prématuré. Peut-on alors pratiquer l'eugénisme culturel sur un documentaire avorté quand le sujet est l'un des plus grands groupes de metal contemporains ? |  | 
|  | Le 
        DVD de Over the Madness est pourtant alléchant. Sous l'aspect d'un 
        magnifique digipak à la couverture classe, il recèle un 
        documentaire présenté à Cannes, vient avec des tonnes 
        de bonus, et semble dresser l'histoire du metal gothique à travers 
        les yeux de Paradise Lost, figure emblématique du genre. Le constat 
        après plusieurs heures de visionnage est tout autre. Il s'agit 
        en réalité d'une "simple" semi-auto-biographie 
        avec interviews des musiciens revenant sur leur carrière album 
        après album. La naissance du mouvement metal-goth est effleurée 
        par les interviews croisées d'autres groupes, sans jamais dévier 
        du sujet principal : PLost. Restrictif donc, mais après tout pourquoi 
        pas ? On ne peut pas dire que la carrière du quintet d'Halifax 
        ne soit pas passionnante ni représentative de l'évolution 
        du metal ces vingt (déjà !) dernières années. 
        On rajoute un réalisateur déjà réputé 
        pour un documentaire choc, et le programme a finalement tout d'attrayant. 
        Et passer une heure vingt en compagnie de Nick Holmes, le beau gosse sarcastique 
        au regard de cocker battu, et Greg MackIntosh le ténébreux 
        génie introverti, il y a pire destin. | 
| La linéarité ne sera malheureusement pas le seul détail rendant ce disque au final moins percutant que prévu. Il est d'abord à noter qu'il n'y a aucun sous-titre de quelque nature que ce soit, nulle part. Ce qui réserve le DVD aux anglophiles confirmés, ET aux personnes pourvues de solides oreilles. Car c'est bel et bien la technique qui amoindrit considérablement l'impact. L'image mélange plusieurs formats (16mm, Beta, DV...) avec plus ou moins de bonheur selon les plans, gardant un grain pas du tout désagréable et une définition correcte, mais le résultat, malgré tous les efforts du réalisateur, n'est ni fluide ni agréable. Outre des cadrages par moments très mauvais, le film abuse d'effets de montage (faux fondus, accélérés....) rendant le tout cheap et démodé avant même sa sortie. On débute le voyage par un accéléré vidéo au bout de cinq secondes, et franchement ça revient à commencer ses vacances en roulant sur un clou. |  | 
|  | Tout 
        au long du film, vous avez donc une alternance entre interviews à 
        l'image parfois surexposée, mal cadrée, ou pourrie par des 
        gags de montage inutiles, et des extraits "volés" de 
        concerts qui sont évidemment pas toujours synchro, mais bien plus 
        probants, capturant parfaitement l'énergie dévastatrice 
        des 5 anglais. Mais pire que l'image, il y a le son. Sur les interviews, 
        il est tout bonnement catastrophique. Du bruit de fond partout, des micros 
        pas réglés, et pendant l'interview de Tuds carrément 
        un joueur de trompette couvrant sa voix ! Le tout est extrêmement 
        désagréable à l'ecoute, rend la compréhension 
        des protagonistes très difficile, et trahit que le documentaire 
        a été tourné à l'arrache. Un peu trop. Avec 
        une jaquette comme ça, un sujet comme ça, des interviewés 
        comme ça, un effort supplémentaire aurait dû être 
        fourni, qu'il soit humain ou budgétaire. | 
| Car une fois passée la barrière de la technique, on découvre un groupe attachant et qui ne manque pas d'anecdotes. Greg est évidemment le plus intéressant de tous, un régal, d'autant qu'il n'a pas la langue dans sa poche. Revenir sur tous les albums est un exercice périlleux si on va au fond des choses, c'est pourtant ce qu'il fait, et surprise ! Host, leur album si controversé, si conspué par une certaine frange du milieu metalleux, se voit réhabilité avec une vigueur bienvenue et permet d'aborder (superficiellement) le problème de l'élitisme d'une culture, quelle qu'elle soit. Curieusement, au milieu de ce bilan, c'est le pauvre Believe in Nothing qui s'en prend plein la gueule (j'adore cet album, et visiblement, je suis bien le seul). |  | 
|  | Côté 
        Paradise Lost l'honneur est donc sauf : si vous doutiez que leur carrière 
        fût brillante, voici de quoi vous en convaincre, avec à chaque 
        fois un petit refrain en live histoire de vous rappeler de bons souvenirs. 
        Côté histoire du metal gothique, c'est moins glorieux, même 
        si la plupart des intervenants sont dignes d'intérêt et parlent 
        avec passion et intelligence. Il est normal d'avoir interviewé 
        My Dying Bride, puisque cette formation est plus que toute autre la définition 
        même du doom metal gothique, mais il manque méchamment la 
        présence d'Anathema, leurs frères de sang pendant leur première 
        moitié de carrière. A la place, tenez-vous bien, vous avez 
        trois musiciens de Lacuna Coil ! Non mais Lacuna Coil, quoi ! M'enfin 
        !? Je n'ai rien contre eux, mais disons que jusqu'à présent, 
        je n'ai rien pour non plus. Autre manque : Lee Morris, le deuxième 
        de leurs trois batteurs. Manque inexplicable, et d'ailleurs inexpliqué, 
        alors qu'il fût non seulement leur batteur pendant le plus grand 
        laps de temps, mais en prime un excellent choriste ayant contribué 
        à faire rentrer en live les refrains dans la tête à 
        coups de massue. | 
| Tous 
      ces défauts ne doivent pas faire oublier que l'on apprend beaucoup 
      de choses, et que l'on passe un bon moment avec ce qui semble de vieux potes, 
      ou plutôt des potes de potes, du genre qu'on ne voit qu'une fois par 
      an mais avec plaisir. Et contrairement au Festival de Connes qui ne donne 
      guère le choix, le double DVD présenté ici est truffé 
      de bonus. Enfin, truffé est un bien grand mot, et puis la quantité 
      ne fait pas la qualité (...surtout pour les truffes !). Mais au moins 
      avez-vous droit au director's cut qui dure 35 minutes de plus que le film 
      original (une paille !). Soyons réalistes : étant donné 
      la nature du film, sa provenance et son but, cette version director's cut 
      est la seul et unique version valable et légitime. On y développe 
      plus l'aspect humain, les anecdotes, la lente et hasardeuse construction 
      du groupe (et du genre musical, qui ici est au moins abordé !). Après 
      l'avoir vue, vous n'aurez plus aucune raison de revenir sur la version courte. 
      Ou plutôt si, une seule : le commentaire audio du réalisateur. 
      Bien que parsemé de longs silences, il est bien agréable à 
      écouter, et nous montre un réalisateur sympathique, plein 
      d'humour, sachant bien expliquer ses intentions artistiques. En fait, malgré 
      tous les défauts de son film, on en vient à espérer 
      que dans quelques années il pourra nous |  | 
|  | Le second DVD est encore plus copieux, mais le rapport qualité/durée n'est pas plus en sa faveur. Le gros morceau, c'est l'interview non coupée de Greg MackIntosh. Même si elle fait souvent doublon avec le film, elle reste un bon moyen de connaître le groupe de A a Z de l'intérieur. Il n'y a toujours aucun sous-titre, le son est toujours aussi mauvais, mais je vous promets que vous ne vous ennuierez pas une minute. Deux autres interviews sont présentées "uncut" : Christina Sciabba et Mark "Barney "You know" " Greenaway. Pas loin de friser l'inutile, ces versions longues. Egalement présents, un soundcheck en Grèce (du niveau d'intérêt habituel des soundchecks : si tous les musiciens du monde détestent ça, comment espérer qu'un téléspectateur s'en entiche ?) et un backstage de 10 minutes sympa, détendu, mais absolument dénué de tout intérêt, musical ou même humain. Enfin, vous passerez 20 minutes en compagnie du facétieux Aaron Aedy, qui vous présente en live uncut son "memorabilia", sa collection de souvenirs, badges, posters, stickers & t-shirts racontant l'histoire de Dire Straits. Direstrait je suis : de Paradise Lost évidemment. C'est rempli de collectors à faire baver un canari, c'est même impressionnant de voir autant de petits objets historiques, et Aaron y va de ses anecdotes croustillantes, mais encore une fois la qualité d'image et de son est repoussante. Une fois tout ça ingurgité, il faut avouer que la crise de foie guette. Et c'est un peu dommage car ça ne donne pas forcément envie de faire ce que pourtant vous devriez : vous enquiller l'intégrale de Paradise Lost un petit après-midi pépère. Bref, un documentaire intéressant mais qui ne tient pas toutes ses promesses, un double DVD qui aurait presque mérité d'être épuré, et un produit qui n'a pas la qualité de ce que le prochain live du groupe promet : l'indispensabilité. 
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