Image par moments fantastique, ambiance fabuleuse, très grosse présence scénique, Pearl Jam is still alive !

Note globale


Pourquoi faut-il qu'une technique pareille tombe sur leur live le plus court ?

Editeur : Monkey Wrench
Durée totale : 1 h 51

- (PCM)

Image        NTSC

Sous-titres fr uk
Livret avec photobook

Certes, mettre dix à l'ensemble est un peu cavalier, voire sujet à polémique. Certes, ce ne sera pas la première de ce site, ni concernant les 10/10 à l'image. Mais je vous jure qu'avec une bonne télé et un bon lecteur, les parties live sont phénoménales de chaleur, une merveille.
Oubliez la stéréo, pour une fois trop propre et trop lissée. Le 5.1, mixé complètement différemment, fait hurler le public, rugir les guitares, tinter les cymbales, ce n'est ni propre ni réellement spatialisé (que du bluff), mais ça décrasse les cages à miel !
C'est court, c'est disparate, mais vous avez quelques titres peu joués ou oubliés et des pépites du premier album hur-lées comme jamais. Les fans se lècheront les babines, les autres se prendront une leçon de rock dans la face.
Trois chansons-reprises, aussi bien filmées et aussi chaud-bouillantes que le reste. Rien de fantastique mais c'est histoire d'en donner un peu plus. Des rappels, quoi. Quant au livret de photos, certains trouveront ça moche, les autres généreux et touchant d'humilité.

Quand on n'aime pas un job qu'on est obligé de faire, il n'y a que deux écoles possibles. Soit on le bâcle parce que bon, hein, merci. Le bâclâge (âvec des â) est un art (sans â, sans majuscule, sans tact) qui peut durer des années. Il y a même des experts en la matière, les plus lisses d'entre vous les appellent les filous (les autres préfèrent le terme d'enculé de leur race, expression que nous n'avons éthymologiquement parlant pas le temps de développer ici). Soit on le fait avec conscience et même zèle. Ca vous dit quelque chose, la grêve du zèle ? Croyez-moi, si peu de gens la font, c'est parce que ça coûte en temps et en dévouement (paf dans la gueule. Gratuit. Some more ?). Mais faire du zèle, outre foutre une pagaille monstre avec peu de moyens, procure aussi une jouissance inédite.

Jouissance égalant pêché depuis qu'on a fait semblant de re-croire en la laïcité (à croire qu'on fête les 31 ans de 1905), règne aussi une part de honte. La grêve du zèle est un de ces pièges qui vous divisent votre quota d'amis par deux ou trois ; simplement parce qu'il faut assumer, pas seulement de le pratiquer ni de le connaître, mais encore plus basiquement de le comprendre. C'est un peu l'équivalent des films avec Tove Jensen : il est absolument hors-sujet de mettre en évidence la légalité de la chose. Au contraire, dire que c'est légal est une piètre excuse. Le vrai combat, c'est entre soi et sa conscience. La faille (pour reprendre feu Lionel Jospin, 1789-2002) ne laisse que deux tribus, une de chaque côté, sans joint possible.

Aussi, Pearl Jam n'ayant caché son désamour global pour tout ce qui est vidéo, il n'est pas étonnant de voir que le groupe a donné donné dans le Zèle (avec le Z de Franquin) le plus pur lorsqu'il leur a fallu s'atteler au monde du DVD ; et on peut mieux comprendre le côté hétéroclite de leur vidéographie : ici un vrai live, là un premier DVD composé de concerts divers, et là encore un making-of clipesque. Que leur restait-il ? Le mélange home video / lives divers, un genre particulièrement casse-gueule.

Et cette fois, il y a une thématique : la mini-tournée Italienne. En soi c’est déjà une bonne idée : depuis le temps qu’on nous parle du public italien, si réputé pour son peps… pour au final si peu de concerts filmés dans ce pays cher à mon cœur (NDBaker : Private joke). Le menu des réjouissances sera donc simple : une chanson, un backstage, une chanson, en alternance et en 220 volts. N’essayons pas de jouer au plus malin : que valent les séquences backstages ? Après tout, ce sont souvent elles qui plombent les disques. Filmées en Super-8 granuleux comme une barre de céréales, elles ont déjà l’avantage d’être sous-titrées. On y voit entre autres un vrai choix de setlist (très rare), la manière d’Eddie de bosser ses morceaux, on a la révélation que Mike est fan de Scorpions et de Queen (joli pied de nez aux « puristes du rock »), et évidemment il y a les sempiternelles bêtises.
Le montage se montre cependant assez dynamique pour rendre ces saynettes entre agréables et pas vraiment gênantes, entrecoupées de répétitions et morceaux acoustiques impromptus rendant le flux d’images moins prévisible. On trouve même deux vraiment bons moments. L’organiste du groupe pleurant de joie en jouant sur une merveille d’instrument de collection, et la transition Porch / Even Flow woefully épatante. Mais pour rester franc, ces passages seuls n’auraient pas du tout mérité l’achat d’un DVD, à peine une location. Il restait aussi à rendre les parties live intéressantes. Et à 1h40 de film tout compris, on pouvait avoir légitimement peur d’un programme trop court, trop chargé, trop banal, trop tout.
Des fois on se dit qu’on ne devrait jamais se faire du souci : c’est de Pearl Jam dont nous parlons, les gars. Pearl Jam. Des gars qui ont une réputation à tenir, au moins autant que les Italiens et leur fameuse gouaille. La collision des deux mondes est explosive pour le moins. Pour contraster avec les films de vacances, les concerts se présentent avec la meilleure image jamais offerte par P.J., et de très loin. Caméras soyeuses, montage parfait (celui sur le second titre, avec différentes dates entrechoquées, est un modèle du genre), et surtout définition et couleurs qui vont aux limites de ce qu’un DVD peut offrir. Sur un écran plasma, les passages live sont d’une très grande beauté. On en vient même à se demander, dès la toute première chanson, pourquoi Live at the Garden n’a pas eu droit à un aussi beau traitement. C'est chatoyant, c'est fédérateur, c'est entraînant et même attachant : on remet souvent ce DVD dans son tiroir à ouverture automatique, juste pour revoir quelques minutes de bleu azur et de jaune or qui scintillent de mille feux sur votre écran.
Le son n'est pas en reste. Pour une fois, oubliez la stéréo : elle a beau être en glorieux PCM, elle est étriquée. En prime, soit mes oreilles font la grève du zèle elles aussi (Tiny Lobe), soit il y a un vrai souci de balance. Non, même si vous n'êtes pas équipé, préférez la verson 5.1. La spatialisation n'a rien d'exceptionnel, c'est juste une ouverture sur les arrières, mais une ouverture béante. La batterie sonne partout, la réverb des guitares emplit votre salon, et le son en lui-même est infiniment plus chaleureux, plus brillant. Et puis évidemment, en 5.1, vous êtes au milieu du public.
Mais quel foutu public ! Qu'est-ce qu'il peut gueuler ! D'un bout à l'autre, les italiens font effectivement honneur à leur réputation : ils hurlent à pleins poumns toutes les paroles, par coeur. Devant un parterre aussi fervent, notre bel Eddie Vedder, qui a plus la grande classe que jamais (NDJack : Quel bel homme), est obligé de se donner à fond. Le résultat est imparable. Qu'on écoute donc Alive sur ce DVD, et ensuite qu'on vienne me dire que Pearl Jam n'est pas un immense groupe de scène ! Rien que pour ce titre, oui, ce petit DVD court et malingre mérite l'achat. L'ambiance est si fantastique qu'avoir entrecoupé les chansons de petites camescoperies n'est du coup plus idiot, mais salvateur. En réalité, deux heures et demie non stop de cet acabit auraient peut-être été fatales. C'est que même bien au chaud devant sa télé, il faut un minimum de santé pour suivre les galipettes de la Confiote de Perle.

(Non mais... Il ressemble à Jésus, il est beau comme un Dieu, et maintenant il se prend pour le Pape ?! Faut arrêter maintenant monsieur...)

Un bémol ? Oui. Il y en a toujours. On parlait du public, il est presque parfait. Presque. Juste un petit problème lors de la présentation des musiciens : l'excellent organiste se fait huer. C'est quoi le problème ? Hum ? Le clavier c'est pas assez rock'n'roll, c'est ça ? Le rock, c'est que des guitares et trois accords, c'est pur et brutal, c'est pas pour les pédés, c'est donc pour ça que la simple présence d'un orgue Hammond suffit à heurter leur sensibilité, à ces pauvres petits poussins d'amour ? Carton jaune. Je croyais que passé l'an 2000, cette ségrégation anti-claviers était enterrée depuis longtemps. Fort heureusement, cela ne suffira pas à entamer le capital sympathie, énorme, de ce disque. En bonus : trois chansons, un livret de photos, un joli digibook, et des sous-titres. Oui, des sous-titres ! Là, sur ce petit détail, le doute n'est plus permis : totalement anecdotique, Immagine in Cornice est pourtant bourré de qualités. Serait-ce l'idéal pour découvrir le groupe ? Ca va faire hurler mais oui, peut-être. Quant à ce partage de note avec le Live at the Garden, c'est bien simple : c'est de la complémentarité. Comme le groupe et son public. Et le résultat est exceptionnellement jouissif, à en exploser. Comme les films de... Hem, oh, , regardez, une autre page !

. Merde, j'ai signé...
10-01-2010

2008 - Bologne, Vérone, Milan, Torino, Pistola (Espagne...)


01. Severed hand
02. World wide suicide
03. Life wasted
04. Corduroy
05. State of love and trust
06. Porch
07. Even flow
08. Better man
09. Alive
10. Blood
11. Comatose
12. Come back
13. Rockin' in the free world
14. A quick one (while he's away) - Bonus
15. Throw your arms around me - Bonus
16. Yellow ledbetter - Bonus


Eddie Vedder - Chant, guitare   
   Mike McCready, Stone Gossard - Guitare, choeurs
Jeff Ament - Claviers, choeurs   
   Matt Cameron - Batterie, chant, choeurs
Boom Gaspar - Claviers