Nouvelles chansons prometteuses d'un bel avenir, solos toujours aussi émouvants, excellent best-of live

Note globale


Compression de l'image, très léger manque d'implication ou d'émotion pure, formatage Metal Mind un peu poussé et concert un chouïa long

Editeur : Metal Mind
Durée totale : 4 h 10

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Image        NTSC

2 CD live (Edition limitée uniquement)
DVD-ROM : 4 fonds d'écran
Discographie (avec les remasters)
Biographie
2 galeries de photos (8 min)
Interview (27 min non st)
Home Video : Progumentary (76 min non st)
Logo (1 min... Que serait un DVD Metal Mind sans logo ?)

C'est une note punitive, évidemment : il y a de nombreux DVD de 2006 ou avant qui auraient vendu leurs deux reins pour avoir cette qualité de réalisation et de montage. Mais le manque flagrant de place sur le disque rend un spectacle déjà pas très aguichant de prime abord carrément banal.
Punitif aussi : la stéréo est très propre (trop même, bien qu'authentique), mais le 5.1 aurait mérité largement plus que cette pauvre réverb d'apnée. Ceci évoqué, le son satisfera tant les fans de Nolan & Gee que les amateurs de guitaristes qui passent leurs concerts à jouer des pédales d'effet.
On va se montrer magnanime : si vous ne voulez pas acheter le live de 1996 parce qu'il est trop vieux, ce DVD est un bon condensé des plus grandes pages de Pendragon, auxquelles on rajoute un soupçon de nouveauté qui ne demande qu'à s'épanouir.
Bon, outre le fait que le double CD puisse égalemenet servir de best-of live bien agencé, il y a une interview, des bonus sympas... Mais aussi un documentaire qui pourra faire rire et captiver des gens, mais qui ne pourra être regardé qu'une seule, unique et très longue fois.

Le plus grand danger qui guette l'auteur d'un remake, c'est d'être trahi par ses bonnes intentions. Toutes considérations mercantiles mises à part (et quand on pense que Darren Aronofsky devait remaker Robocop, on les enferme carrément dans la pièce à côté), chaque remake, ou reboot, veut aller plus loin, en donner plus, étendre l'idée de départ. Quelque soient les moyens mis en œuvre, il reste pourtant une fondamentale : on ne pourra jamais s'empêcher de comparer à l'original, aussi bancal soit ce dernier (hem... Vendredi 13 ?). Alors même si ce n'est pas tout à fait vrai, même si Pendragon est un groupe à la géométrie artistique variable, on ne pourra s'empêcher de penser qu'à première vue, And Now... est un remake de Live at Last, en haute définition, en 5.1 d'origine, en format cinéma, avec de nouveaux éléments et un budget hautement supérieur. Mais un remake.
Les fans de néo-progressif dans leur ensemble sauront par avance à quoi s'attendre. Nos dragons blancs géniteurs d'Arthur ont toujours utilisé la même recette : chansons longues avec solo instrumental à la David Gilmour, passage planant et relance de batterie, synthés digitaux à mort, groove droit comme un i, Pendragon fait du Pendragon, et le fait très bien. On aime ou pas, et disons-le derechef, si vous n'avez jamais adhéré aux délires dépressoromantiques de Nick Barrett, ce n'est certainement pas avec ce concert que vous allez vous réconcilier, bien au contraire. Toujours là ? Alors vous devez savoir quels sont les titres phares du groupe, leurs grands moments, et vous pouvez parier sans craintes qu'ils sont tous présents.
Un bon Paintbox pour déterminer le style, un Seven Veils pour le côté sombre, un Nostradamus pour faire sauter la foule, et Master of Illusions pour empaqueter le tout en un. Plus une rareté, Kowtow mis au goût du jour (du jour de 1991, date du "son Pendragon" jusqu'à présent). Le tout est quand même très proche du live de 1996, et c'est là le petit problème de la bande à Barrett : une sobriété qui confine à l'hermétisme, contrastant avec la passion des sentiments que le garçon veut exprimer. Peter Gee aura beau assurer un groove solide, ses adlibs comportent quelques fausses notes (rapidement noyées dans la pureté du son), Nolan sautille de partout et assure d'excellents chœurs, mais il manque une etincelle de vie, il n'y a plus l'urgence qui animait le quartet dix ans auparavant. Sans compter que si on aimerait tous avoir le niveau du batteur, il ne fait rien pour dynamiser le tout.
A lire ces phrases assassines, on peut se demander si ce concert ne serait pas simplement mauvais, ou pire : inintéressant. Que nenni, Pendragon a encore beaucoup d'armes fatales dans son carquois, simplement il manque ici ce petit plus que l'on attend d'un remake. Reste que ce nouveau DVD est aussi prétexte à défendre le dernier album en date, Believe, un disque qui pour la première fois (et pas la dernière) voit Uther sortir des sentiers battus. Voilà le petit plus que l'on attendait : les larges extraits joués de Believe, bien que trop reformatés par rapport au studio, apportent une certaine fraîcheur au set, avec en point d'orgue un Edge of the World émouvant. Cela ne suffit pas à rendre le concert complet indispensable, car la durée est de toutes façons trop longue et le style trop restreint, mais ces nouveaux titres plus un medley final de vieilleries qui ravit le public aident à faire passer la pilule. Alors pour le néophyte, que s'offrir ? 1996 ou 2006 ?
Ce n'est pas la technique qui pourra répondre. Remake ou pas, ce disque semble offrir de beaux atouts mais la comparaison avec son aîné le dessert. Certes, l'image est en 16/9ème et profite de la réalisation désormais légendaire (un plus pour Pendragon) de l'équipe Metal Mind. Certains plans sur le Wyspianski Theatre sont encore une fois d'une grande beauté. Mais à y regarder de plus près, le tout est loin de la perfection. La compression est omniprésente, et si elle ne donne pas l'impression de jouer aux Légos comme sur le premier live d'Arena (pour rester chez Clive Nolan), elle fait chuter la définition, rend les couleurs baveuses et aliase les plans les plus clairs. Le son n'est pas meilleur : clair et propre, il possède ce petit coté lisse, presqu'ennuyeux, propre au groupe, et le 5.1 est décevant : assez peu d'ouverture (sauf sur les sons de cloches) et aucune spatialisation, le public mis à part. Quand on compare au live de 96, le gain est finalement minime.

could. NOT. resist.

Les bonus sont nombreux et variés comme sur chaque disque de la firme polonaise, avec mention spéciale à la bonne biographie. On retrouve une interview de Nick, qui fait un peu doublon avec Live at Last sauf que cette fois Nick et l'interviewer sont tous les deux sobres (c'est moins marrant). Mais surtout, on trouve un "progumentaire" d'une heure et quart, non sous-titré, qui se veut un patchwork de sessions studios, gags et confidences. Dôté d'un son épouvantable et d'une image hideuse, ce bonus prend bien plus de place qu'il n'offre du plaisir, les bons moments étant noyés. A mon avis, même si quelques fans ultra le trouveront pertinent, ce bonus aurait dû être enlevé. Ce n'est pas parce qu'il est gratuit qu'il faille lui pardonner : les 76 minutes de son visionnage, elles, ne pourront jamais être remboursées, et à hauteur de 2,05 Go de place, dont le concert principal aurait eu plus que cruellement besoin, la sentence est immédiate. C'est ce genre de petit détail qui fait de And Now... un DVD hautement sympathique, voire très recommandable, mais pas au niveau que l'on aurait espéré pour un groupe qui n'a jamais accédé au succès dont il rêvait. Reste qu'avec un album comme Believe, musicalement Pendragon montre qu'il n'a jamais été aussi vivant. Pure viendra pour planter le clou. Suivront-ils au niveau DVD ? Réponse dans un prochain ordre du jour, car les légendes Arthuriennes sont réputées pour leur longueur.


16-03-2010

22 mai 2006 - Wyspianski Theatre (Katowice, Pologne)


01. No place for the innocent
02. As good as gold
03. Guardian of my soul
04. Kow-Tow
05. The wishing well
06. The edge of the world
07. Nostradamus
08. Dance of the seven veils
09. Paintbox
10. The last waltz
11. Breaking the spell
12. Masters of illusion
13. The black knight
14. Medley (Children/Angel/Bluebird/Last Man)
15. Am I really losing you ?


Nick Barrett - Chant, guitare   
   Clive Nolan - Claviers, choeurs
Peter Gee - Basse, choeurs   
   Joe Crabtree - Batterie