Prestation plus qu'honorable, concert devenu culte au fil du temps, best-of pas mal empaqueté, toucher de guitare magique

Note globale


Technique évidemment pas sublime, légère redite au fil du concert, CD audio décevant

Editeur : Toff Records
Durée totale : 2 h 12
(+ CD audio Acoustically Challenged)

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Image        PAL

Clip de Saved by you (4 min)
Galerie de photos (4 min)
Discographie avec extraits (3 min)
Interview de Nick Barrett (23 min... st polonais !)

Un transfert VHS qui a un peu souffert mais conserve de rares mais belles couleurs. La réalisation est souvent très bonne, parfois aux fraises mais jamais mauvaise. C'est surtout la définition qui manque de piqué, de mordant.
Le 5.1 est factice mais fait la part belle à une jolie réverb sur l'arrière, et le caisson de basse y est omniprésent. Le tout redonne une belle dynamique et dépoussière la piste stéréo originelle que vous n'utiliserez probablement jamais.
Evidemment c'est toujours un peu pareil, mais c'est un bon best-of de la période purement neoprog de Pendragon. Les amoureux de Masquerade Overture seront aux anges.
Un clip ô combien risible, et passablement mal conservé, les habituelles galeries photo et discographies, et une interview drôlatique, indispensable aux fans qui devront hélas ! se passer de sous-titres à moins d'avoir fait Polonais deuxième langue.

Y vont être contents, les gens. Ah ça, y vont être contents. Ca, ça va leur donner envie d'acheter. Voilà quelque temps encore on trouvait (et on trouve sûrement toujours) ce DVD à trente-cinq euros dans des Rnac mal fâmées. Désormais, vous l'avez à moitié prix, avec des bonus, en cadeau avec un CD de reprises acoustiques intitulé "Acoustically Challenged". C'est cette seconde version qui sera testée ici, n'ayant pas vu la première, parce que soyons sérieux, 35 euros pour un transfert VHS, il faut qu'il y ait au minimum Ines Cudna dedans. Remarquez que de l'avis général, le chanteur/guitariste Nick Barrett était un beau mec à l'époque, mais bon, moi c'est pas trop mon truc, et puis mesdames, désormais vous l'avez bradé. Le DVD, pas Nick (encore qu'après son divorce... faudrait traiter directement avec lui, les filles !). Mais au fait qu'est Pendragon exactement ? Une formation anglaise qui sera toujours restée dans l'ombre médiatique de leurs copains Marillion, nés à la même époque, quasi-voisins, proposant le même rock progressif qu'on qualifiera de "neo". Mais là où Marillion a donné un coup de pied au cul à tout un public dès 1983, il aura fallu attendre 1991 et leur album The World pour que Pendragon trouve enfin sa niche, aidé il faut le dire par les claviers passe-partout et efficaces de Clive "Chewbacca" Nolan.
Le concert présent ici est culte, pour deux raisons. La première, c'est que c'était à l'époque (1997) une des seules cassettes vidéo musicales de progressif qui existaient sur le marché, avec Marillion, IQ, Pink Floyd et deux-trois autres introuvables. La seconde, c'est qu'il est tiré de la tournée "The Masquerade Overture". Parlons franchement : le défaut principal de Pendragon, c'est leur formule musicale très accessible, très mélodique, mais rapidement redondante d'un album à l'autre, du moins dans leur période purement "neoprog". Et coup de bol, si vous ne devez garder finalement qu'un seul disque de ce type dans votre collection, c'est celui-là. Et recoup de bol, il est joué à 80% pendant ce concert où, vous l'aurez compris, les autres titres sont irréprochables individuellement mais ont tendance à lasser un poil sur la durée.
Et à part Nolan et ses quatre, allez disons cinq sons de clavier, qu'apporte Pendragon sur votre téléviseur ? La réponse se trouve au début de notre article, qu'on est même bien contents de l'avoir foutue là sinon on était dans le caca : Nick Barrett. Le pauvre garçon n'est pas un chanteur né et à mesure du concert, il perd sa voix, profonde et agréable mais jamais vraiment assurée, jusqu'à des pains qui vous feront sourire ou grincer, selon (en prime certaines lignes semblent overdubbées, je n'ose pas imaginer dans la salle...). En revanche, il y a aussi sa guitare. Et là, pas de quartier : c'est son arme fatale. C'est un guitariste constamment sous-estimé qui mélange dans son jeu le lyrisme d'un Andy Latimer et l'expressionnisme d'un David Gilmour, avec un brillant sens de la retenue, et qui a j'en suis sûr fait plus dans l'inconscient des apprentis guitaristes que le déjà très bon Steve Rothery (je me demande même si Vynce Leff, le troubadour de Sensitive to Light, ne serait pas fan lui aussi... cliquez sur ce lien pour vous en convaincre). Chaque intervention soliste de Barrett est donc une oasis qui fait oublier toutes les approximations vocales et la surcharge pondérale de quelques chansons, jusqu'à un Master of Illusions brillant qui catalyse tout ce que Pendragon sait faire de mieux.
Techniquement, le DVD présenté ici ne brille que sur des points de détail. L'image n'a pas un piqué exceptionnel et semble en permanence voilée, les couleurs comme passées. D'un autre côté, les Polonais nous montrent qu'ils ont toujours su réaliser des vidéos musicales, même en 97 pour un budget modeste : louma à satiété, plans serrés, cadrages étranges, ça se laisse regarder facilement. Le son est plus sujet à caution : si le 5.1 est évidemment factice, il apporte tout de même une reverb correcte sur l'arrière, mais surtout une clarté dans les instruments totalement absente de la piste stereo originale, qui ici se prend un méchant coup de vieux. Mais ce sont surtout les à-côtés qui vont plaire aux amateurs de Pendragon... ou pas ! Déjà, nous l'avons vu, vous trouverez dans la boîboîte un CD audio reprenant des titres en acoustique. Ce CD a deux particularités. La première, c'est la qualité bluffante du mixage, qui vous permettra de tester votre système Dolby Prologic : il débute par le présentateur du show sur la centrale, puis le public complètement derrière vous (ça fait un effet bœuf !), enfin deux guitares acoustiques parfaitement audibles, l'une devant à gauche, l'autre derrière à droite. Ca fait plaisir ! Seconde particularité du CD : il est d'un chiant ! C'est mignon, bien joué, mais le choix des titres joue la carte de la grosse facilité, et au bout de trois titres on bâille. Ca fait pas plaisir !

Continuons dans ce qui fâche (pas nous, mais eux) : le clip Saved by You. Il existe une petite minorité de chanteurs qui, même à l'aise sur scène, se montrent très piètres acteurs à l'écran : Nick en fait partie et n'a d'ailleurs pas trempé l'autre patte pour voir si l'eau bouillait toujours. Pour nous autres téléspectateurs, l'équation est moins sévère : il y a une très jolie fille et on peut se foutre de la gueule d'un chanteur, que peut-on demander de mieux ? Enfin, parce que Metal Mind aime nous gâter avec ce genre de choses, une interview, réalisée vers 2001, non sous-titrée et quasiment inécoutable tant la prise de son est atroce (questions inaudibles, réponses braillées). Et c'est dommage car Nick Barrett, joyeux luron dans l'âme, nous livre une conversation très drôle, très détendue, pleine d'anecdotes intéressantes pour le die-hard fan, et très agréable à suivre puisque le père Barrett y est légèrement pété. Enfin non, depuis que Sarko est aux pouvoirs, on ne dit plus : légèrement pété, mais : essoufflé. C'est donc complètement essoufflés que les acheteurs de la première version vont maudire l'initiative de Metal Mind, tandis que les profanes en matière d'Uther pourront acquérir ce DVD non exempt de défauts mais ayant le mérite de présenter Pendragon très exactement comme il était en 1996. Pour des produits audiovisuels avec Peter Git et Nique Barrette (l'histoire sordide d'un mec aux cheveux longs qui s'est cassé la gueule dans la forêt), vous avez depuis bien d'autres choses, mais chut, c'est un secret. Allez pas le répéter hein ! De toutes façons, je saurais que c'est vous !


13-06-2007

1996 - Studio Leg (Cracovie, Pologne)


01. Nostradamus
02. As good as gold
03. Paintbox
04. Breaking the spell
05. Guardian of my soul
06. Back in the spotlight
07. The last man on Earth
08. The shadow
09. Leviathan
10. Masters of illusion
11. The last waltz


Nick Barrett - Chant, guitare   
   Fudge Smith - Batterie
Peter Gee - Basse, claviers, choeurs   
   Clive Nolan - Claviers, choeurs