Remix en 5.1 entre très bon et génial, bribes de documentaires très intéressants, bonne humeur sur certains plans

Note globale


Clips totalement et absolument nullissimes, compil en 5.1 trop courte, "live" de 1981 aussi factice qu'un billet de 259 euros

Editeur : A&M
Durée totale : 1 h 55

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Image        PAL

Can't stand losing you et Next to you pendant Old Grey Whistle Test (6 min)
Documentaire "Police in Montserrat" (47 min st fr uk)
Clip TV promo de l'album Synchronicity (3 min)
Discographie (bonne mais sans extraits)

Ce n'est ni bien remastérisé, ni brillant... ni intéressant. Le plus grave c'est que le documentaire soit mieux filmé que les clips qui l'entrecoupent.
Le DTS est absolument superbe, bien que déséquilibré d'un titre à l'autre. Certaines spatialisations sont franchement géniales et méritent à elles seules l'achat du disque. Le 5.1 souffre du côté brut de la musique mais s'en tire assez bien. Note punitive pour la stéréo qui est à peine bonne et mixée bien trop bas.
Niveau clips c'est entre drôle et plus passable qu'une hirondelle diarrhéique automnale, niveau musique c'est du génie à l'état pur. D'où note-qui-correspond-à-la-note-finale. Ce qu'il manque ? Les titres en plus du SACD du best-of, même son génial mais avec 20 minutes supplémentaires.
Le documentaire mélange le pire (les clips pourris) et le meilleur : il ne faut pas oublier que Stewart EST un virtuose de la batterie et que Andy A révolutionné le monde de la guitare rock. Ils nous expliquent pourquoi avec une simplicité fascinante. Plus deux titres live "priceless".

Parfois il n'est pas bon de faire fonctionner nos sens tous ensemble. Regardez les choux de Bruxelles : c'est mignon comme tout, c'est très bon pour la santé, mais ça pue comme mille charognes. Le DVD, et au-delà la télé font appel à deux sens complémentaires, c'est même leur principe de base, et pourtant... Par moments on aimerait bien couper le son. Quand des actrices cultes des années 80, des chanteuses à tendance coquine, voire jusqu'à des femmes politiques passent à la télé, il y a quelques fois ou l'on préfèrerait n'avoir que l'image tant elles sont jolies mais laborieusement cérébrales (noter l'adjectif "jolie" qui exclut derechef Eve Angeli). Héresie ! Acheter une télé pour couper le son ? Mais que fait la Police ? Le contraire : vous risquez d'éteindre la télé pour ne laisser que votre chaîne hi-fi fonctionner. A plein tube et à pleins tubes.
Police est né en 1977 et mort en 1983. Sa période de faste correspond donc parfaitement avec Toto, Blondie, Saga ou autres Journey. Autant de groupes qui n'ont jamais brillé par leurs clips, à l'époque tous plus mauvais les uns que les autres. Police ne fait pas exception. Sur les 55 petites minutes constituant leur intégrale de clips, plus de la moitié se résume à une phrase : le groupe fait le con dans un décor unique sur un playback pourri (mention spéciale à Stewart Copeland qui n'arrête pas de taper sur tout ce qui bouge, ne bouge pas, et éventuellement pourrait bouger). Ca s'améliore avec Invisible Sun (qui permet aux non-anglophiles de comprendre le sujet de la chanson), puis les derniers clips se font plutôt agréables, mais aucun ne mérite in fine l'achat du DVD pour se le remater encore et encore. Pas même le très controversé Don't Stand '86 qui est, outre un exercice de lancer de paillettes à la gueule, une sorte de rétrospective-hommage du groupe avec la particularité de ne jamais montrer les trois musiciens ensemble. Normal quand on sait que ce titre a été péniblement enregistré entre deux parties de castagne avec béquilles et Synclaviers volant dans le studio. A part pour franchement rigoler, les clips seraient donc totalement inutiles pour la plupart, anecdotiques pour d'autres.
Seraient, mais voilà, il y a aussi les chansons. Elles sont déjà intemporelles, et les réécouter est toujours un immense plaisir. Mais il y a mieux : le DTS. Chaque titre a fait l'objet d'un remixage en 5.1 qui est un petit bonheur en soi. Sur la première moitié, ne vous attendez pas à un miracle, les instruments étant très peu nombreux, mais on notera quelques chœurs à l'arrière et surtout une ouverture frontale magnifique, poussant les instruments jusqu'à mi-chemin des enceintes arrières (voire plus évidemment), et ce avec une précision d'orfèvre. La batterie de Copeland n'aura jamais aussi bien sonné (nonobstant quelques effets d'écho trop poussés), et on peut enfin admirer à sa juste valeur le travail phénoménal de Summers à la six-cordes. A partir de Ghost in the Machine (sauf pour Invisible Sun un peu décevant), le son cesse d'être juste excellent pour vous en mettre franchement plein la tronche, les synthés bouillonnent, et évidemment Don't Stand 86 gagne la palme du gros son qui fait fuir minou. Surprenant, le mixage 5.1 est LA raison d'acheter ce disque.

Paul Atreides ? I will kill him. Ah ah ah ah ah.
55 minutes étant trop courtes pour être honnêtes, A&M a inclus quelques bonus dont le principal défaut est d'avoir été créés dans cette même époque 77-83 si oubliable audiovisuellement parlant. Le plus gratifiant pour les ultra-fans seront deux chansons live de la fameuse émission Old Grey Whistle Test. Très vieux (c'était l'époque où nos trois héros venaient de se faire teindre en blond façon heavy peinture), ce document est hautement délectable de par la facon dont les deux titres sont joués. A l'époque, le groupe n'hésitait pas à complètement revoir les arrangements des titres pour les calibrer aux besoins du live. Ca a changé depuis. Egalement inclus, la pub officielle pour Synchronicity, durant trois minutes (!) et présentant tous les tubes, hélas avec un montage à la tronçonneuse.

Dernier programme mais pas des moindres, un doc de 45 minutes sur l'enregistrement de Ghost à Montserrat. Montserrat est une île paradisiaque où nos trois mousquetaires, pieds nus et klébermuda, enregistrent à la bonne franquette, entre deux grosses siestes au soleil (d'où l'expression : Montserrat qu'a baillé). Présenté par un présentateur (eh si, je vous promets) au départ irritant, le doc est très inégal mais furieusement intéressant pour peu qu'on s'intéresse aux instruments. Sting, Stewart et Andy nous donnent en effet quelques leçons de technique, genre de bonus malheureusement trop rare et ici assez délectable (sous-titré en français qui plus est, et très bien). Les non-musiciens seront moins gâtés car le doc est entrecoupé de quatre "titres live en studio". Vachement live, les titres : c'est un playback complet et même bien foiré par moments (une répétition du Synchronicity Tour ?). Il y a même deux de ces pseudo-lives qui sont présents dans le programme principal en tant que clips, c'est dire... Tout cela ne peut donc pas réhausser le niveau, et au final, c'est surtout la musique pure que l'on retiendra : tous ces titres sont géniaux, l'ont toujours été, le resteront encore longtemps, peu importe leur mise en image. Ce n'est évidemment pas le but d'un DVD, je vous l'accorde, mais entendre Wrapped Around your Finger en DTS mérite bien quelques sacrifices. Non, fans de rap, pas de sacrifice de poulet. N'oubliez pas de qui on parle ici !


18-03-2008

1978 - 1986


01. Roxanne
02. Can't stand losing you
03. Message in a bottle
04. Walking on the moon
05. So lonely
06. Don't stand so close to me
07. De do do do de da da da
08. Every little thing she does is magic
09. Invisible sun
10. Spirits in the material world
11. Every breath you take
12. Wrapped around your finger
13. Synchronicity II
14. Don't stand so close to me '86