Plein de chansons superbes et diversifiées, un groupe complètement tuant, une belle ambiance, et puis enfin un live de Polnareff quoi !!!

Note globale


Chant atteint de Goldmanite, bonus pas du tout à la hauteur de l'évènement

Editeur : Universal
Durée totale : 2 h 42

 - - (PCM)

Image        PAL

Making-of (40 min)
Clips de backdrop (2 min, caché)
Visite de l'atelier de Jean-Paul Gaultier (3 min, caché)
Morceaux choisis de la tournée (10 min, caché)
Partie DVD-ROM calamiteuse
Livret de photos et poster
...plus quelques bêtises

C'est globalement joli, fluide et très pétaradant. En prime, on ne voit pas QUE le chanteur, c'est un miracle. Il y a bien la compression qui a du mal à trouver une place suffisante, mais sinon c'est le grand show à l'américaine dont on rêvait.
La stéréo manque de brillance mais tous les formats sont très propres, y compris le DD 5.1. Le meilleur format reste cependant le DTS, même si vous n'avez qu'un téléviseur : c'est plus pêchu, les basses sont mieux prononcées et les guitares mieux mixées. A croire que le PCM stéréo a été fait pour le CD spécial auditeur d'RTL, et le DTS pour les autres.
C'est un premier live en DVD, ne pas l'oublier ! Donc tous les tubes, mêmes les moins intéressants, se devaient d'être là. On aurait quand même aimé une ou deux chansons de plus, des sombres et inconnues si possibles, mais ne soyons pas trop gourmands : il y en aura peut-être un deuxième. Hein ? Steup, Michou !
Il y a quelques choses bien fichues, et le plus intéressant est caché. Mais globalement il y avait de quoi fait un grand rockumentaire mi-introspectif mi-supratechnique, au final vous verrez le maquillage de Claire Chazal et entendrez Jean-Claude Gaudin massacrer le patrimoine. C'est pas joli-joli.

"Coucou me revoilou " aurait dû passer de chanson à marque déposée. Sérieusement, Polnareff a loupé le coche. Ou alors on ne le sait pas, mais cette expression est bien soumise à droits, et notre Michou s'est fait des boboles en or. Parce que côté rock, côté hard, et côté variété française, on ne compte plus les revenants. Et plus c'est mort, plus c'est reviendu. De Sheila à Richard Anthony, de Cynic aux New-York Dolls en passant par Led Zep et les Doors, on attend la confirmation de Dire Straits d'une minute à l'autre, et on se demande même ce qu'attend Bercy pour nous annoncer douze dates de Balavoine (ce qui serait plus plausible qu'X-Japan dans la même salle, notez bien). Au milieu de ce fatras nécrologique, le retour en France de Polnareff pour une tournée française a réussi à faire un peu de bruit. Un peu plus que les autres. Pourquoi ? Sûrement parce que Polnareff est un peu plus aimé que les autres, plus populaire, incarnant à la fois la rebellion et la qualité, les deux n'allant pas souvent de paire.
Un retour médiatique donc, un retour attendu, un retour faisant le bonheur de tout le monde, vieux comme jeunes - ce qui est surprenant, le dernier album de Polna remontant à 1990, ce qui n'empêche pas de jeunes moizelles pas nées à l'époque de connaître toutes les paroles par cœur. Universel, MP ? Pas tout à fait, il y a une personne dont ça n'arrange pas les affaires : un certain Pascal O, dont l'ombre plâne tout au long de cette soirée, particulièrement lorsque Polnareff monte dans les aïgus. Ces fameux aïgus, cette présence, cette voix, ces lunettes, tout avait manqué à un public de braise qui ne perd pas un atome d'intensité tout au long des cent petites minutes du concert. Car oui, le rêve est bien devenu réalité : un concert complet du chanteur, avec une vraie setlist, une vraie mise en scène (assez balèze), un vrai groupe. Et comme d'habitude en France, on n'a parlé que du chanteur, du chant, des lunettes, des paroles, de la scène, et encore du chanteur. Le groupe peut crever.
Pourtant s'il est un domaine où Michel Polnareff excelle, c'est bien de toujours savoir s'entourer. Outre qu'il ait pu débaucher pour le studio des Hans Zimmer et autres Mike Oldfield, habituellement peu habitués à la variété française (euphémisme), il a toujours pris les meilleurs pour l'épauler sur scène. Ca devient habituel avec les grands noms, mais ce coup-ci, il a vraiment fait fort, très très fort. Assez fort pour que des gens pas particulièrement Moussaillons écarquillent les yeux et se précipitent sur le site officiel pour vérifier qu'ils n'ont pas rêvé. Eh non, c'est bien une réalité tangible : nous retrouvons à la guitare Tony MacAlpine et à la batterie Virgil Donati, soit les deux monstres qui d'habitude accompagnent Steve Vai. Ne manquerait plus que Billy Sheehan et le tour était joué ; comme le Billy a déjà joué avec Mylène Farmer, on espérait… finalement ce sera Bunny Brunel qui sera à la basse ; si son nom ne vous dit rien, sachez simplement que vous n'y perdez pas au change. Oh que non.
Ce sont donc des virtuoses qui grimpent sur scène, sans oublier Polna et son jeu de piano volubile. Certains vont espérer des débauches techniques, et ils ne seront pas déçus. MacAlpine délivre des solos de fou, un shred permanent, des unisons à la Planet X un peu partout, tant et si bien qu'il recueille une ovation au beau milieu du Bal des Laze. Donati est simplement écoeurant. Il exécute (clair : ta ta ta ta ta ta !) des descentes de toms d'une vitesse incroyable, au sens premier du terme - même image par image on n'arrive pas à le CROIRE. Lui aussi possède un talent si évident qu'il aura droit - miracle - à un solo de batterie. Vous avez bien lu : un solo de batterie au milieu d'un concert de variété française. Et pas un solo de BB Brunes : l'Australien a ôté les moufles et lâche les chiens. Entre ces deux fous, notre bassiste réussit le miracle de se faire entendre de la plus belle façon qui soit : montées élastiques, slap baffeur, présence incontestable, classe, il est parfaitement à sa place entre Alpine et Donati, et ça en dit long sur son talent. Le reste du groupe ? Moins connu (encore que) mais tout aussi parfait : claviers majestueux, percussions percutantes (ouarf), choristes toujours nickel (et d'une sensualité, rhâ), tout est réuni pour passer un moment exceptionnel. Et dans son ensemble, il le sera.
Si l'on devait trouver des défauts ? Deux, mineurs. Le premier, ce sont les chansons ; rarement il aura été aussi évident qu'il existe un fossé entre les chansons populaires, connues, et les autres. Ce n'est pas que les grands tubes de Michel soient mauvais, mais c'est vrai que pour un retour, même si c'est la première fois qu'on les a en DVD, les Paradis, Poupée et Love Me ont tendance à plus lasser que les chansons les moins connues, les moins évidentes de ce concert, qui sont aussi les plus abouties à tous les niveaux : musicalité, technique, émotion, spectacle. Connue mais moins que les tubes ci-cités, Lettre à France prend une ampleur émotionnelle gigantesque, tandis que La Mouche, l'un des summums du concert, est un festival de débauches virtuoses où tous les musiciens fusionnent à merveille. Le seul vrai souci, c'est ce cheveu sur la tête à Mathieu qui, même supra-technique, même parodique, a vraiment du mal à passer.
L'autre problème, petit mais réel, c'est le chant de Polnareff - oh ! pas côté voix. Comme on l'a vu, il est toujours très bon (NDBaker : Mouaif, enfin chanter en voix de tête moi aussi jeu eul'fait... Quoi, jaloux ?). Non, le souci, c'est qu'il est atteint du Syndrome de Goldman. Cette terrible maladie, qui a déjà touché Renaud et Bruel et a atteint une partie du cerveau (si) de Johnny Hallyday, se traduit par une hypertemporalisation vocalisale névralgique, forçant le chanteur à balancer les phrases à toute berzingue, mangeant les mots mais surtout détruisant les mélodies vocales - ce qui, pour un mélodiste de la trempe de Polnareff (et Goldman donc !), est un comble. Cela donne l'impression que le chanteur veut se débarasser de sa chanson le plus vite possible, et non, mille fois, non, quand on fait de la pop-rock, le Syndrome de Goldman ne rend pas jazzy comme Aznavour. C'est encore un lieu commun pour lequel le Ministère de la Santé devrait nous concocter des clips de prévention à tendance culpabilisante comme il sait si bien le faire : si on écrit une mélodie, on la chante, on ne la vômit pas. Rassurez-vous, pour tout le reste, le retour du Pol est aussi réussi qu'on l'espérait, et pourtant la barre était haute.
DVD attendu signifie-t-il DVD réussi ? Techniquement, on est à la hauteur. L'image est en 16/9 pétaradante, loumas partout, belle définition, parfois lumières sombres ou trop flashy voire brûlées mais correspondant très bien à la mise en scène. On regrettera juste la compression un peu visible mais avec trois pistes son et tellement de flashes partout, c'était inévitable. La réalisation est d'une ampleur parfaitement ajustée, avec juste un bémol sur les parties metal comme d'habitude montées trop rapidement. Le son est très propre, surtout en DTS qui ne fait qu'ouvrir sur les arrières mais de façon bulldozer, sans compter le public évidemment angélique. Souci ? Ce serait trop beau : globalement, et sur la stéréo en particulier, le son de MacAlpine est mixé bien trop bas : peur d'effrayer mémère ? Car après tout, ceci est un DVD TF1 / Universal, pas vraiment habitués au shred, tout comme le public supposé - et j'écris bien SUPPOSÉ - de PolnarG. Public qui découvrira les bonus qui lui sont tout particulièrement dédiés, hélas.
Coucou, le revoilou ! L'ultime paragraphe sur les bonus. Ah, celui-là, il ne nous avait pas manqué ! Le disque est disponible seul, en double et en " Ze collector ". Soyons honnêtes, le disque seul suffit. La version pouet-pouet comporte une lunette en ressort, des petites lunettes en papier alu (pas là par hasard : c'est ce qui était projeté par canons entiers dans toute la salle), un poster géant et un livret de photos avec dédicaces des musiciens (et une ou deux erreurs sur les noms de leurs groupes respectifs). Tout ça c'est bien joli... mais le DVD bonus ? Il est décevant. Vraiment décevant. Pas mauvais en soi mais terriblement étriqué. People, en fait. A part une fugace apparition de tout le groupe grimé en Polnareff (ah, MacAlpine en perruque blonde ça vaut le coup d'oeil), on ne voit que trop de "waouh trop génial", de "Michel est un ami de trente ans" et, encore pire, de "il a vendu deux millions d'albums" (ah bon ? mais faudrait savoir, je croyais qu'à cause du piratage on ne pouvait plus vendre un seul million ?), de la part d'une personne bien connue et que je ne citerai pas mais qui a le culot de diviser les ventes pour calculer combien de chansons Polnavendu. La vache, la vision artistique : on a vendu un million de compils à treize titres, donc on a vendu treize millions de chansons. Oui, c'est parfaitement exact, mais devant une personne aussi intègre que l'Amiral, c'est rabaisser son oeuvre à une vente de haricots au kilo. De compilations de haricots surgelés en plus.

Le bonus, vous l'aurez compris, ne revient pas du tout, ou si peu, sur la genèse de cette tournée, les mises en place, les répétitions. On préfère montrer du beau monde, et c'est là qu'on se rend compte qu'il y a TF1 derrière ce disque. Plutôt que d'interviewer les musiciens, ou de faire commenter les chansons par Polnareph, on préfère s'attarder langoureusement sur le "carré VIP" (vous savez, là où faut placer la bombe) du concert où vous trouverez tout le monde, et quand je dis tout le monde, c'est tout le monde : de Poivre d'Arvor à Bernadette Chirac, de Michel Boujenah à Line Renaud, de Fogiel à Farrugia, de Lorie à Sardou... Un défilé qui serait d'un parfait mauvais goût si sa longueur écoeurante ne laissait pas poindre une interrogation du spectateur, lancinante, qui se mue en malsaine moquerie : non, il n'y a pas tous les grands artistes français réunis, il en manque un justement. Un que pourtant on s'attendait à voir plus que tout au monde. Le reste du disque, y compris des bonus cachés, laisse un vrai goût d'inachevé : trop de Gaultier, de Ringer, de Gaudin, pas assez de Donati, de Brunel... et pas assez de Polna ! A part un petit bétisier/suite d'impros où le gars remercie son équipe, enfin ! Enfin oui, car c'est ce que vous retiendrez principalement de ce DVD : un musicien doué, entouré de gens doués, pour créer un ensemble doué. Une vraie fête, à peine gâchée par des détails, balayés d'un revers de lunettes par le souffle mélodique qui va s'emparer de votre téléviseur. Le votre, oui, parce qu'évidemment, vous allez l'acheter, ce disque. Que Michel n'ait pas fait tout ce voyage Polnarien !


24-03-2009

Mars & juillet 2007 - Le Dôme (Marseille) et Bercy (Paris)


01. Je suis un homme
02. La poupée qui fait non
03. L'amour avec toi
04. Sous quelle étoile suis-je né ?
05. Tam tam
06. L'homme qui pleurait des larmes de verre
07. Qui a tué Grand-Maman ?
08. Lettre à France
09. Love me please love me
10. Le bal des Laze
11. La mouche
12. Dans la rue / Solo de batterie
13. Holidays
14. Je t'aime
15. Y'a qu'un ch'veu
16. Goodbye Marylou
17. Hey you woman
18. Tout tout pour ma chérie
19. On ira tous au paradis


Michel Polnareff - Chant, piano   
   Brad Cole, Nick Smith - Claviers
Virgil Donati - Batterie   
   Tony MacAlpine, Freddie Fox - Guitare
Bunny Brunel - Basse   
   Mino Cinelu - Percussions
Julie Delgado, NIna Harris, Eric Filet, Judith Hill, Kenna Ramsay - Choeurs