Belle collection de chansons pour ceux qui cherchent un best-of, des live inédits

Note globale


La plupart des clips n'ont rien de vraiment intéressant

Editeur : Columbia Music Video
Durée totale : 2 h 49

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Image        PAL

Discographie bien faite avec un petit extrait de chaque album
Les techniciens ont fait ce qu'ils ont pu avec des sources sûrement pas en état parfait : la définition est largement en-deçà de ce qu'on peut obtenir sur DVD, mais en tant qu'images d'archives, ce n'est pas catastrophique. Le DVD 2 se défend beaucoup mieux (c'est heureux).
Le 5.1 est complètement loupé, voire inexistant, mais la piste stéréo est extraordinaire : très puissante (baissez le son !), très propre, riche et profonde en médiums.
Il manque les premiers albums mais c'est normal, à part ça on a droit à un beau survol de la carrière entière du Boss. Musicalement c'est donc très bien. Thématiquement ca tombe rapidement à plat...
Une discographie avec extraits : pas génial mais déjà appréciable, ainsi qu'une version alternative de Secret Garden, qui n'a pas beaucoup de différences avec l'original (en plus le clip est le même !). Il est marqué "with strings", il convient de préciser : "with synthesizer strings" ;-)

L'Amérique, Bruce Springsteen, deux éléments indissociables, et pourtant, ce double-DVD permet de gratter la surface. Et d'y découvrir un paradoxe qui peut faire peur.

Depuis l'avènement des médias, le culte de la personnalité chez les Américains passe par l'image. Pour devenir célèbre, rien ne vaut la presse, la télé, le cinéma. Demandez au nouveau gouverneur de Californie. Springsteen, lui, c'est pourtant l'un des chanteurs qui, dans ses textes comme dans son attitude, représente un des contre-pouvoirs les plus forts en Amérique. Ses albums les plus cultes, Nebraska en tête, sont remplis de textes doux-aigres tapant parfois là où ca fait très mal, et pourtant ils sont malgré celà très populaires.

Mais voilà, le Boss a vu sa popularité grimper en flèche avec l'album Born in the USA, aux relents moins contestataires qu'avant, et ce l'année où le vidéo-clip a vraiment explosé : 1984. L'Amérique ne reniant pas ses traditions, il fut dit en haut lieu (chez CBS) que le Dieu local du rock'n'roll devait soigner désormais autant son image que ses chansons. Et d'entamer une série de vidéo-clips, exercice auquel Bruce se plia par la suite de plus en plus. La popularité de Springsteen est telle qu'il se permet d'attirer des metteurs en scène prestigieux, la demande du public lui fait enchaîner clip sur clip, et sur ce DVD, que reste-t-il ? Un testament anthologique, bien sûr. Mais également un grand vide.
Si l'on prend l'un des clips les plus fameux, Dancing in the Dark (on oubliera que c'est également une de ses chansons les moins intéressantes), on a droit à l'apogée de sa carrière, des gros moyens, et nul autre que Brian DePalma à la réalisation. Près de 20 ans plus tard, le clip a terriblement vieilli. Mais pas dans le côté kitsch comme beaucoup de clips de l'époque, non, plutôt dans le fait qu'il n'y ait strictement rien d'intéressant. Bruce chante en play-back, à la fin une fille danse avec lui, il y a deux caméras, une vingtaine de plans maximum, et c'est tout. Pas une idée, pas un plan fort, rien que lui, lui, encore et toujours lui. La force de l'image, que je disais. Mais rien autour. Le pire est que la plupart des clips marchent exactement de la même façon : un play-back, 70% de gros plans sur Bruce, deux-trois inserts de la vie familiale aux USA, et c'est marre.
Par moments, on sent quelques idées, comme l'intro de I'm on Fire, qui nous gratifie d'une merveilleuse faute de continuité (Bruce a des godasses rouges puis noires) et nous montre que l'homme n'était vraiment pas à son aise en tant que comédien. Mais ces idées sont très éparses, et sur plus de 2 h 30 vous aurez du mal à en trouver qui vaillent la peine. Le clip adulé de Philadelphia marche un peu de la même façon d'ailleurs, c'est mignon mais rien de transcendant. Le meilleur est en fait à la fin : Dead Man Walkin' tiré du film du même nom, et une version surprenante de If I Should Fall Behind chantée par tout le groupe (avec plus ou moins de bonheur). Mais globalement, on n'étonnera personne en disant que Bruce Springsteen passe mal dans les clips, il se force, aucune image n'apporte quoi que ce soit au son, et dans l'ensemble sa carrière clipesque est franchement ratée.

Celà a un beau côté : c'est la preuve que le Boss n'a jamais voulu forcer sa nature et qu'il est un homme authentique. Et un mauvais côté : on a une preuve du vide abyssal de la fameuse image si importante aux yeux des Américains.

1978-2000


01. Rosalita
          Tiré de l'album "The wild, the innocent & the E Street shuffle" (1973)
02. The river
          Tiré de l'album "The river" (1980)
03. Thunder road
          Tiré de l'album "Born to run" (1975)
04. Atlantic city
          Tiré de l'album "Nebraska" (1982)
05. Dancing in the dark
06. Born in the USA
07. I'm on fire
08. Glory days
09. My hometown
          Tirés de l'album "Born in the USA" (1984)
10. War
          Reprise tiré du coffret live de 1986
11. Fire
12. Born to run
          Versions tirées du coffret live de 1986
13. Brilliant disguise
14. Tunnel of love
15. One step up
16. Tougher than the rest
17. Spare parts
          Tirés de l'album "Tunnel of love" (1987)
18. Born to run - acoustic
         Tiré du EP "MTV (Un)plugged" (1992)
19. Human touch
         Tiré de l'album "Human touch" (1992)

20. Better days
         Tiré de l'album "Lucky town" (1992)
21. 57 channels (and nothin' on)
         Tiré de l'album "Human touch" (1992)
22. Leap of faith
         Tiré de l'album "Lucky town" (1992)
23. Streets of Philadelphia
24. Murder incorporated
25. Secret garden
         Tirés de la compil "Greatest hits" (1994)
26. Hungry heart
         Tiré de l'album "The river" (1980)
27. Dead man walkin'
         Tiré de la bande originale du film "Dead man walking" (1996)
28. The ghost of Tom Joad

29. The ghost of Tom Joad - version 'The Tonight show'
         Tirés de l'album "The ghost of Tom Joad" (1995)

30. Highway patrolman
         Tiré de l'album "Nebraska" (1982)

31. If I should fall behind
         Tirés de l'album "Lucky town" (1992)

32. Born in the USA (from Charlie Rose)
         Tiré de l'album "Born in the USA" (1984)

33. Secret garden (strings version) - Bonus
         Tiré de la compil "Greatest hits" (1994)