The Doors - Perception


Format DVD-A et DVD-V, intégrale totale et sympa pour pas cher, quelques beaux remixes, son très clair même en CD

Note globale


Qualité inconstante des remixes surround (et des albums, évidemment)

Editeur : Rhino
Durée totale : Environ 5 heures

- -

Image        NTSC

Inédits, faces B, vidéos d'époque, liner-notes... mais entrez, entrez donc !

Le boulot semblait facile. L'intégrale des Doors, faces B et inédits compris, sortant en DVD-Audio (un VRAI DVD-A) et vidéo, avec donc des remixes 5.1. Il suffisait de rappeler les différentes chansons sur les six albums, et de dire en gros si le nouveau son était a) génial, b) moyen, c) à chier, rayer les mentions inutiles. Et pour le reste, pas la peine de s'éterniser : après tout, tout le monde connaît et tout le monde aime les Doors.

Tout le monde ?

Et que se passerait-il si ce coffret tombait entre les mains d'un hérétique qui non seulement ne connaît pas grand-chose du groupe, mais en plus n'a franchement pas aimé ce qu'il en a ouï ? Intéressante perspective : l'intégrale d'un groupe mythique, d'un seul coup, dans les meilleures conditions possibles, critiquée par un novice peu emballé... Au final, y a-t-il toujours de la haine ? Le chroniqueur sera-t-il finalement tombé sous le charme et le culte des Doors ? Kelly va-t-elle épouser Everett ? Que de suspens, vingt dieux !

Pour ceux qui voudraient acheter le coffret, ou quelques albums (car tous ces disques sont disponibles à l'unité), voici quelques références techniques. Chaque disque est présenté sous la forme d'un double digipak : CD audio entièrement remasterisé (ça s'entend BEAUCOUP), et DVD-Audio/Video avec son stéréo, 5.1 et DTS. Précision : la piste Dolby Digital 5.1 (pas les deux autres) connaît à chaque fois un petit bug au démarrage. De toutes façons, si vous avez un décodeur DTS, n'hésitez pas : la chaleur de la voix sur la centrale ne supporte pas la comparaison DTS/DD. Chacun des disques possède également deux vidéos inédites (mono et de qualité évidemment moyenne), et tous les inédits possibles de chaque époque. Les fans seront doublement heureux car ces inédits sont tous également en DTS, et pas mixés avec les pieds. Enfin, vous aurez la primeur de livrets avec paroles, mais aussi liner notes d'un historien du rock et de Bruce Botnick, responsable des remasters.

Voyons donc maintenant, disque par disque, ce que contiennent ces galettes d'argent. Au travers d'un chroniqueur qui a donc découvert un groupe de A à Z, et qui va tenter de rester le plus objectif possible malgré des préjugés de départ assez, voire franchement, négatifs. N'oubliez donc pas que les textes ci-dessous ne sont que des opinions, qu'elles ne vont pas vous manger, qu'elles ne piquent pas (même les mâles), qu'elles ne vont pas insulter votre môman ni vous faire virer de votre job, et qu'en plus la partie technique est, elle, totalement objective. Merci d'accrocher votre ceinture, ça va peut-être secouer pendant le voyage. Le capitaine vous remercie d'avoir choisi Baker Airlines.


THE DOORS (les deux démos de Moonlight Drive, rhâ !)

Le disque : 1967. Summer of love. Les femmes sont belles et nues (souvent plus nues que belles), les hommes se baladent le zguègue à l'air une bouteille de Chiroubles à la main, les bains de boue deviennent tendance, et la musique devient "psychédelique", une façon rationnelle de qualifier des bruits bizarres et des expérimentations de studio qui ne s'apprécient généralement qu'après un acide. Vu le nom du groupe, les "portes" de la conscience qui doivent s'ouvrir à tout prix, on aurait pu s'attendre à un déluge de concertos pour grenouilles en rut, de cymbales à l'envers et de sitar baveuse. Il n'en est rien, et les Doors proposent dès le premier album une formule inédite : un peu de psyché, certes, mélangé à la pop des Beach Boys, mais aussi beaucoup de rhythm'n'blues, voire de blues tout court, et des épanchements qui, s'ils ne sont pas vraiment précurseurs du progressif, prouveront qu'il y a effectivement une vie après 4 minutes.

Mais les écoutes répétées tendent à prouver que la légende des Doors s'est fondée sur le plus douteux des ciments. En effet, sur les 11 titres proposés, nous en avons trois qui sont sans aucun conteste possible les trois plus gros tubes du groupe, les chansons les plus connues, les plus mythiques.

Et parmi les moins bonnes de l'album.

Si Break On Through n'a rien d'exceptionnel, il a comme avantage sa petite durée. Ce ne sera pas le cas de The End, qui laisse exploser le talent de Robby Krieger et John Densmore, mais aussi leurs limites. Dix minutes qui ne sont pas insupportables, loin de là, mais n'ont rien du chef-d'oeuvre impérissable décrit par toute l'intelligentsia rock, surtout que Morrison, non content de chanter moyennement juste, fait pour la première fois ses démonstrations d'onomatopées sauvages franchement peu convaincantes. Le véritable supplice vient cependant de Light My Fire, titre très cucul et quatre fois trop long, où l'on subit deux solos roboratifs de Manzarek et Krieger qui vont à l'extrême bout de leurs limites techniques pour pas grand-chose au final.

Pour le reste, si l'on retire une reprise alors culottée de Alabama Song (désormais impossible à écouter en voiture si on a les vitres ouvertes et un minimum de fierté), on a ce fameux mélange pop acide / r'n'b et soul qui fait mouche à tous les coups : Soul Kitchen aurait pu être jouée par Booker T et ses MGs, Crystal Ship est d'une infinie délicatesse, même une psychédèlerie comme End Of The Night jouit de la chance du débutant, et la chanson se tient parfaitement alors que sur papier elle ne le devrait pas.

L'immense succès de ce premier album a conduit le groupe à recommencer (ils feront six albums sur cinq ans), mais si vous croyez être certain que c'est LE album des Doors à posséder, vous faites peut-être fausse route.


La technique : Si l'avantage d'un coffret est de proposer un tout, le double avantage de ce genre-là est en prime de laisser le choix aux consommateurs frileux d'acheter simplement un disque. Et comme le premier album des Doors est quasi-mythique, beaucoup seront tentés de tester les Portes en 5.1 avec ce disque. N'en faites rien. C'est bien simple : il n'y a pas un atome de spatialisation dessus. Les techniques modernes ont permis d'isoler la voix de Morrison, qui ressort magnifiquement sur la centrale. A part ça, rien. Du tout. La position extrême des instruments (tout à droite ou tout à gauche) est toujours aussi ennuyeuse, pour le reste, acheter ce disque pour le 5.1 est aussi pertinent qu'acheter un bifteck pour nourrir son canari. La note est de 5 car ce n'est en aucun cas mauvais, c'est même extrêmement propre et dynamique. Simplement c'est de la stéréo et jamais rien de plus. Les bonus audio (tout aussi peu spatialisés) sont déjà plus intéressants, proposant deux versions de Moonlight Drive, soit deux façons de picturaliser une balade en voiture au bord d'un lac avec sa copine : une version très légère, et une un peu plus cavalière (à noter que la version définitive sera encore différente).

Mais ne comptez pas sur les bonus vidéos pour remonter le moral des troupes ! Le clip de Break on Through est une mystification à deux sous, bien dans le ton de l'époque, où Morrison se révèle piètre playbackeur (ça se dit, ça ?). Et le live de The End, s'il permet d'apprécier le jeu aux doigts de Krieger, s'éternise autant que la version studio, avec en prime cinq minutes où, de façon irréfutable et irrémédiable, on peut penser sincèrement que la musique des Doors a été faite par et pour des drogués. Peu de qualité mais après tout, c'est alors un groupe débutant et les techniques téléviselles de l'époque ne permettaient pas mieux.

5.1 (44 min)

01. Break on through
02. Soul kitchen
03. The crystal ship
04. Twentieth century fox
05. Alabama song
06. Light my fire
07. Back door man
08. I looked at you
09. End of the night
10. Take it as it comes
11. The end

Bonus (5.1, 7 min)

01. Moonlight drive (version 1)
02.
Moonlight drive (version 2)
03. Indian summer (8/19/66 vocal)

 

Clips (15 min)

01. Break on through (clip)
02.
The end (soundstage)


STRANGE DAYS

Le disque : Dans les années 60 et 70, il n'était pas rare qu'un groupe livre deux disques en un an. Le succès de Light My Fire, associé à des passages télé pour le moins remarqués, a donc poussé le quartet à revenir en studio, coucher sur bandes ce qui ne l'avait pas été la première fois. Poussant un peu plus loin les sonorités psychédéliques, soignant plus les arrangements et la rigueur instrumentale, bénéficiant d'un mixage autrement plus réussi, voici qu'arrive dans les bacs ce Strange Days qui est le meilleur album de la formation.

Dès l'introduction du premier morceau, on sent que quelque chose s'est passé : l'introduction onirique, l'omniprésence de la basse, la fluidité des differents jeux, le groupe est passé professionnel. Robbie Krieger s'amuse à créer des hits, Morrison prend soin de son chant, et si l'album est plus marqué par la mélancolie, quelques sautillements r'n'b de ci de là évitent de rendre le tout hermétique. Mieux : sur ce disque vous ne trouverez aucune mauvaise chanson (Horse Latitudes ne compte pas, c'est un "segue", réussi qui plus est). Les plus réticents pourront cependant tiquer devant When the Music's Over, où le groupe tente de refaire le coup de l'epic a la "The End" en prenant le riff de Soul Kitchen et l'étirant à satiété. Très long, et recélant en son sein un délire antimélodique de Krieger inédit pour l'époque (assez insupportable mais curieusement hypnotique), ce n'est pas un morceau de Roi, mais au moins a-t-il été un joli défouloir live, sans la prétention prise-de-tête de l'épique Oedipal précédent. Strange Days pouvait passer à l'époque pour un strange disque, mais en scellant ainsi leur formule, les Doors ont convaincu à la fois médias et ventes. Si le coffret ne vous tente pas, au moins pouvez-vous essayer ce second opus. Et quand la musique sera finie, à vous de voir si vous désirez entrebâiller les portes un peu plus large.

La technique : Les premières secondes de Strange Days en 5.1 resteront dans les annales des coffrets en surround comme les plus rassurantes de l'histoire. En effet, après la douche froide du premier disque, on souffle enfin en entendant dans nos enceintes arrières les claviers vaporeux de Manzarek tourbillonner. Mais surtout, ce qui frappe, c'est que ce surround, qui reste présent plus de 70% de l'album, ne grève en rien la qualité sonore globale. Ceux qui réfutent en bloc le 5.1 par peur de voir le son horriblement défiguré peuvent y aller : s'il est rarement spectaculaire, le surround de Strange Days aère le disque et révèle moults détails sans jamais trahir l'oeuvre. Même le solo acide de Krieger sur Music's Over trouve sa place idéale, bien isolé à l'arrière. Technique oblige, certains titres retrouvent la stereo du premier album, mais dans l'ensemble ce remaster ne déçoit pas... Et achève de faire de ce Strange Days le meilleur choix pour découvrir les Doors !

Le disque est un peu pauvre en bonus. Côté audio, vous n'aurez que des instants de dialogue volés et une version alternative, plus acide mais aussi plus brouillonne de Love Me Two Times. La vidéo va arranger ça : d'abord un live ma foi fort sympathique de ce même morceau, et une rendition live de When the Music's Over enfin digne de la réputation du groupe : Morrison est réveillé, le groupe joue carré, et surtout on peut longuement apprécier la technique de Ray Manzarek, régulier comme un coucou suisse. S'il est vrai qu'en studio elle paraît un peu longuette, ce constat n'a plus lieu d'être ici.

5.1 (35 min)

01. Strange days
02. You're lost little girl
03. Love me two times
04. Unhappy girl
05. Horse latitudes
06. Moonlight drive
07. People are strange
08. My eyes have seen you
09. I can't see your face in my mind
10. When the music's over

Bonus (5.1, 5 min)

01. People are strange (false starts)
02. Love me two times (take 3)

 

Clips (17 min)

01. Love me two times (live)
02. When the music's over (live)


WAITING FOR THE SUN

Le disque : Sorti franchement peu de temps après Strange Days, Waiting for the Sun est un troisième album, et de l'avis même du groupe, cela se sent. La formule est généralement la même pour la plupart des artistes : un premier disque qui doit comporter un maximum de tubes, puis un second comportant du matériel plus vieux, plus répété, plus mature dans ses arrangements et plus fort artistiquement, puisqu'en général écrit avec la naiveté flamboyante des génies débutants. Du matériel plus fort, et forcément mieux produit. Puis vient le fameux troisième album, celui où l'on se retrouve à poil, où avant d'enregistrer de nouvelles chansons, il faut les écrire. Krieger et Manzarek avouent bien volontiers qu'ils étaient à court, et de fait, pas mal de chansons montrent clairement que les Doors ont utilisé le studio comme instrument à part entière, tentant de créer des chansons complètes à partir de n'importe quelle idée, n'importe quel riff. Et comme nous le verrons dans la partie bonus, ç'aurait pu être pire.

Mais tout bancal qu'il soit, Waiting n'est pas pour autant laborieux. Il privilégie en effet le côté pop et psychédélique, jamais autant mis en avant, et les tubes pleuvent. Moins r'n'b, certes, moins fantasmagorique aussi, le groupe met au service ses connaissances acquises en un an pour donner naissance à des chansons délicates, des bleuettes bluesy, de la pop-rock facile mais irrésistible (les deux premiers titres), un tremplin pour les dons de Krieger au flamenco (Spanish Caravan) et vont jusqu'à pousser très loin le bouchon expérimental avec Not To Touch The Earth, chanson au final apocalyptique et très gonflée pour qui ne connaît que Light My Fire. Alors bien sûr, tout n'est pas exceptionnel dans cet album, mais il a bizarrement tenu l'épreuve du temps, et se laisse réecouter sans déplaisir aucun. Et vu que les purges "fillers" sont plus courtes que les vraies chansons, l'auditeur ne se sentira pas volé. C'est ce qui s'appelle échapper de peu au couperet, mais le prix à payer par la suite sera d'autant plus fort...

La technique : Après avoir été pleinement rassurés par la qualité sonore de Strange Days, Waiting for the Sun vient confirmer qu'un bon boulot a été abattu et que le premier disque n'est qu'une exception. On retrouve donc une sensation surround claire et évidente, tout en gardant la chaleur des originaux. Mais, de façon logique, le son 5.1 ne se sent vraiment à l'aise que pendant les chansons les plus lentes et aérées. Ca tombe bien, ce sont les meilleures ou peu s'en faut. Ainsi Summer's Almost Gone devient quasi-vaporeuse et ne manquera pas de vous enchanter, même si vous n'aimiez pas l'original. Le mixage le plus intéressant vient cependant de My Wild Love : c'est à peine une chanson, mais on a réellement l'impression d'être dans le studio au milieu des musiciens. Enfin, les puristes remarqueront que sur les cascades au début de Spanish Caravan retentissent désormais des fausses notes qui passaient inaperçues en stereo : la rançon de la technologie !

Les bonus vidéo sont ma foi fort sympathiques. Outre une version live du méga-tube Love Me Two Times, prise en sandwich dans un medley où l'on retrouve déjà le texte de Texas Radio (qui sortira deux ans plus tard !), on a aussi une répétition de Unknown Soldier qui est on ne peut plus sympathique - on a enfin l'impression que les Doors se sont trouvés et mettent au point des moments scéniques forts qui leur serviront de tremplins.

Mais ce qui atttirera le plus les fans, ce sont évidemment les bonus audios. On y trouve deux versions de Not To Touch (pour ultra-fans seulement), ainsi qu'une reprise instrumentale de l'adagio d'Albinoni (avec orchestre)... qui est une petite catastrophe ! Quand on pense qu'ils ont hésité pendant 37 ans avant de la finaliser, il y a de quoi rester pensif... Et puis, évidemment, vous avez ce que les vieux fans attendaient tous : une version studio complète de l'epic "Celebration of the Lizard". Ils seront donc aux anges, les vieux fans, surtout que comme tous les autres bonus, ce titre long a été mixé en DTS, et très bien en plus. Heu-reux, les vieux fans. Quant à moi, en tant que jeune fan, eh bien le constat est tout autre : trop long, trop décousu, et surtout d'une prétention absolument épouvantable, ce titre ne tient pas la route une seconde, et ressemble bien plus au caprice d'un poète maudit qui fait de l'ÂÂÂrt plutot qu'à un vrai epic progressif - même The End et When The Music's Over pouvaient prétendre à cette appellation, mais pas ça, pas ce collage d'idées boursouflé de suffisance. Evidemment, si vous adorez The End, si vous adulez Morrison, si vous trouvez que LA Woman est un chef-d'oeuvre, vous allez vous ruer dessus ; les autres, vous aurez été prévenus.

5.1 (34 min)

01. Hello, I love you
02. Love street
03. Not to touch the Earth
04. Summer's almost gone
05. Wintertime love
06. The unknown soldier
07. Spanish caravan
08.
My wild love
09. We could be so good together
10. Yes, the river knows
11. Five to one

Bonus (5.1, 30 min)

01. Albinoni's Adagio in G minor
02. Not to touch the Earth (dialogue) -
03. Not to touch the Earth (Take 1) -
04.
Not to touch the Earth (Take 2) -
05. Celebration of the Lizard

 

Clips (7 min)

01. Spanish caravan (live)
02. The unknown soldier (soundstage)


THE SOFT PARADE

Le disque : Chaque groupe célèbre a sa Nemesis, son album maudit, le point de repère qui unit les fans, histoire de prouver que non, ils ne sont pas aveugles "puisqu'ils disent du mal". C'est réconfortant, et quand ventes et critiques se rangent sur le même bord, il y a une sorte de soulagement collectif : ouf, le groupe n'est pas intouchable ! Chez des groupes comme U2, c'est assez facile (Pop) mais discutable. Pour d'autres comme Marillion, c'est un peu plus par dépit, comme pour conjurer un sort vaudou et espérer qu'ils ne retombent jamais aussi bas (.com ?). Pour les Doors, aucune hésitation, tout un chacun possède la même cible : The Soft Parade est une grosse merde commerciale, voilà, point barre, on passe au suivant. Ouf.

Ne vous détendez pas tout de suite. Certes, Soft Parade comporte sa grosse cargaison de chansons carrément nulles. Pas inécoutables, pas affreuses, mais simplement nulles. Au sens "inutiles" du terme. Et il y avait deux raisons pour qu'à l'époque, critiques et jeunes fans crient à la trahison : le disque est radicalement axé pop, le r'n'b et le blues s'étant envolés très loin, et comble de l'atrocité, le groupe - alors totalement vidé - avait fait appel à une section cuivres, comme Chicago, et même à des cordes, comme Paul Anka, beuark quelle horreur ! C'était aller un peu vite en besogne que d'enterrer ce 33 tours illico, car en le réecoutant, plusieurs choses frappent l'oreille, surtout pour quelqu'un comme votre serviteur qui n'a jamais été un grand admirateur du groupe.

D'abord, toutes les plus mauvaises chansons sont celles qui ne bénéficient PAS des arrangements de cuivres. Ca la fout mal. Ensuite, la chanson Runnin' Blue qui a tant déplu à cause de sa partie country/rockabilly bouseuse rappelle qu'après trois albums ayant mélangé blues, r'n'b, psyché, rock, flamenco, pop, prog, spoken text, le groupe essaie ENCORE de couvrir un territoire inconnu, qui l'aurait cru après 4 disques en 30 mois et une pression commerciale croissante ? Enfin, au niveau mélodies, voire au niveau purement musical, les Doors n'ont jamais été aussi loin, et n'y retourneront jamais. Le pont de Wishful Sinful au hautbois délicieux, les couplets entraînants des deux premiers titres, tout cela est très efficace et nul besoin d'être über-fan des sixties, ou défoncé aux champignons Royco en intraveineuse, pour apprécier le paysage. Quant à Soft Parade, le morceau, il est le titre le plus mélodiquement généreux des Doors, mélangeant bonne humeur, bonnes voix (Manzarek a toujours mieux chanté que Morrison, de toutes façons), bonnes ondes, humour. Anecdotiquement, je pense qu'il s'agit du tout premier morceau de rock progressif chanté que j'aie jamais entendu, et le côté "décousu et pompeux" que les fans voulaient me faire comprendre ne m'était déjà pas apparu : le groupe s'éclate et ça groove méchamment. Alors certes, ce CD n'est pas l'album du siècle (ouh là que non), mais il n'en reste pas moins qu'il mérite largement mieux que la fosse à purin où tout le monde l'a enterré. Et c'est uniquement parce que j'avais promis d'être le plus objectif possible, qu'il n'obtient pas une note supérieure. Quant à ceux qui disent que Soft Parade n'est pas "les vrais Doors", les plus farouchement hermétiques au groupe pourront toujours répondre : "non, tout à fait... et tant mieux !"

La technique : Est-ce pour une raison technique ? Est-ce un choix artistique (qui aurait bien besoin d'une explication) ? Ou est-ce simplement que cet album mal-aimé a été tout simplement traité par-dessus la jambe ? Toujours est-il que le surround de Soft Parade est quelque peu décevant. On ne retrouve à aucun moment la brillance, la chaleur de la stereo avec la présence extraordinaire de chaque instrument, et les enceintes arrières sont moins sollicitées que prévu, y compris pendant le morceau titre. Il y aurait pourtant eu de quoi faire... On sent que le mixeur n'a pas été emballé, ne s'est pas senti impliqué, et si le son n'a rien de honteux, il ne correspond pas du tout aux attentes. Et s'il est vrai que ce disque a été formidablement remasterisé, pour le savoir, je vous conseille simplement le CD.

Evidemment, album honni oblige, les bonus sont assez dévastateurs. Un inédit sympa (avec cuivres, gniark !), une horrible reprise yéyé (gnangnan surtout !) qui dure cinquante plombes, une version alternative de Touch Me avec Morrison un peu à côté, et en malus track deux versions d'une espèce de chanson à boire pourrave qui préfigure le Morrison-loque-des-caniveaux de LA Woman. On oublie tout ça, ce sont surtout les vidéos qui sont révélatrices de certaines choses (à noter qu'elles sont présentées par une plante grasse qui a dû sniffer un container entier de Super Glue 3). On trouve évidemment Tell All The People en live, version "Manzarek fait tout tout seul" (et il le fait bien). C'est on ne peut plus clair : Morrison chie la chanson au grand dam des trois autres musiciens, puis le groupe se lance avec frénésie dans un enchainement avec Alabama Song puis Backdoor Man dos à dos, comme pour exorciser leur dernier album et faire oublier jusqu'à son existence au public. Mais vous avez aussi une version live complète de Soft Parade, et là, une sorte de magie opère : Morrison se sent impliqué, chante bien, le groupe est à fond (même si on regrette l'absence de gros choeur), et le final n'a rien à envier à The End question puissance. En dix-huit minutes de vidéo, deux aveux : meme Sarkozy n'avait jamais battu un tel record !

5.1 (34 min)

01. Tell all the people
02. Touch me
03. Shaman's blues
04. Do it
05. Easy ride
06. Wild child
07. Runnin' blue
08. Wishful sinful
09. The soft parade

Bonus (5.1, 19 min)

01. Who scared you
02. Whiskey, mystics and men (version 1)
03. Whiskey, mystics and men (version 2)
04. Push push
05. Touch me (dialogue)
06. Touch me (take 3)

 

Clips (19 min)

01. The soft parade (soundstage)
02. Tell all the people (soundstage)


MORRISON HOTEL

Le disque : Plus cramé qu'un cannelé oublié dans le four, le groupe - éreinté de toutes parts - a dû se remettre au travail contre mauvaise fortune bon cœur. Et quel meilleur moyen pour retrouver l'esprit de groupe qu'un bon petit blues ? Les Doors abandonnent donc cuivres, cordes, pop et autres, et se lancent à corps perdu dans des impros blues et r'n'b, coloration majoritaire sur les trois quarts de ce disque. Et de le débuter par un morceau de choix, le succulent Roadhouse Blues, méga-favori des concerts, petit brulôt provocant avec son harmonica de bandit et sa slide guitar crasseuse. Un retour en forme inespéré pour les déçus, plaisant quand même pour les autres, et qui place la barre si haut que la chute n'en est que plus inévitable. Le quartet évite cependant le naufrage en soignant ses transitions sur la face A : Waiting for the Sun, pop psyché hommage à l'album du même nom et très réussie, boogie piano-bar de You Make Me Real (qui frôle la faillite mais est sauvé par l'énergie furibarde de Densmore et Manzarek), blues-funk sur un Peace Frog sautillant et StrangeDaysesque, et le très joli et croonant Blue Sunday.

A partir de là, hélas, l'album part en vrille. Ca débute par un Ship of Fools déconnant mais bien trop naïf, battant même Walk of Life de Dire Straits au concours pour le Prix Charly Oleg, puis on continue dans des chansons totalement transparentes, jusqu'à un blues mou et ennuyeux, The Spy, qui hélas ! préfigurera l'album suivant. Franchement, qui écoute, non pire, qui se SOUVIENT de la face B de Morrison Hotel ? On a l'impression qu'une coupure a eu lieu en plein milieu de l'enregistrement, et pas que musicale. Seule oasis : Indian Summer, vieillerie datant du premier album (comme quoi les chiens font pas des chats), qui permet à Jim et Robbie de briller dans leur domaine de chasse gardé (poésie chamanique pour l'un, arpèges de ré aux doigts pour l'autre). Morrison Hotel a donc l'énorme défaut d'être un demi-album, d'ailleurs les deux faces ont une appellation distincte, et la face B est celle de Morrison : sans vouloir faire le forcing contre le personnage, c'est assez parlant. Reconnaissons cependant que la première face est délectable, mais l'un dans l'autre, le disque n'arrive pas (hérésie !) à se hisser au-dessus de Soft Parade : en effet, si ce dernier comportait moultes merdes molles, elles étaient disséminées et sont restées au point mort, tandis que cet hôtel les aligne toutes dans un même couloir qui les menera à... un étage complet ! On se contentera d'une chambre pour une nuit, avec lits séparés puisque depuis Soft Parade, Morrison et les trois autres semblaient ne plus pouvoir faire couche commune.

La technique : Une fois n'est pas coutume, débutons par les bonus. C'est simple : ils durent plus longtemps que l'album ! Ô joie pensez-vous, et bien détrompez-vous, comme disent les électriciens adeptes du bondage. Sur les 40 minutes de bonus track, plus de la moitié est consacrée à des prises et des bouts de Roadhouse Blues. C'en est même ridicule, car à moins d'être amoureux fou de cette chanson et de l'écouter vingt fois par jour, une telle débauche rend le tout particulièrement gavant. On trouve aussi d'autres blueseries alternatives et interchangeables, une version encore plus molle de The Spy... Mais notre patience sera récompensée en terminant par une version "jazz" de Queen of the Highway. Et elle est formidable ! Elle est même dix fois supérieure à l'originale et aurait pleinement mérité d'être incluse dans l'album, au lieu de rester comme un énième blues paresseux de plus.

Le son, maintenant. On a vu que l'album était divisé en deux, et ce n'est pas juste un effet de style puisque votre serviteur s'est rendu compte du concept "café / hôtel" bien après avoir écouté le disque au moins dix fois. Eh bien en surround, c'est pareil. Si l'on excepte les sursauts de guitare pendant Waiting for the Sun (ils étaient immanquables), toute la face "Hard-Rock Café" est désespérément plate niveau enceintes arrières. Il y a bien quelque chose, contrairement au premier album, mais les effets sont trop discrets. Comme par hasard, une fois arrivé à Land Ho!, vos satellites se réveillent et la guitare de Robby se met à hurler, fantastiquement d'ailleurs, derrière votre oreille droite ! La face B, œuvre de Morrison plus que des Doors, aurait-elle été favorisée ? A few my nephew ! The Spy sonne si bien en surround qu'elle en devient intéressante (incroyable mais vrai), Maggie McGill se voit dôtée toutes les dix secondes de bordel supplémentaire un peu partout qui transforme la chanson en mille-feuilles sonore... C'est le jour et la nuit !

Même les prises alternatives de Roadhouse Blues ont plus de pêche et de reverb que l'original... C'est normal ça ? Pas vraiment... Mais attendez, vous tenez votre revanche : devinez quel titre possède, sur tout l'album, le son surround le plus excitant ? Queen of the Highway... version jazz ! C'est un petit comique, le Bruce Botnick ! En tous cas, vous finissez ainsi mieux qu'en vidéo : le clip de Roadhouse Blues est un best-of des conneries du groupe en tournée (fans meuglants, matériel detruit, et Morrison qui finit au gniouf un soir sur deux). Wild Child est déjà plus intéressant, proposant un "vrai" clip avec un gosse Indien bien dans le trip Jim, c'est d'autant plus intéressant qu'en 1970 le scopitone était quand même relativement rare. Dommage que la chanson l'accompagnant ne soit franchement pas inoubliable, mais bon, comme disait Kim Basinger, c'est un autre des bas.

5.1 (37 min)

01. Roadhouse blues
02. Waiting for the sun
03. You make me real
04. Peace frog
05. Blue sunday
06. Ship of fools
07. Land ho !
08. The spy
09. Queen of the highway
10. Indian summer
11. Maggie McGill

Bonus (5.1, 41 min)

01. Talking blues
02.
Roadhouse blues (takes 1-3)
03. Roadhouse blues (take 6)
04. Carol
05. Roadhouse blues (take 1)
06. Money beats soul
07. Roadhouse blues (takes 13-15)
08.
Peace frog (false starts)
09. The spy (version 2)
10. Queen of the highway (jazz version)

 

Clips (7 min)

01. Roadhouse blues (clip)
02. Wild child (clip)


L.A. WOMAN

Le disque : Sur le premier album, nous avions un chanteur qui n'en était pas encore vraiment un. Sur L.A. Woman, nous avons un chanteur qui n'en est plus un, du tout. A peine un braillard saoûlôt. Cinq albums, des tensions internes à n'en plus finir, du whisky en quantité industrielle, quelques ennuis avec la maréchaussée, les Doors sont cuits, et Morrison n'est plus qu'un fantôme. Et de pondre ce L.A. Woman, dernier album, considéré par beaucoup comme ultra-culte. Et oui, c'est ça le piège : quand vous vendez beaucoup et que vous êtes mort, le dernier album est toujours un génial et émouvant testament. Toujours. Et gare à quiconque prétendrait le contraire.

Pourtant, ça partait bien. Continuant sur la lancée blues de Morrison Hotel, Changeling est un bon premier titre avec d'excellentes interactions entre les musiciens. J'ai bien dit : les musiciens. Car Morrison a totalement changé sa voix (à moins que ce ne fusse sa voix qui l'eût changé). Il a désormais la voix "du bluesman typique" selon sa volonté, celle d'un vieux con torché. Et d'ailleurs, certains bons bluesmen SONT des vieux cons torchés. Mais ici, quelque chose cloche. Il n'y a rien d'authentique là-dedans, et chacun des "oh yeah" ou "wow come on" de Jim est purement pathétique. Du reste, on sent bien qu'il a choisi (voire fait choisir aux autres) le blues comme moyen le plus direct et facile de faire passer ses mots, pour éviter au maximum le clash avec la mélodie (confirmé sur le minable Texas Radio prétexte à nettoyer un fond de tiroir). Encore plus que chez Morrison Hotel, on a très clairement deux groupes : un trio de musiciens, et le chanteur. D'ailleurs, ce n'est peut-être pas une simple coquille que l'album soit signé de "Doors" et pas de "THE Doors". Des portes anonymes traversées par n'importe qui, y compris Jim qui rate ainsi l'essentiel. Il n'est nul besoin d'être vieux, pauvre et noir pour être un bon bluesman : regardez Jonny Lang. Il suffit de peu, mais ce peu, Morrison ne l'a déjà plus. Il fait illusion sur le second titre, qui a tellement rendu furax le producteur attitré du groupe qu'il les a quittés en pleine session, parlant de "musique pour cocktails". Ce qui n'est pas faux.

Mais par la suite, tous les artifices seront vains, et le groupe patauge dans une suite de blues molassons, paresseux, sans étincelle, et parfois même carrément ridicules - Ship of Fools ne les ayant visiblement pas plus choqués que ça. L.A. Woman - le titre - possède une partie centrale intéressante, détruite par un final où notre pochtron national hurle qu'il sent son braquemard se raidir (ce qui ne sera pas le cas de l'auditeur). L'imitation de cuivres sur Cars Hiss est un épisode assez douloureux de l'histoire du rock, en même temps qu'une pub contre l'alcoolisme bien plus efficace que des spots gore tendance terrorisme intellectuel bienpensiste. Et il faudra me payer cher pour que mes oreilles subissent encore une fois cette immonde merde qu'est L'America - texte excellent ou pas, c'est physiquement traumatisant aux confins de l'insupportable. Esseulée, Hyacinth House est leur dernière tentative de pop song, avortée par un chanteur dont on sent bien qu'à ce moment précis, il préfèrerait faire n'importe quoi sauf chanter.

Et puis vous avez Riders on the Storm, où Jim retrouve sa voix, où le groove de basse, lancinant, devient immédiatement culte, où Manzarek fait exploser son talent au piano électrique, et surtout où John Densmore construit un beat de batterie d'une simplicité si confondante qu'il en devient supra-efficace. On retrouve là les Doors des deux premiers albums, les thèmes de prédilection dans les textes (désert, voitures, cadavre sur la route), le son unique. Pour cette fin d'album, et de carrière, le disque ne pouvait pas descendre en-dessous de la moyenne. Il y échappe pourtant de peu, et ce disque, musicalement parlant, a tellement terni l'aura des Doors que je parie qu'il est à l'origine de mon (et peut-être votre) aversion primaire pour le groupe (primaire mais, je l'avoue, caduque). C'est d'autant plus rageant que les deux inédits de cet album sont eux excellents, raison de plus de ne pas comprendre le culte absolu que l'ensemble des Portiers vouent à ce disque. Fin de coffret décevante ? Oui, sans doute aucun ; mais également fin d'un périple de découverte qui fait prendre conscience qu'en descendant progressivement, ça inclut que l'on était haut au départ. Trop occupé à s'autodétruire, Morrison n'aura pas le temps de se ridiculiser encore plus, ou de revenir défendre sa réputation periode Strange Days, ni même de tout arrêter et devenir poète écrivain : un jour de débauche à Paris, son cœur a cessé de battre. Depuis, vous pouvez lui rendre hommage au Père Lachaise, mais surtout, réecouter ces disques à la suite devraient avant tout vous rappeler qu'il y avait trois autres gars.

La technique : La particularité de LA Woman par rapport aux cinq autres disques, c'est que lui était déjà sorti en DVD-A. Et je ne sais pas s'il s'agit du même mixage repris ici, mais de toutes façons, l'essentiel est que le 5.1 de ce disque est SENSATIONNEL ! Album culte oblige, ce disque a été clairement favorisé (digipak en relief, sérigraphie du disque bien plus belle, liner notes plus conséquentes), et bien qu'il soit un des albums les plus minimalistes, et soniquement les moins intéressants des Doors, l'ingé son s'est décarcassé pour le rendre aussi vivant et spectaculaire que possible. Il n'y a donc pas une minute où vos enceintes arrières et même votre caisson de basse ne soient pas sollicités, et souvent de façon plus naturelle que prévu. Quant à la voix de Morrison, c'est simple : le son est si bon que sur la fin de Cars Hiss, votre centrale pue le mauvais whisky frelaté. De quoi rendre le disque plus intéressant ? Non, mais de quoi laisser rêveur et confiant quant à un éventuel coffret Led Zep ou Yes ! (www.becausesoundmatters.com : l'endroit où vous pouvez pratiquer votre Jihad surroundiste avec effets collatéraux certains).

Fin de carrière oblige, les bonus ne se bousculent pas au portillon. Les vidéos ne sont en aucun cas sensationnelles : une version live de Crawling King Snake (avec vous vous en doutez un Jim Morrison qui ne tient pas dans une télé 4/3) et un clip de Changeling fabriqué de toutes pièces avec des bouts d'archives donnant l'illusion (souvent surprenante !) du playback. C'est du côté audio que cette dernière ligne droite devient savoureuse : un inédit "Orange County Suite" qui est supérieur à quasiment tout l'album (et qui bénéficie d'une version surround du tonnerre), et un autre blues, mais ce coup-ci un vrai, enjoué, décomplexé, avec un vrai chanteur et une vraie joie de bosser ensemble. De quoi finir ce coffret sur une note optimiste : certes, tout n'est pas parfait, tant techniquement qu'artistiquement, mais au final le bilan est positif.

5.1 (49 min)

01. The changeling
02. Love her madly
03. Been down so long
04. Cars hiss by my window
05. L.A. Woman
06. L'America
07. Hyacinth house
08. Crawling king snake
09. The WASP (Texas Radio and the big beat)
10. Riders on the storm

Bonus (5.1, 9 min)

01. Orange county suite
02. (You need meat) Don't go no further

 

Clips (7 min)

01. The changeling (clip)
02. Crawling king snake (répétition)


Et comment s'est passé le vol ? Eh bien le commandant est plutôt content d'avoir fait escale sur l'attol Doors. Le voyage n'était pas trop long, il y a de belles choses à visiter, des endroits auxquels on ne s'attendait pas, et l'endroit s'est révélé plus plaisant que prévu. Même si un des habitants de l'île, malgré des dizaines d'écoutes, n'arrive toujours pas à gagner sa place en première classe comme toutes les autres compagnies lui ont déjà réservé à titre posthume. Merci d'avoir choisi la Baker Airlines, prochaine escale : Björk, une petite île très belle mais remplie de plantes vénéneuses. Eteignez vos ceintures et accrochez vos cigares.


20-09-2007