Coffret hyper-complet, bonne musique, deux clips à mourir de rire, indispensable aux fans

Note globale


Une approche assez spartiate, un poil trop costaud, le concert de Mexico pas aussi bon qu'il était possible

Editeur : Nuclear Blast
Durée totale : 9 h 38

Image        PAL (Wacken en 16/9)

2 CD live du live à Mexico
Super livret explicatif
Sous-titres fr et uk (entre autres) sur les DVD 3 et 4
Beaux menus avec les durées CORRECTES des chansons (je crois que c'est une première dans l'histoire de DvDreamScape)
Backstages et roadmovies (env. 30 min st fr uk)
Making-of de Lemuria et Sirius B (36 min st fr uk)
Court-métrage The Golden Embrace (20 min)

Une image moyenne qui fait ce qu'elle peut avec de la fumée, beaucoup de grain, des lumières directes, une salle très noire. L'image de Wacken, en plein jour et anamorphique, est autrement plus éclatante. Quant aux très nombreux bonus, ça varie du joli au catastrophique.
Une simple stéréo qui souffre gravement d'écho et de manque de définition, surtout par rapport aux albums studios. Ce n'est pas sale, mais selon les critères Therionnesques, on ne peut pas appeler ça propre. Agréable mais sans éclat.
Pas mal du tout pour un premier clip, le manque de synthés live et la chorale omniprésente rendent le tout un petit peu redondant mais avec assez de générosité pour rendre le concert intéressant d'un bout à l'autre.
Eh non, pas dix, car il ne suffit pas de se montrer d'une générosité de fou, il faut aussi que le tout soit intéressant sur la longueur. Mais les vieux fans trouveront en ce quadruple DVD un immense bonheur, et les autres auront plus d'une fois l'occasion de sourire. Voir de rire jaune pendant les 13 minutes les plus longues de votre existeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeence.

Il y a ceux qui débutent timidement avec un live de vingt minutes offert en cadeau pour tester les réactions (Riverside). Il y a ceux qui soignent, qui peaufinent, en pensant que c'est peut-être leur dernier (Oceansize). Il y a les menfoutistes (White Stripes), ceux qui le confondent avec une oeuvre d'ââââârt (Porcupine Tree), ceux qui le trafiquent (Tangerine Dream). Et il y a ceux qui mettent le paquet, qui y fourrent absolument tout ce qu'ils ont en stock, comme pour effacer l'ardoise et repartir à zéro. Pour son premier DVD musical, le groupe suédois Therion a fait très fort dans le genre et concocté un coffret de type Kouglof, bourré jusqu'à la gueule. Sous son magnifique artwork et sa présentation hyper-soignée, ce ne sont pas moins de 4 DVD que l'on trouve, de quoi attraper une indigestion. Du reste, l'absence de ce pavé dans nos colonnes pendant si longtemps est en partie dûe à une réaction de crainte. 4 DVD, dont deux et demi non professionnels, pour une première approche voilà de quoi effrayer le novice. D'autant que le style de Therion est lui-même un cas à part : un mélange de death metal, d'opéra, d'influences celtiques et arabes et de metal lyrique. Un mélange désormais bien ancré dans notre culture, mais qui à l'époque était totalement hors-normes. Ca tombe très bien, c'est d'époques dont nous allons parler.
Si Therion est devenu un énorme vendeur, il faut se rappeler qu'il fût culte à la fin des années 90 ; culte au sens premier du terme, soit confidentiel. L'intérêt principal de ce coffret, c'est justement de permettre aux anciens fans de revenir aux premières amours, aux débuts des expérimentations païennes, aux timides essais de chanteuse lyrique et de synthé sur scène, et bien sûr des tous débuts purement death metal que tout le monde a semble-t-il oublié. Ingénieusement, car le coffret est remarquablement bien ficelé niveau ergonomie (avec livret explicatif à l'appui), les 4 DVD se répartissent les tâches pour que l'ensemble final donne une vision exhaustive du groupe. Enfin, du projet de Christofer Johnsson, puisqu'appeler Therion un groupe est comme accepter que Roland Orzabal ait enregistré un album solo à part. Flemme du rédacteur et complexité du sujet nous amènent donc à appréhender ce kolossal kombi disque après disque, avec les deux premiers liés main dans la main, racontant les aventures de ThéThé au Mexique.
C'est donc sur le sol sudaméricain, le plus fidèle au metal et le plus bruyant, que Therion a gravé son premier live vidéo... officiellement. Le Mexique, tout le monde connaît : pollution, météo, altitude, tout concorde pour que les chanteurs souffrent, et c'est le public qui compense en braillant. Ce sera parfaitement le cas ici. Très carré, trop même puisqu'abusant à outrance de bandes orchestrales sans la moindre petite trace de synthé sur scène, Therion délivre une prestation maligne mais manquant un poil de flamboyance, de ce côté grand-guignol et théâtral qu'une musique si bombastic requiert. Maligne malgré tout car le groupe enquille au départ quelques tubes, permettant d'adhérer au style tout en craignant pour sa capacité à se renouveler ; puis le milieu du show laisse entrevoir des chansons plus récentes, un style plus progressif, exhumant même quelques expérimentations plus anciennes et rarement jouées, bref, arrivant à ne pas trop, voire pas du tout lasser le spectateur. Le fait qu'il y ait trois chanteurs, un metal, un death et une soprano y fait beaucoup. Soprano qui d'ailleurs est tout à fait dans l'esprit du groupe, à savoir purement Wagnerienne : une grande et belle Valkyrie, si imposante qu'à côté tous les musiciens passent pour des nains. On n'ose imaginer le tableau si not' Président avait épousé la chanteuse de Therion (à la place, il a épousé la chanteuse de Therien). Le concert va donc crescendo jusqu'à finir sur les plus énormes riffs du groupe, évidemment.
En tant que premier live, on sera partagés sur la qualité globale. L'image est extrêmement plan-plan, unidimensionnelle, rendant la performance assez statique. Le son n'est pas à la hauteur des attentes Therionnesques, les voix étant un peu noyées, tout comme les bandes parfois vaseuses. En revanche on ne pourra qu'admettre la pertinence du choix dans la date : l'ambiance est semi-hystérique. Ces fans connaissent toutes les paroles par coeur, et avec un groupe comme Therion, ce n'est pas évident ! Le DVD 2 se veut un prolongement de ces deux heures de communion en présentant un best-of de la tournée mondiale. Un DVD qui dans le livret se présente comme "bonus", et qui doit clairement être pris pour tel, tant et si bien qu'on en a peur pour les deux suivants. Principalement filmé au camescope, il présente des versions alternatives des chansons (alternatives selon que le camescope est près de la batterie ou non), et toutes les reprises, dont une de Faith No More inattendue, et une de Mötörhead où le chanteur (le célèbre mercenaire Mats Leven) nous livre une hilarante et très crédible imitation de Lemmy. Des salles différentes, des publics différents, quelques menus problèmes comme en Turquie où l'électricité est coupée, et quelques bêtises backstage, pas énormément. Un roadmovie de 16 minutes en Amérique du Sud, aussi. Un roadmovie passionnant, d'ailleurs. Non seulement on peut admirer les chanteuses du groupe au naturel, mais on voit vraiment le quotidien d'une telle tournée, bien mieux que dans la plupart des films de vacances tournée des branleurs metalleux habituels.
Le DVD 3 sert de transition. Le gros morceau, c'est ce live au Wacken de 2001 qui devait au départ servir de live principal. Et si les chansons sont déjà toutes connues, l'ambiance n'est pas du tout la même. Le Wacken est magnifiquement filmé (16/9 qui plus est), le groupe encore plus carré, le son un cran au-dessus, et il y a une centaine de milliers de spectateurs... mais il n'y a pas cette ferveur, cette complicité entre le groupe (invariablement statique comme un oeuf) et les mexicains. Ennuyeux, ce concert bonus ? Non, pas du tout. Juste surprenant de voir que de meilleurs moyens n'arrivent toujours pas à produire un meilleur résultat. Dans sa grande bonté, le groupe nous offre aussi tous les clips de son existence. Et les clips, ce n'est clairement pas leur fort. Autant la musique de Therion fait naître en nous de cauchemardesques visions de cités cyclopéennes, de Dieux aveugles et de torrents de flammes incandescentes (c'est mon pote Howard Philips qui le dit), autant les clips de Therion sont ratés, à part The Beauty in Black qui bénéficie d'un cadreur dont la maîtrise de la caméra fait presque disparaître l'amateurisme total. C'est d'ailleurs là que seuls les adorateurs du groupe pourront continuer le voyage en Therionnie Antique, puisque le premier clip, réalisé à une époque où Johnsson avait 18 ans et faisait du metal pour faire peur aux vieilles, est un de ces fameux clips ridiculisibles qui font tant fureur sur Internet, avec un nombre impressionnant d'effets et d'idées que Lagaf' en personne refuserait.
C'est pas tout (loin de là). Toujours sur ce même disque, vous trouverez des mini-making-of des albums Lemuria et Sirius B (les jumeaux). Sous-titrés (mal mais tout de même), ils sont franchement axés musique et technique, c'est donc peut-être pas un régal, mais en tous cas loin d'être inutile. Les fans de claviers vont être aux anges puisqu'outre une session de grandes orgues, vous avez en direct live le démontage complet d'un Mellotron ! Génial. Plus encore que les sessions de chorale ou d'orchestre. Plus que les clips, évidemment. Au moins autant que l'excellent petit live. Et carrément mieux que le dernier bonus. Avec Kaworu, on appelle ça entre nous un malus gift. Il s'agit d'un film d'auteur d'une vingtaine de minutes pour lequel Christofer a composé une assez belle musique inédite. Et quand je parle de film d'auteur, il faut comprendre qu'on entre dans l'extrême, au coeur de la bête, qu'il n'y aura pas de ticket retour. Abyssus abyssum invocat. Alea jacta est. Cave canem. Bis. Carthago delenda est, et ce film par la même occasion. Ce n'est en effet pas un film d'auteur, mais un film d'Autêêêêêêêêur, merde quoi ! Ce sont donc 20 minutes abominables de Rien, où 4 acteurs filmés au ralenti dans des filtres en Dégueuscope, cadrés par Stevie Wonder et montés par Jacques Santini, souffrent dans leur âme du vide de l'existence pitoyable de l'humanité deshumanisée via le cortex répugnant de leurs suintantes entéléchies existentialistes, merde quoi. Le tout muet, clairement filmé avec un camescope VHS, accompagné de la musique pompeuse au possible (orchestrale of course) de Therion. Franchement, à côté, Zidane qui nous tire les larmes pour aller s'assurer chez le General Lee, c'est un Scorsese majeur. A noter un générique de 4 minutes où l'on apprend même que ce bouleversant kinodrame a bénéficié de l'aide d'un producer "assosicate". Bref, pintés avec des copains ça peut faire franchement rigoler ; tout seul pendant 20 minutes devant ça, c'est à se tirer une balle.
Vous croyiez vous en tirer comme ça ? Pas si vite mon gaillard. Therion a vraiment fouillé tous ses tiroirs et retrouvé des extraits de toutes ses tournées... il vous en fait donc profiter ! Là, suspens : ont-ils osé faire plus moche que le DVD 2 ? Yes they can ! Et le pire, c'est qu'entre les deathmetalleries adolescentes de 1989 (rheuuuahhhhh kof kof miaou) et les grands airs d'opéra de 2001, ce sont les derniers qui sont les plus abominables. La qualité se dégrade d'année en année en fait, jusqu'à atteindre les sommets K2esques des productions FNM. Entre les deux, Therion aura changé de musiciens plus souvent que de slip (expression à moitié fausse seulement vu les conditions des premières tournées !), et on aura eu aussi la jolie surprise de voir qu'entre 96 et 99 ils avaient sur scène un synthé. Et honnêtement, ça changeait tout. Plusieurs heures de live réservées donc aux mordus complets, prêts à tout avaler, plus en super-bonus un backstage de 5 minutes montrant notre Valkyrie au naturel... Eh beh dites donc... Et moi qui me croyais vulgaire... Difficile à croire que cette voix sage et majestueuse soit capable de telles dépravations... (difficile aussi de croire que le brave musicien ait refusé "le deal"... j'en connais qui auraient accepté ^^). D'ailleurs dans l'ensemble, les gens de Therion diffèrent totalement de l'image froide et sérieuse qui se dégage de leur musique ; peut-être fallait-il effectivement 4 DVD remplis à ras-bord pour le montrer.

Car mine de rien, on n'a pas abusé le terrain, on ne s'est pas attardé sur les détails (et non, vous n'avez pas vu l'enjeu du "deal", j'appelle pas ça un détail), et pourtant ça fait déjà deux heures que vous lisez ma prose (si si, regardez votre montre... ouarf, poisson eh !). C'est vrai que Therion ne s'est vraiment pas moqué de ses fans, et que ce Celebrators of Becoming est réputé dans le monde du DVD musical pour sa générosité et son rapport qualité/prix. C'est vrai aussi que se parfumer les 4 DVD côte à côte relève de l'exploit olympique qui peut rapidement mener à la psychiatrie. C'est enfin vrai que l'on sait Therion capable d'encore mieux, scéniquement parlant, et que l'écrin technique n'est pas à la hauteur. Mais ne vous y trompez pas, derrière l'écoeurement du Kouglof on peut apprécier à part quelques bons ingrédients que le groupe resservira à satiété, plus tard, pour notre plus grand bonheur. En attendant, les plus fortunés - et téméraires - d'entre vous peuvent considérer ce coffret comme un apéro dinatoire bien copieux, bien arrosé, mais tellement long qu'on peut remanger derrière. Sur ce, je vous laisse, j'ai faim.


18-09-2009

13 & 14 aout 2004 - Circo Volador (Mexico)


01. Blood of Kingu
02. Uthark Runa
03. Seven secrets of the Sphinx
04. Asgard
05. Son of the sun
06. Invocation of Naamah
07. Typhon
08. Draconian trilogy
09. Flesh of the Gods
10. Schwarzalbenheim
11. Ginnungagap
12. In remembrance
13. Wild hunt
14. The invincible
15. Melez
16. Rise of Sodom and Gomorrah
17. The Khlysti evangelist
18. Siren of the woods
19. Quetzalcoatl
20. Wine of Aluqah
21. Cults of the shadow
22. To Mega Therion
23. Iron fist

24. Russian anthem - Bonus
25. I wanna be somebody - Bonus
26. Black funeral - Bonus
27. Iron fist - Bonus
28. Melez - Bonus
29. Khlysti Evangelist - Bonus
30
. Siren of the woods - Bonus
31. Uthark Runa - Bonus
32. Asgard - Bonus
33. The crowning of Atlantis - Bonus
34. The invincible - Bonus
35. Caffeine - Bonus
36. The rise of Sodom and Gomorrah - Bonus
37. Cults of the shadow - Bonus
38. To mega Therion - Bonus
39. Typhon - Bonus
40. Seven secrets of the Sphinx - Bonus
41. Black sun - Bonus
42. Wine of Aluqah - Bonus
43. Blood of Kingu - Bonus
44. Singing and drumming in the dark - Bonus

45. Paroxysmal holocaust - Bonus
46. Asphyxiate with fear - Bonus
47. Dark eternity - Bonus
48. The return - Bonus
49. Pandemonic outbreak - Bonus
50. Enter the dephts of eternal darkness - Bonus
51. Dawn of perishness - Bonus
52. Baal Reginon - Bonus
53. Wings of the hydra - Bonus
54. Melez - Bonus
55. Symphony of the dead - Bonus
56. A black rose - Bonus
57. Dark princess Naamah - Bonus
58. Let the new day begin - Bonus
59. Dawn of perishness - Bonus
60. Black - Bonus
61. Cults of the shadow - Bonus
62. To mega Therion - Bonus
63. Under Jolly Roger - Bonus
64. Black sun - Bonus
65. Rise of Sodom and Gomorrah - Bonus
66. Enter Vril-Ya - Bonus
67. Riders of Theli - Bonus
68. Niemann Brothers jam - Bonus
69. To mega Therion - Bonus
70. Wings of the hydra - Bonus
71. Seawinds - Bonus
72. Secret of the runes - Bonus
73. Summernight city - Bonus
74. Beauty in black - Bonus

   Wacken 2001
01. Seven secrets of the Sphinx
02. The invocation of Naamah
03. Cults of the shadow
04. Birth of Venus illegitima
05. In the desert of Set
06. Rise of Sodom and Gomorrah
07. Wine of Aluqah
08. To mega Therion

   Clips
01. Pandemonic outbreak
02. A black rose
03. The beauty in black
04. To mega Therion
05. In the desert of Set
06. Birth of Venus illegitima
07. Summernight city


Christofer Johnsson - Chant, guitare   
   Kristian Niemann - Guitare
Johan Niemann - Basse   
   Petter Karlsson - Batterie
Mats Leven - Chant   
   Karin Fjellander - Chant lyrique
Johanna Marlov, Suvi Virtanen, Risto Hamalainen, Jari-Petri Heino - Choeurs