Toujours sympa, une sorte d'Elevation Tour en mieux chanté, décor assez original, titres de Boy et final à l'ancienne

Note globale


DVD bonus très moyen, setlist en son milieu beaucoup trop facile, pas assez de prises de risques

Editeur : Island
Durée totale : 3 h 20

 - - (PCM)

Image        PAL

Documentaire (31 min st fr uk)
Making-of caché (3 min st fr uk)
Caméras infrarouge (21 min)
Clip alternatif de Sometimes You Can't Make It On Your Own (5 min)
Partie DVD-ROM : Screen savers

Sacrément meilleur qu'Elevation, avec un beau 16/9 aux noirs très profonds et un montage plus souple bien que nerveux. Petit bémol : on a du mal à apprécier à leur juste valeur les écrans géants en balles de tennis, en partie à cause d'une définition parfois défaillante.
Un 5.1 spatialisé très timidement (mais belle présence du public), un DTS inférieur à Go Home, et surtout des basses qui écrasent tout, même en stéréo, à la limite de l'audible par moments. Chaud mais imparfait.
Une volonté de bousculer un peu la setlist conventionnelle... mais au final, un concert encore plus prévisible que les précédents ! Si le final est sympa, avoir accolé tout Boy ensemble est une belle erreur.
Un doc sous-titré correct, avec les habituels défauts et quelques bons passages, un mini-doc bien plus intéressant mais court et caché, un clip inutile et 20 minutes de rien du tout.

Evolution : ce qui mue, ce qui transgresse son cocon, son carcan, ce qui prend une autre forme pour sa survie et son développement intellectuel. Etape anthropologique naturelle, innée. Les êtres biologiquement incompatibles avec cette forme de mutation génétique sont irrémédiablement condamnés à l'extinction. Des exemples ? Les dinosaures, les dragons, les présentateurs de talk-show... Autant d'espèces pas assez évoluées qui ont disparu (ou bien ça va pas tarder) parce qu'elles n'ont pas su capter l'air du temps, les changements. Et bien qu'ils soient au faîte de leur gloire depuis presque 20 ans, il serait bon de rappeler à U2 que, alors même qu'ils règnaient en maîtres absolus sur la Terre, ça n'a pas empêché les dinosaures de se prendre une bonne grosse météorite sur le coin de la gueule.

C'est vrai que le carcan un album / une tournée, ça peut lasser. D'ailleurs, des REM, des Oldfield, des Bowie en ont eu soupé et se sont permis de ne pas défendre chaque nouveau disque en faisant dix fois le tour du monde. Le résultat : leurs apparitions live, plus rares, ont donc été aussi plus intéressantes. U2, visiblement, a pris goût au live après chaque nouvelle chanson écrite, et le souci principal du DVD éclate au grand jour à peine a-t-on retourné la boîte : le coeur du disque est composé d'encore et toujours les mêmes sempiternels titres ! La moitié des chansons de ce live se retrouvent dans tous les autres live qu'ils ont sorti, les encore inédits ZooTV Tour et PopMart Tour inclus. Du coup, l'intérêt du DVD s'effondre à peine la tracklist survolée. De plus, ce qui était le principal problème de Elevation, à savoir un Bono pas du tout dans le coup vocalement associé à un minimalisme de certains titres qui ne collait pas au public, tout ça a été gommé sur l'excellentissime Go Home. Les titres de la période Boy ? Sympa mais regroupés, erreur de débutant. Les nouvelles chansons alors ? Mouif, la moitié de l'album "Bomb" est joué, mais tout celà ne fonctionnera pas si les chansons avoisinantes ne sont pas intéressantes et/ou retravaillées.
Et puis bon, on se rend vite compte que U2 n'est pas une bête de scène pour rien. Pour résumer rapidement, il ne se passe pas grand-chose dans ce disque. Pas par rapport aux derniers live en tous cas. La mise en scène est quasiment celle d'Elevation, avec encore moins d'écrans géants mais un groupe plus rock. La setlist se déroule sans saccades, sans surprises non plus (sauf les vieilleries), Bono chante mieux que sur Elevation, mais moins bien que sur Go Home. Seul changement : les écrans géants, cette fois composés de balles de tennis transformées en LED : joli, très original et culotté techniquement, mais qui hélas passe beaucoup moins bien sur écran qu'en vrai. Mais pourquoi alors dire qu'U2 reste une bête de scène, alors que visiblement ce concert n'est pas si enthousiasmant que cela ? Juste parce que le temps de quelques titres, le groupe trouve parfaitement sa place, a une vraie raison d'avoir repris la route. En l'occurence, sans compter un City... excellent et un Miracle Drug de bon aloi, et même si les titres de... Boy passent bien (avec un vrai son... mais moins pêchu hélas), il faut avouer qu'après 45 minutes, le show semble vraiment décoller avec une version superbe, mieux chantée et jouée que sur l'album (!), et réellement émouvante de Sometimes... Et si la setlist ne s'enlisait pas avec une presqu'heure de déjà entendu (malgré One et Streets toujours aussi bouleversants et féériques), et en comptant un New Year's Day poussif (!), on rage de pense que le concert avait réellement 'commencé' avant hélas ! de presque se finir aussitôt.
Histoire de boucler une mini-boucle, le concert revient dans le temps en finissant sur '40', sortie de scène qui a toujours fait son petit effet, notamment en 1984 sur l'inoubliable (sic) Unforgettable Fire Tour. Et le show de se terminer. Presque trop vite. Presque. En fait c'est le problème auquel on a été confronté pendant plus de deux heures : si on a rarement exulté, pleuré ou senti un frisson, peut-on honnêtement dire qu'on s'est ennuyé ? Non. Le spectacle est toujours moins grandiose que prévu, le clavier est toujours hors-scène (ce qui est honteux), mais U2 reste un grand groupe de rock. Un peu trop prévisible peut-être, et hors de question de soutirer des fans le moindre reproche, mais au moins on a de bonnes chansons pas mal jouées, ce qui reste assez important pour que l'achat soit, sinon intéressant, du moins pas regrettable. Même si Go Home, avec une image largement moins bonne mais un son plus homogène, reste bien au-dessus du lot.

U2 oblige, une édition collector de ce concert est sortie, rajoutant à l'image 16/9 (très belle, moins portnawak qu'Elevation) et au son DTS (qui souffre d'un manque de spatialisation et de basses beaucoup trop présentes, Adam Clayton écrasant ses collèges pendant tout le concert) un DVD de bonus. Là aussi, la comparaison avec Elevation est inévitable, à savoir documentaire plus caméras bizarres. Ce coup-ci, le docu, sous-titré en plusieurs langues, permet de mieux comprendre les subtilités de la mise en scène par rapport à Elevation - subtilités qui franchement passaient au-dessus de la tête, et ce n'était pas la faute d'Hamish Hamilton. Un docu gentil, avec hélas le tiers du temps passé à écouter les fans hurler que U2 c'est trop bien génial, sans compter la fille qui était étonnée d'entendre One (genre ils ne l'avaient jamais jouée). Mais c'est côté autres bonus que ça coince. Trente minutes de caméras infrarouges qui ont volé des images du concert et de l'extérieur : l'idée était bonne sur le papier, strictement nulle sur l'écran. C'est à la fois moche (très) et inutile. Et puis il y a un clip signé Phil Joanou (en noir et blanc avec Bono qui ch... qui braille par-dessus le playback, idée intéressante mais vouée à l'échec). Et là, certains connaissent les goûts profonds du chroniqueur que je suis, Joanou je suis fan. Fan absolu. C'est donc la mort dans l'âme qu'il faut se rendre à l'évidence : absolument n'importe qui avec un camescope noir et blanc aurait pu réaliser ce bidule de 4 minutes inécoutable et visuellement très quelconque. Bref, un DVD bonus qui finira en sous-bock, pour un concert sans génie mais pas sans âme, et un groupe qui, s'il est toujours solide et intéressant, réussit quand même à tarir le génie d'un Joanou. Attention les gars, la prochaine fois il faudra taper bien plus fort que ça.

9 & 10 mai 2005 - United Center (Chicago, U.S.A.)


01. City of blinding lights
02. Vertigo
03. Elevation
04. Cry / Electric Co
05. An cat dubh / Into the heart
06. Beautiful day
07. New year's day
08. Miracle drug
09. Sometimes you can't make it on your own
10. Love and peace or else
11. Sunday bloody sunday
12. Bullet the blue sky
13. Running to stand still
14. Pride (In the name of love)
15. Where the streets have no name
16. One
17. Zoo station
18. The fly
19. Mysterious ways
20. All because of you
21. Origin of the species
22. Yahweh
23. "40"


Bono - Chant, guitare   
   The Edge - Guitare, claviers, choeurs
Larry Mullen Jr - Batterie   
   Adam Clayton - Basse
Merci pour ne pas l'avoir crédité, c'est toujours sympa - Claviers hors-scène