Attention ! Ceci est l'ancien test concernant un DVD bootleg provenant d'Asie centrale, seule copie digitale disponible pendant des années malgré la protestation des nostalgiques du film.

Cette chronique reste disponible pour avoir plus d'infos sur le film, et aussi parce que faut pô gâcher... mais elle ne représente PAS le DVD du film tel que vous pouvez l'acquérir actuellement.

Electric Dreams est désormais disponible officiellement via l'éditeur Second Sight, uniquement en Angleterre mais vous n'aurez aucun mal à le commander sur amazon.co.uk ou play.com. Il ne faut PAS acheter la version ci-dessous, sous aucun prétexte. La chronique du DVD officiel est disponible en cliquant ici.

 

     


Un adorable petit film culte, image et son d'un niveau pas trop nul

Note globale


Que fout MGM, hein ?

Editeur : Cave à Momo Productions
Durée totale : 1 h 35

Image (recadré)       NTSC

Rien

Recadré, plein de petits défauts, mais pour un transfert douteux de VHS, je trouve ça très réussi. Dans le doute, 5/10.
Si ce n'est pas du mono, ça y ressemble furieusement ! Ca manque un peu de brillance, mais ni de punch ni de clarté, ce qui est en soi assez sympa.
Adorable conte de fées "moderne" où l'on tape du pied sans cesse. Un duo d'acteurs épatant et une vitrine très représentative des années 80.
Rien à part un menu d'une qualité supérieure à nombre de DVDs professionnels.

Et de deux ! Deuxième DVD chroniqué dans nos colonnes que nous avons eu entre les mains pendant quelques heures, l'occasion de parler (après Alchemy de Dire Straits) d'une oeuvre audiovisuelle que nous ne pouvons actuellement pas nous procurer de façon légale. Ce film, un des chantres des années 80, est très recherché (la VHS d'origine s'arrache à 150 euros) et pourtant strictement introuvable. Non, pas introuvable. Le vrai adjectif est : strictement non planifié sur le calendrier de l'éditeur. Mais au fait, quel éditeur ? Officiellement, ce film est un film Virgin. Je dirai même : un des rares films Virgin vu que la maison de production(s) n'a pas réitéré l'aventure très souvent, et chaque fois avec un bide à la clef. Officieusement, c'est un film MGM. Et déjà qu'on connaît leur extraordinaire faculté à nous pondre des éditions de merde pour leurs films pourtant cultes (les éditions des Anges de la Nuit et de Robocop (oui oui, le coffret à 390 francs) sont honteuses), mais alors Electric Dreams, c'est très simple : on connait pas, on sortira pas. Bravo, et encore merci.
Car parmi les films cultes des années 80 (et croyez-moi, j'en connais un rayon sur cette décennie), Electric Dreams fait figure de Saint Grâal. Un calice plutôt agréablement entouré : ceux qui ont aimé ce film ont également adulé, pêle-mêle, Gremlins, Dune (cf plus loin), Indiana Jones 2, SOS Fantômes (rhâ lovely), Wargames, Explorers, j'en passe et des sortis après donc forcément hors-sujet. Que raconte Electric Dreams ? C'est tout bête : Miles "Moles" Harding est un "jeune cadre dynamique" qui est un des seuls savants ayant refusé la technologie. On lui conseille l'achat d'un ordinateur personnel (rappelez-vous : ce film date de 1984, c'est à dire, et là aussi je peux en parler pendant des heures, le summum du bordel commercial où absolument tout sortait n'importe comment à n'importe quel prix pour n'importe quoi). Il s'exécute (sic) et achète une sorte de mauvais clône de Commodore 64 (le film nous cite Wang, ce qui le catégorise dans la série "films documentaires sur les diplodocus de l'ère crétacée"). Ledit ordinateur va chambouler sa vie autant que sa nouvelle voisine, une parfaite princesse qui joue du violoncelle et a des hanches que gabumozeu. Le tout est donc une espèce de vaudeville à la Feydeau dont l'amant ne serait pas un facteur ou un pompier, mais un computer des années 80. Et le tout est également un ovni cinématographique total.
Le film est distribué par MGM, mais produit par Virgin. En 1984, la pop FM typique de cette décennie atteint son apogée. Ca synthe, ça mélodise, ça boite à rythmise et ça DX7ise à fond. En plus, Richard Branson, PDG de Virgin et multi-milliardaire, vient de signer Giorgio Moroder, grand gourou de la disco (voire inventeur du genre pour certains même si plusieurs zicos peuvent se disputer la paternité). Pour achever le tableau, le réalisateur en est à son premier film, mais pas son premier coup d'éclat : Steve Barron, réalisateur de... clips, mythiques pour la plupart. Vous vous doutez donc de la teneur de ce film : une petite histoire prétexte à une succession de clips léchés et entraînants sur fond de tubes, et surtout qui n'ont pas besoin de dialogues. Et ça marche. Le film fonctionne au rythme, à la simplicité et à l'humour fin. Notre Apple 2 (bazar) se découvre une personnalité sarcastique et perverse tandis que son maître se découvre des facettes cachées de sa personnalité, bonnes puis mauvaises.
Tout le film cependant ne tient pas qu'à des mélodies craquantes, une photo léchée et un "hi-tech" rétro 80 drôle et percutant. In fine, la très grande réussite de Barron, et de son scénariste Rusty Lemorande, c'est d'avoir également réussi l'histoire d'amour "classique", car Electric Dreams n'est pas qu'une kitscherie revival à se taper entre potes, c'est aussi - et surtout - le Titanic des années 80 à regarder sur le canapé à côté de sa (très bientôt) future petite amie, son chat sur les genoux. La "révélation" est à pleurer à chaque fois, d'ailleurs ça n'a pas encore loupé, Virginia Madsen y gagne des galons de Princesse de Rêve Certifiée (complètement certifiée dans Dune, justement), et la fin du film, presque histoire de se faire pardonner, vous fout une pêche incroyable pour le restant de la soirée (c'est plutôt bon signe si vous avez choisi la configuration sofa + matou ^^). En réalité, il est étonnant que ce film n'ait pas rencontré un plus grand succès (il a fait un semi-bide et éloigna Virgin des salles obscures pour de bon), tant il rassemble tous les ingrédients aptes à plaire à tous les publics, y compris la horde de nerds qui commençait à pointer son groin immonde (alors même que pour Tron, deux ans plus tôt, ils n'étaient pas encore prêts).

Il n'empêche que le manque de succès n'excuse en rien le néant absolu en matière d'édition DVD. Officiellement il n'existe pas. Officieusement, l'édition que l'on peut trouver sur certains sites moyennement pieux est une copie coréenne. Soi-disant qu'il y aurait des close-captions en mandarin et en taïwanais, je n'en ai pas vu une phrase, mais à noter que les pirates coréens prennent la peine d'inclure des sous-titres, EUX. Bref, ici, on a droit à une pure copie VHS recadrée. L'image est d'ailleurs d'une qualité assez bluffante considérant que c'est une copie de VHS. Bon ce n'est pas exceptionnel mais c'est propre, et c'est l'essentiel. Le son est criard et bien sûr indigne d'un vrai remaster qui serait bien mérité, mais il est très écoutable. Hélas, c'est en anglais non sous-titré, et bien que les dialogues soient clairs, vous aurez peut-être du mal, surtout avec la voix de Lenny Von Dohlen qui est assez irritante et se rapproche fortement de Balladur (vive la VF qui lui colle vachement mieux !!!). Pour le reste, circulez, c'est là le pile-et-face d'Internet : vous avez le choix entre une VHS à 150 euros, tout à fait légale mais décrépie, et un DVD, qui lui ressemble quand même vachement, à dix fois moins cher mais que vous n'avez pas le droit d'acheter. En attendant une hypothétique (mais inévitable si on réfléchit bien) sortie, c'est un compromis très honnête que vous ne pourrez refuser si, comme moi et des milliers d'autres, la seule vue de ce titre sur un site Internet vous donne envie de cliquer, par nostalgie, par loyauté, par amour. D'ailleurs vous lisez cette page, c'est bien la preuve que...